Le triomphe assez modeste du président Paul Biya lors de son message de remerciement à la nation le 25 octobre dernier traduit-il seulement l’humilité d’un homme ou est-il la mesure du poids des responsabilités face aux engagements pris devant le peuple ?
D’emblée, si le citoyen et le militant ordinaires ont pu apprécier cette marque de reconnaissance – dire merci aux électeurs et à tous les acteurs du processus électoral – , l’observateur averti verra en revanche dans cette démarche républicaine l’expression d’une volonté de rassemblement de toutes les forces vives de la nation en vue d’un idéal commun, celui du progrès et de la prospérité du Cameroun.Dans toutes les grandes démocraties, la fin d’une élection aussi importante que la présidentielle, surtout sanctionnée par une victoire tout aussi éclatante, procure la satisfaction à l’heureux élu, mais surtout confère à ce dernier la lourde responsabilité de conduire le destin de toute une nation, avec l’ensemble des citoyens. Finies les joutes oratoires de la campagne ; finis aussi les débats et slogans visant à persuader l’électorat sur la pertinence de son programme politique. Le temps est désormais à la recherche de meilleures conditions de réalisation et de mise en œuvre du projet de société du candidat.Et de fait, les enjeux et les défis qui interpellent notre nation sont variés, nombreux et innombrables. Face aux incertitudes de la conjoncture internationale, face aux vulnérabilités, fragilités et contraintes internes, notre pays se trouve au carrefour de multiples convergences : comment faire face aux appétits et velléités d’assujettissement manifestés par les puissances de l’argent et, en même temps, assurer le bien-être des populations dans un esprit d’équité et de justice sociale ?La solution pour le président Paul Biya est simple, cohérente et patriotique : « C’est ensemble que nous ferons des Grandes Réalisations, des Grandes Réussites.» L’œuvre de construction nationale est collective et appelle toutes les intelligences, toutes les compétences et toutes les volontés et s’appréhende sur un triple plan.Construire la démocratie ensemble. C’est-à-dire que toutes les forces vives du pays, de l’intérieur comme de l’extérieur, sont conviées à donner un sens dynamique à cet idéal contenu dans le projet politique de Paul Biya depuis 1982. Comme processus évolutif, la démocratie est une construction et une quête permanentes. Ses imperfections sont nombreuses et même les vielles démocraties sont constamment entrain d’y apporter des améliorations. On l’a encore vu aux Etats-Unis, lors de la première élection de M. Gorges W. Bush. Pour qu’elle s’épanouisse, c’est une convergence des cœurs et des volontés qui permettent son éclosion. C’est pourquoi Paul Biya déclare : « Ensemble, nous allons faire du Cameroun un pays émergent c’est-à-dire un pays doté d’institutions démocratiques consolidées, pourvu d’une croissance soutenue et durable, fondée sur la justice sociale. »Construire ensemble une nouvelle société. Depuis le discours fondateur du RDPC en 1985 à Bamenda, le Président Paul Biya œuvre toujours, à travers les actes et textes, pour une société plus juste, plus égalitaire et appelle toutes les composantes sociologiques à une fraternité nouvelle, à former une citoyenneté fondée sur la tolérance, le progrès et la paix. Comme pour insister davantage sur cette exigence, c’est à raison qu’il peut déclarer le 25 octobre dernier : « Ensemble – Camerounais de toutes les régions, de toutes les religions, de toutes les langues, de différents statuts sociaux, de tous les secteurs d’activités, de toutes les générations –, nous allons transformer notre pays en un vaste chantier offrant des opportunités d’emplois aux jeunes, créant des richesses pouvant être redistribuées de manière équitable. »Développer le Cameroun ensemble. Pour ceux qui n’ont eu de cesse d’interroger le contenu des grandes ambitions, il est nécessaire de rappeler qu’elles intègrent à la fois des aspects théoriques fondamentaux (réformer la société dans sa complexité -assainissement des mœurs-, réformer et restructurer les secteurs entiers de l’économie et des institutions – la décentralisation), et l’aspect visible et pratique tel que la conception et l’exécution des projets de développement et d’investissements. Il est loisible de voir aujourd’hui, dans les coins du pays, des projets en cours d’exécution ou planifiés dans le temps. Et le président de nous rassurer lors du 3è congrès ordinaire du RDPC : « à partir de janvier 2012 le Cameroun sera transformé en un immense chantier ! »Cette politique volontariste de Paul Biya et son appel à la conjugaison des efforts et des intelligences interpelle tous les acteurs de la nation à signer un nouveau pacte pour le Cameroun. Il s’agit d’un nécessaire consensus social pour permettre la réalisation de ces ambitions, au-delà des clivages politiques, claniques ou régionaux. Heureusement qu’au fond, et à y regarder de près, les désaccords entre camerounais sont peu nombreux et reposent, pour l’essentiel, sur le rythme des avancées démocratiques. Il y a chez nous un consensus minimal sur la nécessité de développer notre pays à travers la paix, le travail et la patrie.
Benjamin LIPAWING