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“ Paul Biya jouit de toute sa légitimité “ :

Le secrétaire à la Communication au secrétariat du Comité central du Rdpc donne quelques éclairages sur la tenue et l’organisation prochaines du Congrès ordinaire du parti annoncé par le secrétaire général du Comité central du Rdpc samedi dernier.

L’Action : Monsieur le ministre, c’est désormais fini avec les spéculations relatives à l’organisation d’un congrès du parti.
Pr. Jacques Fame Ndongo : Effectivement, les spéculations sont terminées. Tout le monde a suivi le communiqué de monsieur le secrétaire général du comité central du Rdpc, le ministre René Sadi samedi dernier. C’est clair, la décision est prise. Nous sommes mobilisés pour la préparation  du congrès ordinaire que présidera S.E. Paul Biya, Président national du RDPC.

 
Finie également la spéculation sur la forme de ce congrès. Pourquoi l’hypothèse du congrès extraordinaire a-t-elle été  écartée. Y a-t-il eu des pressions à l’intérieur ou à l’extérieur du parti comme on l’entend ici et là ?
Il faut d’abord préciser que le Rdpc est un parti démocratique.  C’est également un parti qui promeut l’unité, l’intégration  et l’indépendance nationales (article 2 des statuts du parti).  Cela signifie que les décisions prises au niveau du parti par le président national Paul Biya ne peuvent pas être dictées par l’extérieur ou par telle ou telle pression interne. Les décisions du président du parti sont prises pour la recherche d’une plus grande mobilisation des énergies   en vue de la consolidation de l’unité, de l’intégration, du progrès et du rayonnement international du Cameroun, à travers les orientations du RDPC que définit le Congrès (article 18, alinéa 1 des statuts).
Maintenant on peut se demander pourquoi cette option pour le congrès ordinaire ? Je dirais que, si nous prenons la théorie des ensembles en Mathématiques, le congrès  ordinaire apparaît comme un ensemble et le congrès extraordinaire un autre ensemble. Les deux ensembles ont
deux éléments communs. Le premier c’est la définition des orientations politiques, économiques, sociales et culturelles du parti ainsi que l’élaboration du cadre général de l’action du parti. C’est l’article 18 alinéa 1er des statuts qui le précise. Deuxième élément commun, c’est l’élection du président national qu’on retrouve à l’article 19. Ce qui est une plus value s’agissant du congrès ordinaire et que le congrès extraordinaire ne possède pas : au niveau politique, lorsque le président national convoque un congrès ordinaire, il se pose en promoteur du respect de la norme et de l’orthodoxie des textes du parti. En effet, l’article 18 (alinéa 2 et 3) dispose que « le Congrès se tient tous les cinq ans… il peut être convoqué en session extraordinaire dans les conditions fixées à l’article 22 des présents statuts ». Donc, le Congrès est la norme et le Congrès extraordinaire l’exception. En convoquant le Congrès ordinaire, le Président National se pose en garant de la norme. Mais, il  n’exclue pas l’exception (il a eu recours à elle en 1995, en 2001 et en 2006) en tant que de besoin et en cas de nécessité. Il y a également une plus-value stratégique qu’on ne retrouve pas dans l’hypothèse du Congrès extraordinaire. Le congrès ordinaire permet de doter le
parti des ressources  humaines additionnelles, grâce à l’élection des membres du Bureau politique, du Comité central, des bureaux nationaux de l’Ofrdpc et de l’Ojrdpc, etc. Ceci crédite le parti d’une dynamique qui lui permet d’être beaucoup plus opérationnel et beaucoup plus fonctionnel.
Enfin, nous avons une plus value arithmétique qu’on ne retrouve dans l’hypothèse du Congrès extraordinaire. Si le Président Paul Biya avait convoqué un 4ème congrès extraordinaire, le premier datant de 1995, le second de 2001 et le troisième de 2006, alors que le 1er congrès ordinaire s’est tenu en 1990, le 2ème en 1996, on aurait eu un déséquilibre arithmétique à savoir deux congrès ordinaires contre quatre congrès extraordinaires. Cette fois, nous avons un équilibre parfait : trois congrès ordinaires et trois congrès extraordinaires. C’est la raison pour laquelle le Président Paul Biya, après consultation du Bureau politique, a opté pour le congrès ordinaire.
 
