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Me Bakari Aw’wall : « Le secret de l’information judiciaire  est en péril »

L’avocat au Barreau du Cameroun réagit à la démarche de Marafa Hamidou Yaya et dégage des perspectives du procès en cours.
 L’Action: Les faits reprochés à monsieur Marafa Hamidou Yaya au
sujet de l’affaire Albatros sont-ils de nature à justifier une
détention provisoire ?Me Bakari Aw’wall :
Tout fait reproché à un individu peut justifier une détention
provisoire.

Tout  dépend de l’orientation que donne le juge
d’instruction.Si les faits sont graves et concordants, un mandat de détention provisoire peut être pris contre tout individu, peu importe qu’on soit Marafa ou quelqu’un d’autre. Le changement du lieu de détention de Monsieur Marafa de la prison de Kondengui au Sécrétariat d’Etat à la défense pose-t-il un problème sur le plan du droit ?En réalité, le principe est tout simple. La détention se fait dans un centre de détention bien déterminé. Ça c’est le principe. Il ressort que le ministre de la Justice a signé un arrêté qui fait de la cellule du Sed, une prison secondaire. Dans ce cas cela régularise parce que le mandat de détention donne l’ordre au régisseur de recevoir. Alors cela veut dire que ces cellules de détention vont aussi être considérées comme une partie de la prison centrale de Kondengui. Par conséquent, il n’y a plus de problème de droit.Peut-on au nom de la liberté d’expression accorder du crédit à la démarche de monsieur Marafa qui s’illustre par plusieurs lettres adressées au public camerounais?Je pense que c’est une démarche personnelle. Au nom de la liberté d’expression, cela peut se justifier, mais sauf qu’il est inculpé et en tant que tel, il y a une frontière que l’on ne doit pas franchir, relativement aux faits qu’on lui reproche. Que prévoit le droit Camerounais en cas de violation de l’obligation de réserve qui incombe aux hauts commis de l’Etat pendant et après l’exercice de leurs fonctions ? Je pense que l’obligation de réserve est sanctionnée plus administrativement que pénalement. Et Marafa, sachant que les dés sont déjà jetés sur le plan de l’administration s’illustre à travers ces correspondances. Mais il risque à un moment donné de violer le secret de l’information judiciaire. C’est un fait nouveau qui peut lui être reproché dans cette affaire parce qu’il doit  être astreint audit secret. Parvenu à ce stade, quelle pourrait être la suite de la procédure ?La suite de l’affaire Marafa sera conditionnée par ce que les juristes appellent le fait de vider la demande de récusation. Dès que cette demande est vidée, la suite juridique de cette affaire, c’est que l’information judiciaire va continuer
                                                                                                                                                                                                                                                                                      Interview: J. W Mikoas

Joseph Wylphrid Mikoas

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