Le chef de l’Etat, Paul Biya, préside cette fin de semaine la cérémonie de pose de la première pierre des travaux de l’aménagement hydroélectrique du barrage. Les 201 mégawatts attendus auront un impact socio-économique certain pour le Cameroun et la sous-région.
Il y a à peu près un an, Dr Dieudonné Bisso confiait à notre reporter qu’il était confiant que le chronogramme initial du projet serait respecté, et que le barrage serait opérationnel d’ici 2016. Tout porte à croire que le directeur du projet de barrage de Memve’ele avait raison. A ce moment là, le site peaufinait les préparatifs pour accueillir une cérémonie de pose de la première pierre. Ce n’est donc pas une surprise si le chef de l’Etat, Paul Biya, se rend à la fin de cette semaine sur le site pour procéder à la pose de la première pierre de cet important projet fort attendu, notamment pour son impact socio-économique pour la région du Sud, le Cameroun, et même la sous-région toute entière. Car en plus de réduire le déficit énergétique du Cameroun, le barrage permettra de renforcer la position géopolitique du pays dans la sous-région.Il y a onze mois, lorsque notre reporter s’était rendu sur le site du barrage, des servitudes avaient été ouvertes sur environ 16 km, notamment sur la rive gauche du Ntem, afin de faciliter les études complémentaires et additionnelles. Des études devant permettre d’enrichir et de compléter l’Avant Projet Détaillé (Apd), ultime étape avant le démarrage proprement dit des travaux de construction du barrage et de l’usine. Aujourd’hui, les voies d’accès au site du chantier sont réalisées à 60%. Autre élément qui conforte les populations de la localité dans leur optimisme à voir les travaux se réaliser dans les délais, le contrat de construction du barrage a été signé le mercredi 11 avril dernier à Yaoundé par Basile Atangana Kouna, ministre de l’Eau et de l’énergie, et Lan Ronghe, le patron de la société chinoise Sinohydro Corporation Ltd, choisie pour la réalisation de ces travaux. Ce contrat, étape importante dans la réalisation de ce grand chantier, donnait ainsi le feu vert à la société chinoise pour se déployer sur le site sans aucun souci. Que ce soit à Okông, Mebem, Aloum, Ma’an, Nsebito, Oding, Nnemeyong, Ntebezok et Alen, le barrage de Memve’ele est au centre de toutes les préoccupations et de toutes les conversations. Car ce projet aura de nombreuses retombées pour les populations locales. Pour les riverains, c’est d’abord le désenclavement de la région et la promotion de l’emploi pour la jeunesse de cette localité en particulier et du Cameroun en général. Sur le plan économique, c’est un marché potentiel d’écoulement de produits agropastoraux. L’électrification de la zone est aussi une attente primordiale et importante pour les riverains entre autres.GéopolitiquePour le monde des affaires, ce sont des opportunités en termes de biens et services à fournir au projet, mais aussi des opportunités d’installation pour les structures nouvelles, de renforcement des capacités et de transfert des technologies. Tout ceci devant contribuer de manière substantielle au développement du Cameroun, en droite ligne avec la politique des Grandes réalisations impulsée par son excellence Paul Biya.Ce projet dont la durée des travaux est de 54 mois pour un coût global de 365 milliards de Fcfa devra produire dès sa mise en service en 2016, 201 Mw d’énergie. Il fait partie du dispositif gouvernemental visant à résorber à court terme, le déficit énergétique du pays pour soutenir une fois pour toutes, la relance de l’économie du pays. Ce plan vise à produire assez d’énergie pour satisfaire la demande sans cesse croissante des industries et à sortir les villages situés dans le réseau interconnecté Sud de l’obscurité. Ce qui devra mener le pays à la production de plus de biens et à la création de nombreux emplois notamment pour les jeunes. En plus de ce barrage, le gouvernement camerounais a inscrit dans ses priorités du Plan de Développement du Secteur Energétique à l’horizon 2030, la réalisation d’un certain nombre de projets, dont Edéa (257 MW), Song Loulou (384 MW), les barrages réservoir de Mbakaou, Bamendjin et celui de la Mape, Limbé (82 MW), et Lagdo (60 MW). L’ambition du gouvernement est donc de produire assez d’énergie pour entièrement satisfaire la demande locale et éventuellement d’exporter le surplus vers les pays riverains, le Congo et le Tchad en particulier de manière à consolider sa position géopolitique dans la sous-région d’Afrique centrale.
Serge Williams Fotso