Après que la France, l’Union africaine, la Ceeac, les observateurs nationaux, de la Francophonie, du Commonwealth entre autres aient annoncé que le scrutin du 9 octobre 2011 s’est globalement bien déroulé, malgré quelques disfonctionnements, l’opposition aux abois, tente maladroitement de déplacer le débat vers le taux de participation.
Après la tentative manquée de récupération du décès de la militante du RDPC pourtant lâchement assassinée par un délinquant bien connu des milieux locaux du SDF, où il est spécialement chargé, avec une dizaine d’autres compères, de basses manœuvres, les responsables de ce parti ne savent plus où donner de la tête depuis que les différents observateurs venus superviser le scrutin, ont unanimement fait part de leur satisfécit sur le déroulement des opérations, en dépit de quelques disfonctionnements que toutes les parties prenantes ont déploré, mais qui ne sont pas de nature à remettre en cause la crédibilité du scrutin. La dernière trouvaille de ce parti et de tous les autres qui ne savent pas comment expliquer leur débâcle électorale aux « sponsors » d’ici et d’ailleurs à côté du dépôt fantaisiste des recours en annulation du scrutin, tentent vainement d’installer le débat sur le taux de participation, qui serait très bas selon eux.Comme cela se passe depuis la tenue des opérations électorales, ils sont aidés dans leur entreprise par un média international qui ne met plus les gants pour afficher son parti-pris. Les correspondants ne sont dépêchés uniquement qu’à Douala et à Yaoundé où la composition sociologique à l’instar de celle de toutes les grandes villes du monde, rend la compétition politique plus âpre que dans les cités moyennes et les zones rurales. Ils ne relaient que les déclarations de personnes n’ayant pas pu, pour une raison ou pour une autre, prendre part au vote dans ces agglomérations. Alors que dans ces mêmes villes et l’arrière pays, on a vu des populations aller massivement et librement voter. C’est pourquoi la sérénité et le calme règnent dans le pays. Le peuple refuse dorénavant de se laisser distraire par ces hommes politiques en quête de positionnement. C’est pourquoi cette démarche n’a aucune chance de prospérer pour plusieurs raisons.D’abord les statistiques somme toute contestables, qui sont évoquées pour étayer leurs dires, ne proviennent que des villes de Douala et de Yaoundé où très peu de monde se serait rendu aux urnes. Les images de nombreuses files devant les bureaux de vote le jour du scrutin ne seraient que purs montages de chaines de télévision acquises au régime. Idem pour les nombreux témoignages de compatriotes satisfaits d’avoir pu remplir leur devoir de citoyen dans de bonnes conditions dans ces deux villes. Quid des autres agglomérations et des zones rurales du pays qui comptent plus les 15 millions d’habitants et la même proportion d’électeurs et où l’inscription sur les listes électorales a été encadrée par les élites et les responsables des partis politiques?La cigale et la fourmi Ensuite la gesticulation de ces hommes politiques sent la manipulation à plein nez. L’information est orientée vers les deux grandes villes où il est difficile de procéder à tout recoupement. Dans l’Extrême Nord par exemple, la région la plus peuplée du pays et partant celle qui dispose du plus grand nombre d’électeurs et dans l’arrière pays, rien. Aucun reportage, aucune interview, aucun commentaire. Et pourtant, le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibil, le Vice-premier ministre, ministre de la Justice, Amadou Ali, Ibrahim Talba Malla, le secrétaire à l’Organisation du RDPC et les autres élites et cadres du parti, conscients de la pertinence du projet de société du candidat Paul Biya, ont mouillé le maillot pour l’inscription des populations en âge de voter sur les listes électorales. Des dispositions ont également été prises pour le retrait des cartes électorales et le vote le jour du scrutin en faveur de leur candidat, le président Biya. Le taux de participation y étant par conséquent très élevé. Il en a été de même dans toutes les régions du pays où l’élite militante du RDPC, dans le cadre d’une opération d’intensification des inscriptions sur les listes électorales initiée par la direction du parti, s’est appuyée sur la mesure de gratuité de l’établissement des cartes nationales d’identité, prise par le chef de l’Etat, pour inscrire le maximum possible de citoyens en âge de voter sur les listes électorales et où la distribution des cartes de vote est assez aisée. Comment peut-on prendre des dispositions spéciales et dégager des moyens conséquents pour les inscriptions et la production des cartes électorales pour finalement empêcher le vote le jour-j ? Comment peut-on légitimement parler du vote qui s’est déroulé dans des localités où on ne disposait ni de représentants, ni de scrutateurs ? Au lieu de se mettre au travail pour les prochaines élections, l’opposition, telle la cigale, continue de chanter, pour le moment venu remettre la même chanson ou plutôt le même disque. Un disque usé et rayé.
Claude Mpogué