Comment le quotidien Le Jour a réussi l’exploit d’exhumer deux mois après sa parution, un article du quotidien français Le Monde qui présente le président Paul Biya comme un « dictateur » qui veut s’éterniser au pouvoir par le biais d’un « scrutin verrouillé ».
Le quotidien français qui n’est pas exempt de tout reproche ni dans son fonctionnement, ni dans sa ligne éditoriale, avait certainement voulu prêter ses colonnes ou, tout au moins, servir de porte voix à la poignée de pourfendeurs du président Paul Biya. A l’approche d’une élection capitale au Cameroun et dans un contexte où quelques illuminés croyaient pouvoir exporter au Cameroun les révolutions tunisienne et égyptienne, cette sortie du « quotidien du soir » comme on l’appelle, valait son pesant de critique.De quoi s’agit-il ? Dans son édition du lundi, 26 juillet 2011 sous le titre : « Cameroun, le pouvoir confisqué », Christophe Chatelot, au travers d’un argumentaire d’une légèreté ahurissante, digne des rengaines d’une certaine opposition camerounaise, présente le président Paul Biya comme un « dictateur ». Pour l’auteur, le Cameroun, pour citer notre confrère Le Jour, est « un pays dirigé d’une main de fer par un président qui, après environ trente ans au pouvoir, n’est pas près de s’arrêter ». Ainsi apprend-on de la plume de celui-là même qui n’a jamais mis ses pieds au Cameroun, que le séjour du président Paul Biya à la tête de l’Etat du Cameroun n’a été jalonné que de « pressions meurtrières destinées, selon le moment, à écarter des opposants politiques ou à faire taire la contestation sociale ».Voilà pour le bilan des années Biya que dresse maladroitement et en toute méconnaissance des faits, le journal Le Monde! Et d’évoquer comme pour les souhaiter, des risques de soulèvement postélectoraux en s’interrogeant : « Les Camerounais accepteront-ils sans protester un autre mandat pour Paul Biya ? » Ce que le confrère Le Jour appelle « un autre hold-up électoral », comme s’il y en avait déjà eu auparavant. Le très sérieux Le Monde, mais dont on sait qu’il est aussi trop souvent coupable, ne s’est pas contenté de s’arrêter-là. Dans une espèce de journalisme prophétique, il évoque les sources possibles d’instabilité au Cameroun. Elles vont, selon le quotidien Le Jour, « du pouvoir absolu de Paul Biya à la misère de la population (chômage, pauvreté) en passant par l’absence d’alternative politique crédible, les divisions ethniques » ou même, « la question de la succession d’un Paul Biya vieillissant, qui a transformé la scène politique en champs de ruines » ( ?) . Et de conclure dans une vision apocalyptique : « Après Biya le chaos ? Avant, peut-être… ». Manipulation Amen. Pour le journal Le Monde donc, la messe aurait déjà été dite sur le Cameroun. On attendra de voir à l’épreuve des faits, jusqu’où le journalisme prophétique peut être exact et visionnaire.La sortie du quotidien français sur le Cameroun, on l’a dit, c’était il y a deux mois. Nos confrères du journal Le Jour n’étaient visiblement pas au courant de cet article sur le Cameroun paru il y a huit semaines. Ils l’ont découvert seulement en début de cette semaine, au point d’en faire tel un scoop, leur grande Une de mercredi 28 septembre 2011. Si tel est vraiment le cas, il ne faut pas leur en tenir rigueur. On peut les comprendre et leur pardonner leur… retard sur l’information.Mais, que le quotidien camerounais ait attendu la période de la campagne électorale pour réserver un traitement grandeur nature, sans aucune critique et sans la moindre comparaison avec la réalité camerounaise, peut tout aussi bien n’être qu’une manœuvre de désinformation et de destabilisation. En fait, le timing choisi par notre confrère pour mettre à la Une des informations tout à fait biaisées contre le président de la République peut aussi ne rien à voir avec les effets d’un simple hasard. Si c’en est un, alors, c’est bien un hasard calculé dans l’objectif inavoué de nuire à un candidat sérieux à la course. Au profit de qui ? On le saura peut être un jour. Plutôt que de boire comme du petit lait les allégations du quotidien Le Monde sur le président Paul Biya, nos confrère du journal Le Jour auraient dû tout au moins prendre la peine de se remémorer cette déclaration de Pierre Berger, l’un des actionnaires de Le Monde qui regrettait d’avoir investi dans le quotidien : « Je considère que contrairement … à ce qu’ils prétendent, les journalistes du Monde ne sont pas libres mais prisonniers de leurs idéologies, de leurs règlements de compte, et de leur mauvaise foi »« Règlements de compte », « mauvaise foi », c’est donc cela le quotidien le Monde ! Un journal qui n’est pas exempt de tout reproche. La preuve, en 2003, une série d’ouvrages et de travaux ont critiqué la neutralité du journal. Ces critiques ont viré en véritables accusations dans l’essai La Face cachée du « Monde », où Pierre Péan et Philippe Cohen affirment, entre autres choses, que l’équipe dirigeante, avait pris le parti de s’orienter vers une logique de rentabilité et de vente faisant fi des règles déontologiques. Enfin, les critiques pointaient également du doigt certains « parti-pris éditoriaux ». Pour dire que le journal Le Monde, ce n’est ni la bible, ni le coran. Ce qu’il écrit dans ses colonnes n’a donc rien d’une vérité d’évangile.Parti-pris Il est possible que le président Paul Biya fasse les frais de ces « parti-pris éditoriaux », relayés par une certaine presse locale…visiblement à la solde.Car et ce n’est ni au journal Le Monde, ni au quotidien Le Jour qu’on le dira, aucun Camerounais de bonne foi ne comprendrait pas que Paul Biya, l’homme qui apporté la liberté et la démocratie au Cameroun, soit traité de « dictateur ». D’ailleurs, en passant en revue le classement 2011 revu et corrigé du « Top 10 des dictateurs les mieux élus de la planète au 5 avril 2011 », le nom du président Paul Biya n’apparait nulle part.Et, au sujet de l’élection présidentielle du 9 octobre 2011, il faut dire et le répéter avec le secrétaire général du Comité central du RDPC, « Paul Biya, c’est d’abord, c’est surtout, c’est davantage le choix du peuple ». Dans le Nyong et So’o il y a deux jours, René Sadi a bien rappelé que « c’est nous qui avons exhorté avec tant d’insistance le président Biya à se porter candidat à l’élection présidentielle, nous l’y avons convié en chœur, au travers de motions de soutien et de déférence ». C’est dire que le choix du peuple camerounais de voire le président Paul Biya continuer son action à la tête de l’Etat au soir du 9 octobre est un choix populaire. Un choix bien pensé. Un choix muri car, avait martelé il y a quelques semaines le secrétaire général du Comité central à Kribi, « les Camerounais savent bien ce qu’ils veulent, ils savent où ils vont, ils savent ce qui est bon pour eux et ce qui ne l’est pas ».
Simon Meyanga