L’ancien reporter de la CRTV, qui a adhéré au Social democratic front à sa retraite, aurait été viré ce week end au cours de la réunion du Nec tenue à Ntarikon, le célèbre palais de Ni John Fru Ndi à Bamenda.
Martin Ambang, le président régional du SDF pour le Centre aurait perdu sa casquette.L’information qui n’avait encore été ni officialisée par les instances
dirigeantes du SDF, ni confirmée par l’intéressé au moment où nous
mettions sous presse, circule depuis la fin des travaux de la dernière
session du National executive committee (Nec) , l’instance de décision
de ce parti politique dimanche dernier, à Ntarikon palace.
La principale raison de ce limogeage assez inattendu serait, selon nos sources, une crise de confiance entre quelques membres de l’instance faîtière du parti politique de Ni John Fru Ndi, en particulier la secrétaire générale du SDF, Elisabeth Tamandjong, qui reprocherait à l’ancien journaliste de la CRTV son manque de loyauté et surtout, son incapacité à mobiliser les foules à l’occasion du 20 mai dernier.
Mais au sein de l’antenne régionale du Centre où l’information circule déjà, il est plutôt fait état d’une décision prise en droite ligne du processus d’éviction de tous les responsables du parti qui ne sont pas originaires de l’Ouest ou du Nord Ouest de leurs postes de responsabilité, en cette veille d’élection présidentielle ; ceux-ci étant, de par leurs appartenances tribales, d’office considérés et à tort, comme proches du pouvoir . Une réaction qui, à la vérité, ne surprendrait pas grand monde, le chairman du Sdf et ses proches ayant par le passé habitué l’opinion à une sorte de « nettoyage ethnique» dans ses rangs, chaque fois que le parti s’apprête à prendre part à une échéance électorale. A titre d’illustration, Léopold Kek Masanga président provincial du Sdf pour l’Est a été déposé fin février 2011 par Fru Ndi lui-même et remplacé par Gabriel Choutedjou, originaire des Bamboutos, au terme d’une mission commando dont la composition ne faisait aucun mystère sur la volonté du chairman de placer «un frère» à la tête de la circonscription électorale : Fedinand Asapngu, secrétaire national à l’organisation, (Sno) et maire de la commune de Kumba 2eme dans le Sud-Ouest, Jean Chumuluh, président provincial Sdf de l’Ouest, Garba Umaru, président de la circonscription électorale de Bamenda 2eme et de Deffo Oumbe Sangon, grand conseiller à la communauté urbaine de Bafoussam…
En fait, la stratégie du Sdf pour procéder à des purges tribales périodiques en son sein est simple : on fragilise d’abord la victime en la privant de tout moyen d’action, puis on la charge d’une mission impossible pour l’amener à constater par elle-même qu’elle n’est pas à la hauteur, avant de s’en débarrasser proprement. Léopold Kek Masanga en sait quelque chose, lui à qui l’on demandait de mobiliser des milliers de militants, sans lui avoir donné le moindre sou, dans une région totalement acquise au RDPC, en vue d’un meeting que devait présider NI John Fru Ndi. Le pauvre Martin Ambang pourrait également être tombé dans le même piège, lui qui devait préparer et organiser le défilé de ses camarades dans la région du Centre sans le moindre franc, contrairement à ses collègues des autres régions qui eux, avaient reçu une rondelette somme de 300 000 FCFA.
Une attitude qui frise le tribalisme et que bien d’anciens responsables du Sdf ont, par le passé, eu à dénoncer : Ernest Ecko, ancien responsable de l’antenne départementale de l’Océan qui, pour la même raison, a fini par claquer la porte pour rejoindre les rangs du RDPC ; Moukouri Mouléma, ancien secrétaire général adjoint numéro 1 qui lui aussi, choisit de quitter le navire en 2009, parce que ne s’y retrouvant plus. Idem pour Lapiro de Mbanga qui, sur le tard, a fini par se rendre compte que John Fru Ndi et les siens n’avaient pas « le sens des relations humaines et managériales ». Lui qui a été abandonné à son triste sort de geôlier, sans aucune visite d’un officiel de son parti après sa condamnation à trois ans de prison ferme pour incitation à la violence et incendie volontaire.
S’il elle venait à se confirmer, le départ forcé de Martin Ambang conforterait davantage la réputation de parti tribal et régional dont le Sdf a du mal à se défaire. Une triste réputation incompatible avec son ambition d’accéder au pouvoir, et que le peuple a toujours sévèrement sanctionnée dans les urnes.