La convention pour la réhabilitation de cet axe routier a été signée jeudi 27 octobre 2011 à Maroua par le ministre de l’Economie, du Plan et de l’Aménagement du Territoire et le directeur des opérations Afrique centrale de la Banque mondiale.
Bientôt, on va passer du rêve à la réalité. Le tronçon routier reliant la ville de Maroua à celle de Kousseri sera incessamment réhabilité. Les documents y relatifs ont été paraphés le jeudi 27 octobre 2011 à Maroua par Louis-Paul Motaze, ministre de l’Economie, du Plan et de l’Administration du territoire pour la partie camerounaise, et Gregor Binkert, directeur des opérations Afrique centrale de la Banque mondiale. Le montant de cette convention est d’environ 56 milliards Fcfa. Le signataire de la Banque mondiale l’a précisé, « ces fonds vont faciliter les conditions de transport et transit le long des deux corridors Douala-N’Djamena et Douala-Bangui ». Le tronçon routier Maroua-Kousseri occupe ici une place de choix. Véritable poumon économique, cette route s’est fortement dégradée ces dernières années à telle enseigne qu’il faut aux véhicules de transport public six heures d’horloge, voire plus, pour aller d’une ville à l’autre. On comprend dès lors le ouf de soulagement des populations de l’Extrême-Nord qui ont manifesté leur joie à travers des salves d’applaudissements à la signature de cet accord. Deux autres membres du gouvernement étaient présents à cette cérémonie solennelle de signature de convention, à savoir Clobert Tchatat, ministre du Développement urbain et de l’habitat et Hans Nyetam, secrétaire d’Etat aux Travaux publics.
Ce dernier à saisi l’opportunité pour fustiger l’incivisme des usagers qui conduit malheureusement à la dégradation rapide de nos routes. A longueur des journées, les populations observent passer des camions transportant plus de 50 tonnes de marchandises, ce qui va à l’encontre des dispositions légales en vigueur. Le non respect du gabarit du véhicule, le déversement sur la chaussée des produits favorisant la dégradation de la route, le contournement de l’unique station de pesage de Yonkolé située à l’entrée sud de la ville de Maroua sont autant d’attitudes dont les usagers de la route sont appelés à se débarrasser. Les autorités municipales, les forces de maintien de l’ordre, les responsables en charge du transport, les transporteurs, les officiers de police, bref, tous les maillons de la chaîne impliqués dans la protection du patrimoine routier ont été invités à redoubler de vigilance et à frapper sans état d’âme tous ceux qui éprouvent un malin plaisir à porter atteinte à nos routes.
La signature de cette convention rentre dans le cadre des principales articulations d’une visite de travail de quatre jours qui, du mardi 25 au vendredi 28 octobre a conduit le Minepat et sa suite à Kousseri dans le Logone et Chari, à Maga dans le Mayo-Danay et à Maroua dans le Diamaré. Question de toucher du doigt les problèmes que rencontrent les populations de l’Extrême-Nord, cette vaste et si peuplée région. Si à Kousseri il était plus question de montrer au bailleur de fonds l’ampleur de la dégradation des berges et les effets néfastes de la désertification, au lac artificiel de Maga, on a observé avec stupeur l’affaissement de la digue. En clair, les pouvoirs publics sont en train de mettre tout en œuvre afin d’améliorer les conditions de vie des populations et par là-même faire de cette région un levier du développement économique.
Alilou Djibril