Les autorités intensifient les tratégies en vue de retrouver les sept otages français kidnappés le 19 février 2013 dans la localité de Dabanga dans le département du Logone et Chari.
Depuis le 19 février dernier, les autorités administratives de l’Extrême-Nord ont pratiquement perdu le sommeil. Dans les services du gouverneur à Maroua, les réunions se succèdent les unes les autres ; des réunions qui s’achèvent souvent à des heures tardives. Il est question, pour le gouverneur Augustine Awa Fonka et son état-major, de mettre sur pied une stratégie devant permettre de retrouver les sept Français kidnappés par des ravisseurs inconnus. Il s’agit de Marie Patrick Moulin Fournier Tangui, son épouse Moulin Albane, leur ami Moulin Gopril et les quatre enfants Moulin, dont deux garçons et deux filles.Le mardi 19 février 2013, ces touristes français qui avaient passé la nuit au campement de Waza sont partis à bord d’un véhicule de tourisme pour se rendre au parc animalier de Kalamaloué près de Kousseri. Ils tombent dans l’embuscade de leurs ravisseurs dans la localité de Sabongari près de Dabanga, à environ 80 km de Kousseri. Il est environ 9 h. Les quatre ravisseurs lourdement armés et dont l’identité reste inconnue, vont alors contraindre les touristes à changer de direction. Ils foncent vers la frontière nigériane située à un jet de pierre de là, soit moins de 200 mètres. Le véhicule de tourisme s’embourbe dans une mare d’eau et y est abandonné. La clé de la voiture est tout de même emportée. Les touristes sont alors transportés sur les motos conduites par les ravisseurs. Par la suite, les malfrats vont trouver un véhicule de transport public et contraindre les passagers à sortir. C’est ainsi qu’ils prennent place à bord ainsi que leurs otages. Informé de cette situation, le gouverneur de l’Extrême-Nord s’est immédiatement rendu sur le lieu du rapt. Cette descente sur le terrain lui a permis de nouer des contacts avec les autorités nigérianes.Son Excellence Bruno Gain, ambassadeur de France au Cameroun est arrivé à Maroua dimanche dernier. Bien que le diplomate français n’ait pas accepté faire une déclaration à la presse, on imagine clairement qu’il est venu réconforter ses compatriotes présents dans l’Extrême-Nord. Cet incident malheureux arrive au moment où les pouvoirs publics camerounais sont en train de renforcer le dispositif sécuritaire dans cette région. Depuis 2012, ce dispositif a considérablement augmenté à telle enseigne que les activités des coupeurs de route sont réduites. C’est ainsi que l’on peut relever qu’avant 2012, il n’y avait pas la marine à l’Extrême-Nord. Ce corps est déjà créé et est opérationnel du côté de Darak, Blangoua et Maga. L’effectif des gendarmes a presque doublé ; on parle d’environ 250 gendarmes affectés dans cette région en 2012. A l’aéroport de Maroua-Salak où il n’y avait que la police, aujourd’hui il y a aussi la gendarmerie, le BIR et les dispositions sont prises pour que l’armée de l’air vienne s’installer dans cette aérogare. Pour ce qui est de la police, on vient de créer plus de 60 postes de sécurité aux frontières. Autant de mesures visant à maintenir l’Extrême-Nord au peloton de tête des destinations touristiques.
Alilou Djibril