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Ouverture

Commission de discipline du RDPC : De nouveaux militants auditionnés

La deuxième vague d’audiences entamée le 4 février se poursuivra les 5, 13 et 14 février 2014 au siège du Parti. Celle-ci concerne environ 70 militants.

Au moment où nous mettons sous presse en cette soirée du mardi 4 février 2014, les auditions se poursuivent au sixième étage du palais des Congrès de Yaoundé, dans une salle de réunions apprêtée pour la circonstance au cabinet du secrétaire général du Comité central. Preuve de l’intérêt que  Jean Nkuété accorde à ces  travaux et, surtout, à la confidentialité de ceux-ci. Ces audiences sont prévues pour se tenir les 4 et 5, puis les 13 et 14 février 2014. 
Convoqués par courrier du 31 janvier par le président de la commission avec ampliation au secrétaire général du Comité central, ils sont une vingtaine (26 au total), issus des régions du Centre et de l’Est, à défiler ce soir devant la commission de discipline ad hoc. Ils viennent de :Nkol Afamba dans le département de la Mefou et Afamba, Mbankomo dans la Mefou et Akono, Messondo dans le Nyong et Kelle, Akonolinga dans le Nyong et Mfoumou, Mengueme dans le Nyong et So’o, Lomié dans le Haut Nyong, Beroua 1er dans le Lom et Djerem, Mbang et Nguelebok dans la Kadey. Les « prévenus » passent à tour de rôle devant la commission Musonge, à l’effet de répondre des actes d’indiscipline dont ils se seraient rendus coupables lors des élections législatives et municipales du 30 septembre 2013, en vertu des Textes de base du RDPC.
Tout commence peu avant 16 heures, lorsque les premières personnalités commencent à arriver. L’huissier de service les introduit à tour de rôle dans la salle d’audience, dans laquelle a déjà pris place la commission. Killian Mboe Mballa de Nkol Afamba dans la Mefou et Afamba, région du Centre, est le premier à se prêter à l’exercice. Celui dont l’acte d’accusation figure en pages 4 et 5 du rapport du mandataire du Comité central pendant les élections est accompagné d’un camarade du Parti.
26 accusés
Face à lui, Peter Mafany Musonge, qu’accompagne la quasi-totalité des membres (deux absents). Après les civilités d’usage, les travaux peuvent démarrer. Les personnes « étrangères » au « procès » sont invitées à quitter la salle. Le président prononce un mot introductif, l’acte d’accusation est lu à l’assistance, suivi de la plaidoirie des « accusés ». Une trentaine de minutes plus tard, les portes s’ouvrent. Le regard quelque peu froid et distant, il garde tout de même un léger sourire en coin. Celui qui n’avait pas caché ses ambitions pour l’exécutif municipal de sa ville se dit plutôt confiant : « L’ambiance est plutôt bonne, contrairement à ce que les gens veulent laisser croire. Tout se déroule plutôt bien », confie le natif de Nkol Afamba, qui affirme faire entièrement confiance à cette instance instituée par le président national.Même scénario pour Justin Amougou Manga et les 24 autres personnes attendues ce mardi.
Pour la majorité, ils sont accusés d’avoir « remis en cause à la cession de plein droit, les acquis des séances de huis-clos ». Puis, mercredi, suivront les accusés des autres régions, avec une moyenne de deux régions par jour.Vu les cas d’indiscipline relevés lors des élections législatives et municipales du 30 septembre 2013 et au regard des nécessités de cohésion interne et du bon fonctionnement du parti, le président national du RDPC, Paul Biya, avait dû instituer cette commission, le 5 décembre 2013. Les statuts du RDPC qui traitent justement de ces fautes disciplinaires, notamment en leur article 31 qui disposent que : « constitue une faute disciplinaire, le fait pour tout membre du parti de contrevenir aux objectifs du parti (…) ou de refuser d’appliquer les décisions prises par ses organes ».
Et pour pallier ces manquements, l’article 32 prévoit trois instances habiletées à traiter de ces questions, à savoir : le Bureau politique, le bureau de l’organe de base intéressé siégeant en bureau de discipline, ou une commission de discipline instituée au niveau du Comité central, comme c’est actuellement le cas.On peut supposer qu’au terme de ces auditions, les rapports seront remis à qui de droit comme le précisent les articles 83 et 84 du Règlement intérieur, assortis de propositions de sanctions ou de relaxe, selon que les accusés auront été reconnus coupables ou non des faits qui lui sont reprochés.
Au terme de cette deuxième vague d’audiences, une troisième devrait suivre, dans lesquelles une source généralement bien informée annonce des dossiers de militants, jusqu’aux niveaux les plus insoupçonnés.

Serge Williams Fotso

Serge Williams Fotso

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