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La Politique

Me Achu Julius Ngu Tabe : Sans tambours ni trompettes

Le militantisme assidu, discret et dépouillé d’orgueil depuis des décennies, de ce natif du Nord-ouest reste sans rides.

Inflexible et doté d’un moral d’acier et d’un capital-énergie exceptionnels, il n’hésite pas à dire non à la manipulation et au trafic d’influence qui sont légion en ce moment. Le Rdpc reste son parti de prédilection. Son attachement sans bornes aux idéaux de rassemblement, de paix, d’ouverture, de rigueur et de moralisation qui fondent son parti depuis sa naissance en 1985 à Bamenda et à celui qui l’incarne, le président Paul Biya, sont les différents points d’achoppement sur lesquels il trouve ses ressources. Il y a pourtant longtemps qu’il se serait tu comme les autres, au regard du nombre d’embuches et d’épines rencontrées sur son parcours depuis les revendications relatives à la situation délétère qui prévaut dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Mais Me Achu Julius est toujours là, imperturbable. On l’aime ou pas, il appartient désormais à cette race d’avocats intrépides, que les épreuves et l’adversité ont par la force des choses, transformé en caïds. Son attitude à la limite de la fronde, est alors diversement appréciée. Mais, pour les adeptes de l’orthodoxie et de l’application pure et dure de la sécession, Me Achu Julius est très tôt classé parmi les « anglophones » incontrôlables et insaisissables. Son attitude est tellement iconoclaste qu’elle est à la lisière de la trahison.
Toujours d’une jovialité non feinte, mais charismatique, influent et redouté par ses adversaires politiques. Bon nombre de personnes le considèrent à Douala et au-delà comme un personnage humble et discret. Ces traits de caractère dénués d’orgueil sont des héritages qu’il tient de son père, fonctionnaire du ministère de l’Administration territoriale et d’une mère en service à la loterie nationale. Après le referendum de 1972, plusieurs anglophones sont mutés à Yaoundé. Son père en fait partie. Le jeune Achu est inscrit à l’école primaire bilingue de Yaoundé. Quelques années plus tard, son géniteur est promu sous-préfet. Il est une fois de plus appelé à servir son pays dans le Sud-ouest et dans le Nord-ouest. Julius Achu va tour à tour être formé au collège secondaire de Bali, à Mbengwi, à CPC Bali puis à CAS Bambili etc. Conscient que la seule porte de réussite c’est l’école. Afin de s’instruire désavantage après son baccalauréat obtenu à Bamenda, il va quitter ses parents pour intégrer la grande université de Yaoundé. Après de brillantes études dans ce temple du savoir, pour son père, la seule porte sûre de réussite à l’époque, c’est l’Enam. Il va décliner cette offre à la surprise générale, à cause, indique-t-il, des problèmes de stigmatisation auxquels était confronté son père dans l’exercice de ses fonctions à Yaoundé. Il a plutôt un amour très prononcé pour le métier des armes. Mais le destin va en décider autrement. Les voies de Dieu étant insondables, il est happé par l’avocature. Il va entrer au cabinet du célèbre Ntumfor Nico Hale qui le moule et lui donne l’occasion de devenir avocat le 1er avril 1993. Me Achu sera membre du conseil de l’ordre sous la férule du bâtonnier Tchoungang. Les militants de la section Rdpc de Wouri 4 doivent se réjouissent d’avoir un camarade de cet acabit dans leur unité politique.

Emmanuel BITOTEN

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