Paul Biya, président réélu au terme du scrutin présidentiel du 9 octobre 2011 s’est adressé hier soir à la Nation pour remercier les Camerounais pour leur attachement à la démocratie.
Le président Paul Biya vient donc de prendre solennellement acte de sa réélection à la tête de l’Etat. Depuis la proclamation le vendredi 21 octobre 2011, des résultats de l’élection présidentielle du 9 octobre, les Camerounais attendaient. Ils espéraient un signal du président réélu avec brio. Eh bien, cela est chose faite depuis hier soir. Le signal tant attendu est arrivé, sous la forme d’un message non seulement de remerciement, adressé à la nation camerounaise tout entière, mais aussi et surtout, sous la forme d’un engagement du président à mériter la confiance placée en sa personne par un peuple camerounais libre et souverain. Avant de dire toute sa reconnaissance à tous ceux qui se sont mobilisés pour sa réélection, et Dieu sait qu’ils sont nombreux, le chef de l’Etat a tenu, comme pour confondre les détracteurs du système électoral camerounais, que « de manière souveraine, en toute liberté et en toute transparence », les Camerounaises et les Camerounais ont élu leur président. Au cours d’un scrutin qui s’est déroulé dans la paix, l’ordre et la discipline. Preuve s’il en est, du « sens des responsabilités » des Camerounais, ainsi que de « leur attachement à la démocratie ».Passés ces constats, le message révèle un président Paul Biya reconnaissant d’abord aux nombreux militants du Rdpc, ensuite à ceux des autres formations politiques de la majorité présidentielle et, enfin, à tous les autres compatriotes qui ont bien voulu lui accorder leur suffrages.Mais, le chef de l’Etat a mis volontiers entre parenthèses les critiques sur l’organisation de l’élection. Des critiques, on le sait, qui mettent davantage en évidence les quelques dysfonctionnements techniques et organisationnels constatés sur le terrain, mais dont tous les observations de bonne fois, reconnaissent que leur ampleur n’était pas de nature à influencer le résultat du scrutin. Le président Paul Biya a donc tenu non pas à décrédibiliser les institutions de la République, jeu auquel se livrent depuis quelques jours, les mauvais perdants et certains de leurs mentors, mais, plutôt à leur donner du crédit.C’est le sens qu’il faut donner aux « félicitations » adressées à tous les acteurs du processus électoral, de Election’s Cameroon, au ministère de l’Administration territoriale, et de la Décentralisation, en passant par la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel, les partis politiques, les candidats, les médias et les forces du maintien de l’ordre. Tous, relève le président Paul Biya « ont contribué à la réussite du scrutin du 9 octobre et partant à l’écriture d’une nouvelle page de notre expérience démocratique ». Et de constater heureux, que la démocratie camerounaise « se porte bien ».Rassembleur Mais, Paul Biya est déjà préoccupé par l’après élection. « Que ferai-je de ma victoire ? », a semblé questionner le chef de l’Etat qui sait très bien vers quel port il entend conduire le bateau Cameroun. Le port de la prospérité, de la justice et de la fraternité. Le président Paul Biya l’a redit, il a besoin d’un Cameroun émergent c’est-à-dire, d’ « un pays doté d’institutions démocratiques consolidées, pourvu d’une croissance soutenue et durable, fondée sur la justice sociale ». Voilà le Cameroun que le président Paul Biya a l’ambition de bâtir au cours du septennat qui commence, grâce aux « grandes réalisations ». Un projet dont les Camerounais doivent s’en approprier pour en faire de « grandes réussites ».Et c’est ici que l’on découvre un Paul Biya rassembleur. Un guide qui sait que tout seul, il ne peut réussir à transformer les grandes réalisations en grandes réussites, passage obligé vers un Cameroun émergent. Maintenant qu’il est devenu le « président de tous les Camerounais », il lui faut par conséquent le soutien de tous les Camerounais. Par delà les différences, le président Paul Biya a insisté sur le terme « ensemble » pour inviter tous les Camerounais à mettre la main à la pâte, pour « transformer notre pays en un vaste chantier offrant des opportunités d’emplois aux jeunes, créant des richesses pouvant être redistribuées de manière équitable ». Un véritable challenge qui nécessite que le président réélu lance un appel à la mobilisation de tous. Parce que Paul Biya est le premier à savoir que parvenir à une « égalité réelle entre les hommes et les femmes », « accroître la participation des jeunes à la vie publique » ou encore, « consolider la paix » au Cameroun n’est une mince affaire.Il s’agit en fait, de vastes chantiers, des « défis » pour reprendre les termes du président lui-même, qui donnent tout leur contenu à cette « nouvelle dynamique porteuse de progrès » que le président Paul Biya entend insuffler au Cameroun pendant les septe prochaines années.
Simon Meyanga