Les pays membres de la Cemac tiennent leurs assises statutaires dans la capitale congolaise. Avec au menu, l’élection du président de la Commission de la Cemac, et d’autres dossiers importants. En présence du Président Paul Biya.
Le 11è sommet ordinaire de la Cemac dont les travaux s’ouvrent officiellement ce matin à Brazzaville, se distingue par son suspense. Plus de deux ans après leur dernière rencontre, les 06 chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) parviendront-ils à un consensus sur les dossiers qui engagent l’avenir de l’institution ? Difficile de répondre par l’affirmative, avant la fin des travaux. Surtout lorsqu’on sait qu’au cours des derniers mois, la question de la présidence de la Commission qui, jusqu’ici fait l’objet d beaucoup de convoitises, a nourri une polémique dans la presse à la suite des évènements survenus à l’aéroport de Bangui, contre le Camerounais Antoine Tsimi, détenteur du poste. Ce qui a laissé entrevoir une bataille à peine voilée en vue du contrôle de la présidence de la Commission de la Cemac pour laquelle, le Cameroun n’a pas encore dit son dernier mot. Ainsi, le sommet des chefs d’Etat de la sous-région sera l’occasion pour le président camerounais, Paul Biya qui a quitté Yaoundé dans la matinée d’hier et ses homologues de la sous-région, de trancher cette épineuse question. En faisant une interprétation pour le moins précise, unanime et définitive du principe de rotation au poste de président de la Commission de la Cemac. Avec sans doute, l’application directe de la décision des chefs d’Etat sur la base de la règle de l’immédiateté normative qui encadre les dispositions communautaires. Autre point de discussion, celui du lancement de la compagnie « Air Cemac », après la signature de la convention avec « Air France », qui à hauteur de 34%, devient le partenaire technique et stratégique de la future compagnie aérienne sous régionale. Mais il faudra pour ce faire, que les dirigeants de la Cemac éclaircissent quelques zones d’ombre qui planent encore sur ce projet notamment en ce qui concerne les modalités pratiques de son décollage effectif annoncé pour janvier 2013. Sans oublier le sempiternel problème de la libre circulation des personnes et des biens, effective entre certains pays membres de l’organisation sous régionale, mais encore hypothétique avec d’autres. Ce qui requiert une réponse convenable qui passera nécessairement par l’effectivité d’un passeport commun à l’intérieur de l’espace communautaire.Toutefois, on ne peut pas tout réunir artificiellement sous le label des problématiques pour le moins divergentes. Car la Cemac qui regroupe six pays à savoir le Cameroun, le Tchad, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale, ses objectifs. A savoir promouvoir la paix et le développement harmonieux des Etats membres dans le cadre de la dynamisation de l’économie sous régionale et l’institution d’un véritable marché commun. Au terme de l’article 2 du traité révisé de la Cemac du 25 juin 2008, la Cemac est constituée de deux unions : l’union économique de l’Afrique centrale (Ueac) et l’union monétaire de l’Afrique centrale (Umac). Dans les deux domaines, en effet, les Etats membres entendent passer d’une situation de coopération qui existe déjà entre eux, à une situation d’union susceptible de parachever l’intégration économique et monétaire. C’est bien la raison d’être du programme économique régional (Per) de la Cemac dont les chefs d’Etat et de gouvernement de l’institution discuteront sur les moyens de parfaire l’initiative. En effet, les dirigeants de la Cemac seront informés sur l’état d’avancement de la première phase (2011 – 2015) du plan amélioré (et adopté par le conseil des ministres) de ce programme qui s’inscrit dans le cadre de la « Vision Cemac 2025 ». Celle-ci entend « faire de la Cemac en 2025, un espace économique intégré et émergent, où règnent la sécurité, la solidarité et la bonne gouvernance, au service du développement humain ». Le cadre institutionnel du Per et le Fonds Emergence Cemac devraient être validés par les six chefs d’Etat de la communauté au cours de ce sommet. L’enjeu ici est de faire financer le Per à partir des ressources propres des pays membres. A condition de surmonter l’exacerbation des particularismes et des souverainetés étatiques qui compromettent la réalisation de l’idéal communautaire dans l’espace Cemac.
Simon Meyanga