Néanmoins il reste à attendre que la date de ce congrès soit annoncée. A votre avis, quand  pourrait-il se tenir ?
Vous savez que le Président national, Président de la République, a un agenda dense, riche et complexe. A cette heure, tout le monde sait qu’il se trouve en République populaire de Chine pour négocier des contrats, consolider l’amitié sino-camerounaise, affirmer la crédibilité et l’image du Cameroun dans le monde. Il est  donc difficile aujourd’hui, de fixer avec précision la date dudit congrès. Nous avons cependant une fourchette qu’il a lui-même définie :le Congrès se tiendra avant l’élection présidentielle. Nous ne perdons donc rien à attendre. Mais en attendant, le parti prépare méthodiquement cette échéance, tout comme il continue de fonctionner, à la base, par l’intensification des inscriptions de nos militants et des sympathisants du Rdpc sur les listes électorales, les conférences des sections, etc. Donc le parti vit de la cellule au Comité central. Il quadrille le terrain politique, sensibilise les citoyens : il rassure les fidèles, persuade l’électorat flottant et convainc les segments sociaux hostiles au RDPC.
 
Peut-on imaginer au cours de ce congrès l’exclusion des rangs parti des militants à la moralité douteuse ?
L’article
21 des statuts du RDPC stipule que les décisions du congrès sont prises à la majorité absolue c’est-à-dire 50% plus une voix. Si tant est que cette majorité absolue se prononce pour l’exclusion de tel ou tel camarade, naturellement la décision sera prise. Mais, je ne sache pas qu’il y ait des dossiers de cette nature. En tout cas, ce ne sera pas une chasse aux sorcières. Car, comme vous le savez, le RDPC est un parti de rassemblement qui préfère le consensus à l’exclusion, l’addition et la multiplication à la division et à la soustraction.
D’aucuns estiment que ce congrès devant procéder au renouvellement des ressources humaines, il y aurait quelques inquiétudes au point de perturber la sérénité au sein du parti  à quelques mois de l’élection présidentielle. Qu’en pensez-vous ?
Je crois qu’au cas où cette question viendrait à être à l’ordre du jour, ce qu’il faut dire de manière péremptoire, c’est que les militantes et les militants du Rdpc font entièrement confiance à leur Président national, Son Excellence Paul Biya. En outre, ils respectent scrupuleusement la discipline du parti. Qu’est-ce à dire ? Cela signifie que tant que la décision n’est pas prise par le sommet du parti, il peut y avoir des opinions plus ou moins divergentes, des télescopages, des débats entre camarades. C’est un parti démocratique. Mais dès que la décision est prise, qui plus est par le Président national, les militantes et les militants se mobilisent pour créditer cette décision de la plus grande plus value et l’appliquer sur le terrain à partir de  la cellule, jusqu’à la section en passant par le comité de base et la sous section. S’il y a des gens qui s’inquiètent par rapport à ce renouvellement, je subodore qu’il y aura également des heureux élus. Mais je voudrais dire qu’il ne faudrait pas voir ce problème à l’aune des heureux ou des malheureux,  des intérêts nombrilistes, narcissiques, individuels. Mais plutôt à l’aune de l’intérêt général du parti. Et sur ce point précis il n’y a pas de divergence. Toutes les militantes et tous les militants du RDPC sont d’accord sur ce point : l’intérêt supérieur du parti doit primer, par-delà les préoccupations égoïstes.
 
Une certaine opinion croit en la possibilité que le mandat du Président national soit frappé de forclusion au lendemain du 21 juillet 2001. Que disent les textes du parti à propos ?
Il importe de préciser que l’article 19 des statuts du RDPC dispose que le congrès élit le Président national. Mais il n’est écrit nulle part que le mandat du Président est de 5 ans. Je crois  que la confusion vient du fait que l’article 18 alinéa 2 souligne que « le congrès se tient tous les cinq
ans ». Et c’est le Congrès qui élit le Président national. Il convient également de se référer à l’article 18 alinéa 2 pour lire que le Bureau
politique peut abroger ou proroger la période de ce mandat. Les statuts ne limitent pas le mandat du Président national. Ils précisent tout simplement que
la période comprise entre deux Congrès est de cinq ans.
Néanmoins, étant donné que le Président est un grand humaniste, un grand démocrate, il demande au Bureau politique d’abroger ou de proroger cette période. Et implicitement et non explicitement, puisque ce n’est écrit nulle  part dans les textes, il demande à cette instance de proroger ou d’abroger son mandat. C’est la raison pour laquelle, ceux qui glosent sur la caducité potentielle de son mandat  à partir du 21 juillet, parce que le dernier congrès date du 21 juillet 2006, en réalité se leurrent, se trompent pour la bonne raison que le mandat du Président n’est pas remis en cause stricto sensu. Mais comme on a déjà prorogé la période comprise entre le dernier congrès et le prochain, son mandat court toujours, quelle que soit la lecture que l’on puisse faire de l’article 18 des statuts. Mais quand bien même on n’aurait pas prorogé la période qui court entre les deux congrès, et je fais là une lecture stricto sensu du texte, le mandat du Président au plan juridique ne souffrirait d’aucune caducité.
 
