L’exercice n’était pas aisé en raison des délais très courts et de la complexité de l’opération. Il s’agissait, pour le Rdpc, de choisir dans les dix régions 140 candidats, 70 titulaires et 70 suppléants, en vue de l’élection sénatoriale du 14 avril 2013 ;
des candidats crédibles et forts, à la hauteur de la nouvelle institution qu’est le Sénat. Conformément à ses textes de base et aux dispositions de la circulaire du président national encadrant l’opération, toutes les instances compétentes créées pour la circonstance ont fait leur travail. Les commissions régionales de réception, d’analyse et d’évaluation des candidatures ont transmis à la commission centrale de supervision trois listes régionales par ordre de préférence ainsi que tous les autres dossiers réceptionnés pendant deux jours.- La commission centrale de supervision, présidée par le secrétaire général du Comité central, a procédé à la « vérification de la conformité des dossiers avant de formuler toutes propositions utiles à l’éclairage de la commission nationale d’investiture des candidats ». A ce stade et comme le prévoit la circulaire, le président de la commission centrale de supervision a, en tant que de besoin, sollicité ou reçu, à titre consultatif, des avis émanant de diverses sources en raison de leur compétence. Sur la base des critères objectifs voire scientifiques, les candidats ont été passés au crible, pesés, soupesés puis sélectionnés.- Les dossiers ont ensuite été transmis à la commission nationale d’investiture, présidée par le président national et composée de membres du bureau politique. L’opinion publique et certains observateurs s’attendaient à une réunion formelle : ils ont été déçus mais, la commission nationale a bel et bien fonctionné et travaillé selon les traditions et les usages en vigueur au sein du parti en matière de consultation, de tractations et de prise de décision avant que la liste définitive des candidats du Rdpc à l’élection sénatoriale soit arrêtée.Mercredi en début de soirée, tous les arbitrages ont été rendus après les dernières vérifications d’usage. Au terme du processus, le Parti a donc accordé son investiture à ses candidats en vue de l’élection sénatoriale du 14 avril 2013. On relèvera la très grande convergence entre les propositions de la commission centrale de supervision et les décisions finales de la commission nationale d’investiture. In fine, la lecture et l’analyse des listes déposées hier en fin d’après-midi à la direction générale d’Elecam permettent de dégager quelques observations.1- Le parti a décidé, pour des raisons internes, de ne pas accorder, sans exception aucune, l’investiture à tous les députés candidats aux sénatoriales. Entre autres raisons est citée la nécessité de ne pas vider, fragiliser et dévaloriser l’Assemblée nationale au profit du Sénat. Des députés des régions de l’Extrême-Nord, de l’Est, du Littoral et de l’Ouest tombent sous le coup de cette décision.2- En termes de représentation sociologique, les listes des candidats investis par le parti sont équilibrées à travers un savant dosage entre anciens ministres, hauts fonctionnaires, hommes d’affaires, militants du parti. La plupart ont été choisis pour leur stature, leur militantisme, leur moralité et surtout pour leurs états de services dans le parti. Le critère genre a été respecté tant bien que mal dans les dix régions. Au total, sur les 140 candidats investis par le Rdpc, on compte 19 femmes titulaires et 25 suppléantes soit un total de 44 sur les 140 en valeur absolue et 30,7% en valeur relative. Le pourcentage est conforme aux normes internationales en la matière.3- Sur le plan politique, les listes révèlent la présence de personnalités de premier plan à l’instar de Simon Achidi Achu, Ngoubeyou François Xavier, des membres du bureau politique tels Tjoues Géneviève, Tobbo Eyoum Thomas, Medjo Delphine… Des maires y figurent également comme Mbella Moki Charles de Buéa, Matute Daniel de Limbé, Nnemde Emmanuel de Dzeng, Mboundjo Jean de Ndélélé, Kingue Simon de Nkondjock, Abba Boukar de Mora, Okala Nicole de Mbangassina…Sur le plan social, quelques chefs traditionnels ont pu se frayer une place sur les listes, notamment au Centre, à l’Ouest, au Sud et au Sud-Ouest. A côté de ces figures connues, que de militants anonymes, que d’ouvriers de l’ombre qui portent haut le flambeau du Parti sous le soleil et sous la pluie !En tout état de cause, le Rdpc a su relever le défi de la confection et du dépôt des listes dans les délais. Ici et là, quelques frustrations, déceptions et rancœurs peuvent s’exprimer. Mais dans l’ensemble, ces listes ont été constituées dans l’intérêt du parti, sur la base de critères objectifs. La campagne électorale qui débute dans quelques jours permettra au Rdpc de convaincre les électrices et les électeurs sur la valeur et les qualités des candidats présentés. Les jeux sont faits pour les listes. Les électeurs auront le dernier mot.
Christophe MIEN ZOK
