Dans son allocution de circonstance, le chef de l’Etat a réaffirmé son engagement à mener à leur terme tous les projets structurants qu’il avait promis aux Camerounais.Le président de la République n’est pas passé par quatre chemins pour montrer à quel point le Cameroun disposait d’atouts majeurs pour faire décoller son économie.
Energie, secteur vitalPaul Biya est conscient des enjeux actuels et futurs que constituent tout le potentiel énergétique du Cameroun, malheureusement qui n’ont jusqu’à une date assez récente, pas de suite favorable, s’agissant de leur exploitation. « Au cours des dernières années, j’ai eu bien souvent l’occasion de vous dire, que l’accès à l’énergie était un enjeu majeur pour notre pays », précise t-il, avant déplorer que: « les projets de cet ordre, que nous avions étudiés et mis au point, n’aient pu voir le jour », avec les conséquences que l’on peut imaginer et qu’on connaît, le chef de l’Etat en premier. En effet, « sans énergie, reconnaît-il, il ne peut y avoir de développement véritable, il ne peut y avoir d’industrie, il ne peut y avoir de transformation de nos matières premières agricoles ou minérales. Bref, il ne peut y avoir d’économie moderne ». Depuis quelques années aussi, le déficit énergétique a fortement et lourdement pénalisé, non seulement le secteur industriel, mais le secteur tertiaire, très dépendant, on le sait de la fourniture d’électricité. Sur ce chapitre, les pénuries connues dans le jargon sous le nom de délestages, très souvent prolongés, aussi nombreux et réguliers ne sont pas venus arranger les choses, dépassant le cadre industriel, pour installer leurs lots de désolations dans le social. C’est ainsi qu’ils ont «rendu insupportable la vie quotidienne d’une grande partie de notre population (…), provoqué le fonctionnement de l’administration, des services sociaux, tels que les hôpitaux, les organismes de sécurité, quand ils n’ont pas provoqué des pertes en vie humaine », avoue, non sans émotion et regrets, Paul Biya. C’est tout dire, sans compter les dégâts matériels. Pire encore, ils n’ont pas jusqu’ici totalement disparu. Espoirs d’un programmeEn attendant la mise en service effective du barrage hydroélectrique de Memve’ele, prévue dans cinq ans, des solutions, certes, ont été trouvées, notamment le recours aux centrales thermiques, pour répondre partiellement aux besoins les plus urgents. Ceci en attendant d’équiper la plupart des cours d’eau du Cameroun d’infrastructures hydroélectriques, qui sont la meilleure solution, parce que pérennes et moins coûteuses à longs termes. Mais il faut une fourniture énergétique à la mesure des besoins du pays. D’où l’espoir que constitue le projet de Memve’ele. « Une nouvelle phase de notre développement hydroélectrique qui commence ou qui recommence», déclare le chef de l’Etat, qui ajoute quand même, « qu’il n’oublie pas l’apport inestimable des centrales d’Edéa, de Songloulou et de Lagdo ». Lesquelles ne font plus l’affaire, compte tenu de la demande nationale. Memve’ele viendra donc combler ce déficit et satisfaire la demande des pays voisins de la sous-région Afrique centrale, « à condition qu’ils en fassent la demande », précise Paul Biya.Projets à la pelleDans le viseur de Paul Biya, dans les prochains mois et pour passer à la vitesse supérieure, les barrages de Lom Pangar et de Mékin verront eux, leurs travaux lancés. Mais en réalité, pour le deuxième cité, les travaux sont déjà avancés. Il s’agit pour le chef de l’Etat d’aller procéder à la pose de la première pierre. Concernant les barrages de Warrak et de Mentung, les études complémentaires en vue de leurs réalisations, qui avaient déjà été entamées, seront entreprises. Le bassin de la Sanaga quant à lui, attend sereinement la réalisation complète de son aménagement hydroélectrique. Et selon Paul Biya qui confirme ainsi la mise en mouvement progressive des Grandes Réalisations, « il s’agit aujourd’hui de l’énergie. Demain, c’est le secteur minier qui s’animera ». Suivra ensuite « l’agriculture qui fera sa révolution silencieuse ». Une agriculture de seconde génération que le chef de l’Etat souhaite pour son peuple, tel qu’il l’avait annoncé en janvier 2011, lors du Comice agro pastoral d’Ebolowa. Assurer la voie de l’émergenceD’autres projets d’envergure qui seront certainement dévoilés le moment venu, complèteront le tableau du programme des grandes réalisations, aux côtés de certains qui sont déjà en cours d’exécution. Nachtigal, Song Ndockayo pour les barrages, Kribi pour la centrale à gaz et le complexe industrialo-portuaire, Yassa pour la centrale thermique, le Yard pétrolier de Limbé, les infrastructures ferroviaires, le deuxième pont sur le Wouri, les grands hôpitaux régionaux et de référence, les logements sociaux, etc. Mais il faudra pour cela, que chaque Camerounais « apporte son énergie, son enthousiasme et surtout son patriotisme », qui semblent faire défaut depuis quelques années, à tous les niveaux. Surtout aussi, ceux-là qui ont la charge de la gestion de la fortune destinée à ces projets. Ce n’est qu’à ce prix, que les efforts fournis viendront compléter les fruits de la bonne coopération qui existe entre certains pays amis et le Cameroun. Notamment la Chine, qui passe pour être le plus grand investisseur de l’heure au Cameroun.
William Monayong, envoyé spécial
WILLIAM MONAYONG