Il y aurait-il donc un vide juridique au niveau de ces textes du parti au vu de cette subtilité ?
En Droit, il n’y a pas de vide juridique. Si une clause n’a pas explicitement visée dans un texte, vous ne pouvez pas l’opposer à un tiers. Ceux qui ont élaboré les textes de base du parti à Bamenda en 1985 savaient très bien ce qu’ils faisaient. Et je peux vous dire que l’article 27 donne des pouvoirs élargis, étendus au Président national. Il souligne à son alinéa 1er que « le Président national assure la bonne marche du parti. Il peut prendre toute mesure nécessaire à la bonne organisation et au bon fonctionnement du parti ». Ce même article précise que « le Président national peut modifier la composition du Bureau politique et des secrétariats ». Si le Président Biya était un dictateur, il aurait usé et abusé du  pouvoir étendu que lui confère l’article 27 des statuts.
 
Pensez-vous qu’au cours de ce congrès le Président national remette en jeu son mandat ?
Il est normal qu’au plan politique, cette légitimité soit renforcée par une nouvelle élection du Président national. Le Président Paul Biya est un libéral,
un démocrate, un rassembleur, adepte du consensus. Je peux subodorer, sans être absolument sûr,  que lors du prochain
congrès, le Président national remettra en jeu son mandat. Et je ne doute pas un seul instant que si cette hypothèse était validée, le Président Paul Biya
soit réélu avec maestria. Ce d’autant  plus que les textes précisent que le Président national du parti est le candidat du Rdpc aux élections présidentielles. Je dis bien « aux élections présidentielles » et non à une élection présidentielle. Tel est le libellé de l’article 27, alinéa 3 des statuts du RDPC.
 
Comment est-ce que le parti réagit aux velléités  de candidature qui peuvent avoir des accointances plus ou moins à l’extérieur ou à l’intérieur même du parti?
J’ai lu dans certains journaux qu’il y des candidats qui se sont déjà déclarés. Comme ils se sont déjà signalés, il faudrait qu’ils soient en règle avec les
statuts du parti. Et j’espère qu’ils le sont. En plus il faudrait qu’ils viennent au congrès en espérant qu’ils ont la qualité de délégué statutaire. A moins qu’ils ne viennent en qualité d’observateur et qu’ils se portent candidats formellement. Et comme je l’ai dit, l’article 21 précise que les décisions du congrès sont prises à la majorité absolue. Il leur faudra donc recueillir 50 % des voix plus une des délégués au Congrès ( membres du Bureau politique, les membres du Comité central, les membres des bureaux nationaux des organisations spécialisées, les présidents des sections du parti et de celles des ses organisations spécialisées, les militants exerçant les fonctions de parlementaire, et membres du gouvernement et assimilés, les membres du conseil économique et social, les gouverneurs de Région, les militants élus par les sections dans les limites numériques fixées par le Comité central (article 20 nouveau). Si l’on tient compte des 270 sections (dont 14 à l’extéieur) qu’il faut multiplier par trois (RDPC, OFRDPC et OJRDPC), sauf pour toutes les sections extérieures (qui n’ont que les sections RDPC), nous avons environ 1200 délégués statutaires dont il importe d’obtenir l’adhésion. En toute franchise, je suis convaincu que seul le Président Paul Biya est capable de recueillir cette majorité absolue, au regard de sa  stature politique, de son bilan, de son projet de société, de sa personnalité et de sa dimension internationale.

WILLIAM MONAYONG

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