La visite de travail que son excellence Michael Arbel a effectuée du 1er au 3 août 2011 à Maroua, rentre dans le cadre du transfert des technologies et du renforcement des capacités du monde rural.
A priori, sur le plan agricole, l’Etat d’Israël n’est pas favorisé par la nature.
Mais grâce à une technique culturale révolutionnaire, les agronomes ont su transformer ce pays désertique en un grand bassin de production agricole qui, non seulement est autosuffisant sur le plan agricole, mais exporte ses denrées. Le secret réside tout simplement dans la maîtrise de la technique dite « goutte à goutte» consistant à fournir à une plante la quantité d’eau nécessaire pour qu’elle donne un rendement optimum. La région de l’Extrême-Nord qui a un climat quasi identique à celui d’Israël semble bien être un champ expérimental de cette technologie. A l’Institut supérieur de Sahel (ISS) de Maroua, cette technique agricole révolutionnaire est déjà en train d’être enseignée dans le département d’agriculture, l’une des neuf filières ouvertes dans cette institution.
L’ambassadeur a invité les populations de l’Extrême-Nord à s’approprier la technique « goutte à goutte ». C’est dans ce sens que dans le cadre du projet « village du millénaire », dont la commune du 1er arrondissement de la ville de Maroua bénéficie, il a personnellement procédé à l’ouverture d’un atelier de formation des formateurs à l’utilisation de la méthode « goutte à goutte ». Cette formation s’est étalée du 1er au 8 août 2011. Le diplomate israélien, agronome de formation s’est aussi rendu au Collège régional d’agriculture (Cra) de Maroua où il a remis du matériel d’irrigation.
Mais s’il est vrai que cette technique culturale est vulgarisée en Israël, au Cameroun et précisément à l’Extrême-Nord, il faudra encore attendre un peu de temps compte tenu du pouvoir d’achat limité des populations. L’ambassadeur a dû s’en rendre compte avec amertume en visitant la délégation régionale du Minader où il a constaté que le matériel d’irrigation envoyé par l’Israël depuis 2004 pourrit dans les magasins parce qu’il n’y a pas eu des financements nécessaires pour faire venir les techniciens pouvant apprendre aux populations le montage de ce matériel qui rentre dans la technique du « goutte à goutte ». Cette méthode veut que l’eau tombe goutte après goutte sur la plante, ceci grâce à l’usage des « goutteurs » réglés dans une machine appropriée en fonction de la quantité d’eau qu’on veut donner à la plante.
A l’institut supérieur du Sahel de Maroua, l’ambassadeur et sa suite ont visité avec plaisir une parcelle de démonstration de cette technique culturale, et ceci sous la conduite du Pr Kolyang Dina Taïwé, directeur de l’Iss de Maroua. De même, le diplomate israélien a visité le laboratoire et la salle informatique de cette institution, véritable moules où se forgent des connaissances pointues en agriculture. Michael Arbel a été agréablement surpris en voyant le vin fabriqué à base du sorgho, l’alcool à base du sorgho, le rhum de sorgho, le vin de pastèque et bien d’autres produits fabriqués par les étudiants de l’Institut supérieur du Sahel de Maroua.
Alilou Djibril