L’audience solennelle de la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel, en vue de la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle du 9 octobre, a lieu ce jour.
Alexis Dipanda Mouelle, le premier président de la Cour suprême, n’avait pas fait mystère du calendrier des événements. En ouvrant en début de semaine dernière les travaux de la Commission nationale de recensement général des votes, il avait indiqué clairement son intension de publier les résultats de l’élection présidentielle le 21 octobre 2011, bien qu’il eût pu aller jusqu’au 24 courant, tel que le prévoient les textes. Visiblement, le patron de la Cour suprême, siégeant comme Conseil constitutionnel, n’entendait faire durer longtemps le suspense.D’abord, il a tenu à évacuer en une audience marathon, les 20 recours dont le Conseil constitutionnel a été saisi, dans le cadre du contentieux électoral. Ouverte mercredi, 19 octobre 2011 à 9h30 mn, l’audience ne s’est achevée que le lendemain jeudi, vers 2h40 du matin. Avec les résultats que l’on sait : plusieurs recours ont été jugés irrecevables, plusieurs autres, recevables sur la forme, ont été rejeté au fond parce que non justifiés. Sur trois des 20 cas soumis à l’examen de la haute juridiction, les plaignants se sont désistés. Me Jean de Dieu Momo, candidat du Paddec et par deux fois, Ni John Fru Ndi du SDF. Si bien qu’au finish, aucun des recours en annulation totale ou partielle de l’élection présidentielle introduit par l’opposition n’a prospéré.Tout est donc bien qui fini bien. Inexorablement, le processus électoral, pour ce qui est de l’élection présidentielle du 9 octobre 2011, tire à la fin. Avec l’audience solennelle prévue ce vendredi, 21 octobre 2011 à 11 heures, de la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel, en vue de la proclamation des résultats définitifs du scrutin, se joue l’un des derniers actes, avec la cérémonie de prestation de serment de la présidentielle. Un moment important de la vie du pays, au cours duquel le Cameroun entend une fois de plus, administrer la preuve de sa maturité politique.Pour autant aujourd’hui est, bien entendu, jour de vérité pour tout le monde. D’abord pour les 23 candidats en lice dont on peut imaginer les cœurs battre déjà la chamade. Ensuite, pour les différents appareils politiques qui attendent légitimement de voir chacun leur champion être déclaré vainqueur de l’élection. Enfin, pour le peuple camerounais tout entier qui a hâte de savoir avec quel chef le pays va relever les défis qui se présentent devant lui et qu’il lui faudra relever au cours des sept prochaines années.Emotion Il est donc évident que l’émotion sera à son comble, selon la bonne vielle formule : « Le jour des résultats, les larmes vont couler ». Les premiers qui vont certainement pousser les cries d’orfraie, ce sont tous ceux qui ont été déboutés par le Conseil constitutionnel dans leurs recours et dont nombre n’envisagent pas de se soumettre aux décisions de la haute juridiction. Certains, très peu fair-play, ont d’ailleurs indiqué qu’ils boycotteraient la cérémonie d’aujourd’hui à la Cour suprême, sans qu’on sache véritablement combien de temps durera leur bouderie, encore moins, jusqu’où ira-t-elle ? Parmi eux, de nombreux signataires de la fameuse « déclaration de Yaoundé » qui ont appelé à des manifestations de rue, si jamais les résultats de la présidentielle n’étaient pas purement et simplement annulés.Dans cette catégorie de candidats, tous ceux qui sont certains de ne rien attendre d’autre de cette élection qu’un cuisant échec. Ils se reconnaissent. Ils savent pertinemment qu’ils n’ont pas à attendre le moindre fruit d’un travail qu’ils n’ont pas accompli. Pas une seule ombre de ces politiciens entre deux élections. Pour beaucoup, on ne les a vus et on ne les a connus qu’à travers les médias, au moment de l’annonce de leur candidature à l’élection présidentielle. Ils y sont allés sans conviction, d’autres par mimétisme, certains autres par calculs pour les échéances futures. Cependant qu’une poignée ne voyaient en cette présidentielle qu’une occasion de participer au dernier round d’un combat politique, qui dure depuis 20 ans, et qui devrait, maintenant ou jamais, les installer sur le fauteuil présidentiel à Etoudi. Pour cette élection présidentielle qui pourrait bien être la dernière de leur carrière politique, ils ont misé sur tout, sauf sur l’essentiel, c’est-à-dire, le travail. Logiquement, ils ne devraient récolter que ce qu’ils ont semé. Ils ont commencé par perdre un temps fou à essayer à s’opposer à la modification de la constitution, intervenue en avril 2008. Laquelle a permis au président Paul Biya de se porter candidat à sa propre succession. Un vrai caillou dans la chaussure de tous ceux qui voyaient déjà toute tracée devant eux, la route du palais présidentiel. Et puis, ils ont perdu également beaucoup de temps et d’énergie à essayer d’obtenir, par tous les subterfuges, l’élimination sur tapis vert, du probable candidat Paul Biya. Là, tout y est passé : de supposés biens mal acquis aux vrais faux procès en passant par des attaques personnelles, la désinformation et l’intoxication, tout était bon pour mettre hors d’état de concourir le chef de l’Etat sortant. Après, ils ont consacré davantage de temps et d’énergie à critiquer Elections Cameroon, l’organe indépendant chargé de la gestion de l’ensemble du processus électoral et référendaire au Cameroun. Des concessions ont d’ailleurs été faites dans le sens du renforcement de la neutralité et de l’indépendance de Elecam. Rien n’y a fait. Pas suffisant pour rétablir la confiance. Ils ont alors, pour certains, décidé de ne pas collaborer avec Elecam si cet organe devait organiser des élections en l’état. La République n’a pas cédé au chantage, les institutions ont continué à fonctionner et le Cameroun allait sereinement vers l’organisation de l’élection présidentielle. Sans bavure Et puis, coup de théâtre. A peine trois semaines avant la convocation du corps électoral, certains sont sortis de leur bulle pour inviter les populations à aller s’inscrire massivement sur les listes électorales, ce que le RDPC entreprenait de faire depuis un an déjà. Le parti au pouvoir a fait un travail de terrain formidable. Il a sensibilisé et mobilisé ses militantes, ses militants et ses sympathisants. Ils savait que son candidat naturel, Paul Biya, appelé avec insistance par les populations, prendrait part à cette élection. Ils avaient pris l’engagement non seulement de faire élire leur candidat naturel, mais de le faire élire largement, afin de lui donner les moyens de mettre en œuvre, en toute confiance et en toute sérénité, son programme des grandes réalisations pour les sept prochaines années. Un tel travail de fond, fait de mobilisation et de veille permanentes, qui a vu le secrétaire général du Comité central du RDPC en personne et l’ensemble des militants et des sympathisant du parti, mouiller le maillot, assistés en cela par plusieurs autres partis amis, devrait pouvoir mériter un salaire à la hauteur des efforts consentis. Ce salaire-là, le RDPC et les nombreux supporters de son candidat l’attendent légitimement. Il se résume en l’élection haut-la-main et sans bavure du président Paul Biya. Pour le bonheur du Cameroun et des Camerounais.