Après la prise de fonction des responsables des services centraux et déconcentrés nommées par décret présidentiel le 03 mai 2011, l’heure est désormais à l’action. Et chacun sera jugé par ses états de service.
Martin Mbarga Nguélé, le délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn), le secrétaire général et les cinq inspecteurs généraux de la Dgsn, ont pratiquement bouclé l’installation des responsables de la police nommés dans les services centraux et déconcentrés par décret présidentiel le 3 mai dernier. Pour le patron de la police, il n’ y a pas de temps à perdre compte tenu des impératifs sécuritaires de l’heure. Ces derniers temps en effet, la chronique des faits divers et les différentes tentatives de déstabilisation du pays ont démontré toute la détermination des criminels et autres fauteurs de trouble à mettre à mal le dispositif sécuritaire et même la stabilité du Cameroun afin de jeter la psychose dans une population qui a toujours eu une grande confiance en ses services de sécurité. Heureusement, le gouvernement a fait de la sécurité des biens et des personnes et de la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, son affaire. Et cela doit être renforcé ; d’où l’élaboration récente par la Dgsn du plan d’action prioritaire, entièrement validé par la haute hiérarchie qui vise un renforcement des actions de la police dans un contexte hautement sensible.
Car le développement fulgurant des moyens de communication tels Internet, le téléphone satellitaire et le téléphone portable, a fait naître de nouvelles formes de criminalité auxquelles aucun pays n’est épargné. Ces techniques de l’information et de la communication permettent également aux malfaiteurs d’affiner leurs modes opératoires pour mieux passer entre les mailles des filets des services de sécurité qui sont tout aussi déterminés à ne pas se laisse conter. C’est quasiment devenu une course contre la montre entre ces criminels et une police soucieuse de remplir toutes les missions qui lui sont dévolues. A savoir : la protection des institutions, la lutte contre le grand banditisme, la sécurité des hommes et des biens, la sécurité des frontières, le renseignement prévisionnel, le maintien de l’ordre auxquels il faut désormais ajouter la lutte contre la piraterie maritime, la cybercriminalité etc.
C’est pourquoi il est demandé aux nouveaux responsables des services déconcentrés de veiller à la formation continue des collaborateurs afin que ceux-ci ne soient distancés par les brigands qui usent et abusent des progrès de la technologie pour commettre leurs forfaits. Le renforcement de la vigilance aux frontières qui est demandé aux délégués régionaux vise à préserver le territoire national de l’intrusion de personnes et de matériels dangereux à l’instar des armes, des explosifs ou de la drogue qui une fois dans le pays ; sont potentiellement très dangereux pour les populations et les institutions de la République.
Au pied du mur
Les nouveaux responsables en charge du Groupement spécial d’opération (Gso) devront continuer la lutte sans merci contre le phénomène de braquage qui, malgré les opérations « coup de poing » suivies de la neutralisation de nombreux malfaiteurs, tarde à s’estomper. Les équipes spéciales d’intervention rapide (Esir), créées pour des interventions rapides en zones urbaines, doivent continuer par leur rapidité et leur mobilité, à rassurer une population qui se retrouve parfois à la merci des bandits surtout en zones criminogènes que sont devenues les banlieues des grandes agglomérations du pays. La compagnie de sécurité des diplomates, dont l’action est très appréciée, doit redoubler d’ardeur afin que le Cameroun garde sa réputation de pays sûr. Il est également attendu des différents services de renseignement dont la réputation est établie à travers le monde entier, de mettre un accent sur le renseignement prévisionnel afin de parer à toute éventualité à temps.
Pour mener à bien tout ce lourd cahier de charges, le Dgsn a prescrit à tous les responsables nommés, une grande collaboration au sein du corps mais également avec les autres services de sécurité, les autorités administratives, politiques, judiciaires, traditionnelles et les populations. De même, le patron de la police a promis des moyens conséquents pour les accompagner dans l’accomplissement de leurs missions tout en améliorant les conditions de travail des personnels. Les textes sur le statut et la carrière des fonctionnaires de police en préparation, viendront nettement améliorer leur traitement et la gestion des carrières des uns et des autres.
Ces importantes nominations viennent parachever le mouvement de réformes entrepris par Martin Mbarga Nguélé dès son arrivée à la tête de ce corps hautement sensible et visant à redorer l’image de marque de la police et lui redonner ses lettres de noblesse. A ce jour, les résultats sont plus qu’encourageants. Mais si dans l’ensemble, les consignes données par la hiérarchie sont respectées, des poches de résistance subsistent ici et là et les nouveaux responsables qui ont été nommés pour leurs états de service mais également pour leur probité morale, devront sévir pour maintenir la discipline dans les rangs. Car malgré des mises en garde et de lourdes sanctions, une partie de personnels heureusement infime, traîne toujours les pieds pour tourner une fois pour toutes, le dos aux pratiques malsaines qui ont fini par jeter l’opprobre sur un corps qui jadis faisait la fierté de la Nation et des envieux dans tout le continent et au-delà.
Claude Mpogué