L’opinion publique est fixée sur les étapes relatives à la refonte du fichier électoral. Elles nécessiteront un délai d’au moins six mois.
Il faudra six mois au minimum à Elections Cameroon (Elecam) pour mener jusqu’à son terme la refonte du fichier électoral. Mohaman Sani Tanimou, directeur général d’Elecam, la structure chargée de l’organisation des élections au Cameroun, l’a déclaré jeudi dernier, 29 mars 2012 dans une interview accordée à la CRTV. Mohaman Sani Tanimou a expliqué que plusieurs étapes doivent au préalable être franchies avant le lancement de l’opération de refonte des listes électorales. Avant toute chose, il faudra retenir un opérateur chargé de la conduite de ladite opération. Le processus est d’ailleurs en cours. Cinq soumissionnaires (nationaux et étrangers) présélectionnés par Elecam sont en effet passés devant le « jury » d’Elecam pour montrer de quoi ils sont capables en matière d’inscriptions biométriques. Le nom de l’heureux élu sera connu dans les tout prochains jours. D’après les dires du DG d’Elecam, le soumissionnaire qui sera retenu aura pour mandat d’ « Aider Elecam à obtenir le matériel biométrique approprié, de former le personnel d’Elecam à l’utilisation de ce matériel et d’assurer le suivi du processus jusqu’à son terme ». Autres préalables à la refonte du fichier électoral, la promulgation par le chef de l’Etat de la loi intégrant les éléments biométriques tels la photo de l’électeur et ses empreintes digitales et la signature par la direction générale d’Elections Cameroon lançant la refonte des listes électorales.Sur la durée de cette opération, Mohaman Sani Tanimou estime qu’il nécessitera au bas mot tout un semestre. Il se justifie : « Si je tiens compte du délai de l’acquisition du matériel qui est de deux mois et du délai de formation, ça peut prendre deux mois et demi voire trois, si tout est enclenché dans les meilleurs délais. Mais dès que le matériel sera là, le personnel formé, il nous faudra à peu près six mois pour mener à terme l’opération de refonte des listes électorales. Si l’opérateur comprend bien notre méthodologie de travail, si le personnel d’Elecam assimile bien la technique, nous irons vite mais il faut un minimum de six mois quand même ». Dans sa sortie sur la CRTV, Mohaman Sani Tanimou ne s’est pas montré précis sur le calendrier des inscriptions biométriques. Mais il a permis à l’opinion publique d’avoir une idée, même vague, du déroulement des opérations y relatives. Au regard du calendrier politique, le moins qu’on puisse dire est qu’elles pourront être lancées après la clôture de la présente session parlementaire. Le déclenchement du processus lié à la refonte du fichier électoral ne prendra donc personne au dépourvu, notamment les partis politiques qui s’activent dans la perspective des prochaines élections législatives et municipales. Parti d’avant-garde, le RDPC ménage déjà sa monture pour inscrire le maximum de ses militants sur les listes électorales. Jean Nkueté, le secrétaire général du Comité central du parti a donné le ton dans la circulaire signée le 16 mars 2012, à l’occasion de la célébration du 27è anniversaire du RDPC. Dans cette circulaire, Jean Nkueté invitait ses camarades du parti à se préparer à s’inscrire massivement sur les listes électorales. Dans le même ordre d’idées, le Comité central du RDPC annonce l’organisation dans les toutes prochaines semaines des séminaires relatifs d’un côté à la refonte du fichier électoral et de l’autre à l’explication des profondes mutations intervenues dans les textes de base du parti lors du troisième congrès ordinaire du RDPC. C’est donc dire que le parti au pouvoir sera prêt lorsqu’Elecam décidera de lancer la refonte des listes électorales.
St. Joseph Menyene
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