Au départ, il est question d’un déficit d’énergie à résorber, le Cameroun ne produisant jusque-là que 520 à 650 MW. Ce qui a conduit à un rationnement de la fourniture énergétique aux consommateurs.
La consommation énergétique en 2004 par exemple a atteint environ 615 MW, saturant les capacités de production. Commence alors la recherche des solutions. D’où celle de ressusciter les vieux projets, qui parfois datent du début des indépendances. Mais c’est véritablement en 1993, que le chef de l’Etat, Paul Biya, intervient pour la première fois pour parler de « solution alternative pour relancer l’industrie locale ». Pour satisfaire les besoins actuels et futurs, le Cameroun devra atteindre un niveau de production d’électricité d’environ 2 000 MW à l’horizon 2015, afin d’amorcer la réduction de son déficit énergétique. Le gouvernement camerounais a inscrit dans ses priorités du Plan de Développement du Secteur Energétique à l’horizon 2030, la réalisation du projet d’aménagement hydroélectrique de Memve’ele sur le fleuve Ntem. Un appel d’offres international restreint, (Aoir) est lancé le 21 août 2009, pour la pré qualification des consultants devant y prendre part. Le 05 août, les études sont réalisées par l’expertise de Coyne et Bélier. Le Décret n°2010 du 26 novembre 2010 du Président de la République, habilite le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire à signer avec Eximbank un accord de prêt pour le financement du Projet Memve’ele. Ce qui sera fait le 03 mai 2011, pour un montant de 243 milliards FCFA. Consécutivement à la signature du Marché des Travaux (SINOHYDRO CORPORATION LTD) ainsi que du Marché de Surveillance et Contrôle des Travaux (Egis Cameroun)Mais entre temps, des problèmes pratiques se posent, notamment celui relatif à l’indemnisation des populations riveraines d’une part, et des populations victimes de destructions de leurs biens. La construction commence puis sera suspendue pour reprendre dans la 2ème phase entre le 25 septembre et le 31 octobre 2011. Mais avant, l’Unité opérationnelle, établit sa base à Mvila yôp et à Nyabissan où elle tient des rencontres hebdomadaires avec les populations et la société Sinohydro China Corporation chargée de la construction du barrage. Le 28 mai 2011, les travaux de construction de la route qui va de Meyo-centre à Nyabissan avec le pont sur la Mvila sont lancés. A ce jour, ils sont rendus à près de 85%. La cérémonie de pose de la première pierre viendra certainement donner un coup d’accélérateur aux travaux dans leur ensemble.
Bienvenue à Ma’an
Memve’élé est une petite bourgade voisine de Nyabissang, le dernier grand village de l’arrondissement de Ma’an, sur la rive droite fleuve Ntem, département de la Vallée du Ntem, région du Sud. L’on y accède par la route bitumée Ebolowa-Ambam, au lieu-dit Meyo Centre, un carrefour distant d’une trentaine de km du chef lieu de la région et de 92,5 km de Nyabissan. A partir de ce dernier village, rallier le site du projet hydroélectrique proprement dit n’est pas chose aisée. Il faut dans un premier temps atteindre la rive du Ntem à 17 km de là, franchir le fleuve par bac, puis parcourir les 21 qui conduisent aux chutes, l’une des principales attractions de la localité, aux côtés de la zone de confluence de la Mvila et du Ntem.Heureusement, la route Meyo Centre-Nyabissan qui jusque-là n’était qu’une simple piste est aujourd’hui presqu’entièrement aménagée avec la latérite, comportant 12 ouvrages d’art de franchissement dont un pont de dimension exceptionnelle de 40 m de long et 11 ponts courants. La zone est essentiellement peuplée des Ntoumou et des Mvae du groupe Fang.Mais lors de la mise en eau du barrage, l’emprise du projet devrait couvrir toute la zone comprise entre Nyabissan et la partie Est de l’arrondissement de Campo. Raison pour laquelle l’évocation de Memve’élé renvoie, pour les populations touchées, à l’ensemble de la zone affectée par le projet hydroélectrique à Ma’an et à Campo.LCA
Longin Cyrille Avomo