Les ministres en charge de l’Enseignement supérieur de la sous-région Afrique centrale sont en conclave à Yaoundé depuis le mardi 26 juin 2012, pour le projet de création d’un pôle d’excellence dans le secteur.
La sous-région Afrique centrale regorge à n’en point douter, de ressources naturelles qui sont autant de richesses, dont l’exploitation contraste paradoxalement avec le niveau de développement des pays membres, d’une part, et le standard de vie des populations d’autre part. Au moment-même où l’économie mondiale se dresse de plus en plus comme une référence en terme de convergence des ressources et des intelligences, au service de la production et de la consommation. Soutenue par l’éclosion d’une société internationale des savoirs, dans un environnement où la communication transcende toutes sortes de barrières. C’est la prise en compte de cette situation qui a présidé au réveil des consciences dans les pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, dont les experts ont commencé à y réfléchir en septembre 2010. Sous l’égide de la Banque africaine de développement et de l’Unesco, branche Afrique, et à la demande du gouvernement camerounais, dont on connaît la détermination et la volonté de promouvoir un développement harmonieux et partagé de la sous-région, il est question pour ces experts, de mettre sur pied des pôles d’excellence technologiques universitaires (PETU). Une plate-forme qui servira à renforcer sur les plans quantitatif, et qualitatif les formations technologiques universitaires des pays membres. Ceci, afin de produire au plus haut niveau, le capital humain dont les économies locales ont besoin, pour une exploitation maximale et la valorisation des ressources naturelles illimitées qui sont pour la plupart, en hibernation ici et là. Comme ce qui se fait sous d’autres cieux, à l’instar du processus de Bologne qui, en créant un espace européen d’enseignement supérieur, fait exploser les protectionnismes nationaux et contribue à l’émergence d’un espace unifié d’universités européennes au profit des étudiants, des enseignants et des chercheurs. En plus, de ainsi que la lisibilité des diplômes. La pratique dans les pays de la sous-région a entraîné jusqu’ici, un certain nombre d’handicaps auxquels sont confrontées les institutions universitaires de la CEEAC. Il s’agit de l’émiettement en petites structures aux ressources humaines et matérielles limitées ; l’incapacité de ces petites structures, de formation et de recherche à conduire des projets sur des grandes thématiques technologiques ;la baisse générale de la qualité des formations largement décriée par les milieux socioprofessionnels, entraînant la préférence pour les jeunes africains, des universités étrangères pour leur formation académique; et l’absence de masses critiques de spécialistes dans les secteurs technologiques essentiels pour le développement.Bien plus, la rencontre de Yaoundé, présidée par le ministre camerounais de l’Enseignement supérieur, le Pr. Jacques Fame Ndongo, sera mise à profit pour le renforcement des systèmes d’informations pour la gestion de l’éducation (SIGE) dans la même zone CEEAC. Ici aussi, le manque de données fiables à différents niveaux et à jour sur l’éducation est criard à cause entre autres, des problèmes de déficits institutionnels, organisationnels, humains, matériels, techniques et financiers dans les chaînes de production des statistiques. Un vaste programme qui à coup sûr, nécessitera une assistance des partenaires techniques et financiers. D’où l’inquiétude du Commissaire en charge de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la formation professionnelle à la Commission de la Cemac, Pedro Ondo Engo, qui s’est interrogé sur la base d’où reposeront ces pôles d’excellences technologiques universitaires ? ou encore, comment les Etats membres garantiront la visibilité des actions de ces pôles, si la région Afrique centrale ne dispose ni de politique régionale, ni de stratégies opérationnelles en matière d’enseignement technologique et universitaire ?Des questions qui trouveront certainement des réponses au cours des quatre jours que dureront les travaux. Commencés hier à l’Ecole nationale supérieure polytechnique, ils se poursuivent ce jour dans les mêmes locaux et s’achèveront le vendredi 29 juin 2012 au Mont Fébé, ici à Yaoundé.
WILLIAM MONAYONG