Il y en a marre ! Marre de ces Lions Indomptables qui ont perdu leur
fithing spirit, qui n’arrivent plus à se qualifier pour la moindre
compétition africaine, et qui ne font plus peur à personne. Marre de ce
championnat jeune qui n’arrive pas à décoller depuis plus de dix ans.
Marre de ce championnat d’élite qui ne ressemble plus à rien, n’attire
plus personne dans les stades.
Et pourtant le vivier est assez important, le potentiel assez riche. Marre de ce Professionnalisme débarqué de nulle part qui continue à maintenir dans l’indigence de pauvres jeunes joueurs qui rêvaient de voir leur niveau de vie relevé par un salaire décent. Marre de voir ces sélectionneurs au palmarès pratiquement nul désignés pour entraîner l’équipe nationale fanion en vue des rendez-vous planétaires importants. Marre de ces élections non transparentes à la fécafoot depuis douze ans, qui écartent de la gestion les pratiquants du football, etc. De motifs suffisants pour sonner la révolte chez Roger Milla, Emmanuel Mve Elemva, Amat Pierrot (à ne pas confondre avec l’artiste musicien), Louis Paul Mfédé, François Omam Biyick, Isaac Sinkot, Benjamin Massing, Timothée Makongo, et tous les autres Camerounais de bonne foi qui ont finalement décidé de prendre le taureau par les cornes devant l’inertie de la fédération camerounaise de football, dont les responsables semblent s’accommoder de la situation. C’est dans ce contexte que jeudi dernier, le Comité citoyen pour le redressement du football camerounais est né. Mais en réalité, l’histoire remonte à plusieurs mois, notamment après la piètre prestation du Cameroun à la phase finale de la Coupe du monde de football 2010, la toute première qu’organisait le continent africain. Mais davantage après la non qualification des Lions Indomptables à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations jouée simultanément au Gabon et en Guinée Equatoriale. « Tout ceci parce que les dirigeants de notre fédération de football ont instauré un système tellement verrouillé qui ne permette même pas à d’autres citoyens d’intervenir à l’intérieur de cette structure pour quelque rectification que ce soit. Pire encore, ils vont jusqu’à acheter certaines consciences pour convaincre la population à travers les médias de leurs mauvaises décisions ou les pires choix qu’ils opèrent. Le dernier cas on l’a vu avec la désignation de Dénis Lavagne comme sélectionneur des Lions Indomptables, où ils ont fait signer des contrats à certains journalistes et quelques acteurs de la société civile pour intervenir », s’indigne Emmanuel Mve, l’ancien capitaine des Lions Indomptables. « Vous vous souvenez certainement que pareille action avait été menée par un groupe conduit par Jean Pierre Ndjemba, qui est finalement décédé, et qui comportait certains comme Pius Ottou qui se retrouve curieusement aujourd’hui en train de défendre la cause de cette même fécafoot dont les responsables sont pourtant restés les mêmes », s’étonne Olé Olé Bertin. « Nous n’avons de problème avec personne. Notre action est une action de justice et de vérité. Nous voulons simplement que notre football soit enfin géré par des personnes qui ont l’amour de cette discipline et l’amour de la patrie pour que le Cameroun retrouve son auréole d’antan», explique l’ambassadeur itinérant, Albert Roger Milla.Cafouillis Une initiative qui a suscité une réaction vigoureuse de la fédération camerounaise de football. S’en suit alors une levée de bouclier manifestée par les responsables de cette instance qui n’en finit plus d’inonder les médias pour pourfendre les auteurs du comité. Joint quand même au téléphone lundi 23 avril 2012 vers 8h30mn, Iya Mohamed nous a répondu qu’il est très pris pour donner sa version, et que nous essayions de le rappeler la semaine prochaine, sans plus. Du côté du comité citoyen pour le redressement du football camerounais, on reste affirmatif sur ce que l’opération ne vise qui que ce soit. Ils savent qu’ils iront jusqu’au bout pacifiquement, jusqu’à ce qu’ils rencontrent un obstacle de mauvaise foi. Certainement que le feuilleton s’annonce encore plus épique et très épicé. On se souvient tout de même que lors de la présentation des vœux au palais de l’unité, le chef de l’Etat avait demandé à Milla de mettre de l’ordre dans tout ça.
WILLIAM MONAYONG