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L'Editorial

C’est bien, c’est bienfait, : c’est Biya

Le bien, comme l’argent, n’aime pas beaucoup le bruit. Paul Biya, l’homme bien, l’homme de bien, vient encore d’en administrer la preuve à la face du monde entier à la faveur de la libération des sept otages français enlevés le 19 février 2013 dans l’Extrême-Nord. 

Dans la discrétion la plus absolue mais avec une redoutable efficacité, il a œuvré avec une maestria et un doigté qui forcent l’admiration de tous, y compris celle de ses plus grands contempteurs et pourfendeurs, pour obtenir ce résultat unanimement salué depuis cinq jours. L’heure n’est pas aux polémiques. Sa légendaire modestie et sa discrétion naturelle dussent-elles en souffrir, Paul Biya voudra bien accepter que, pour une fois, on lui tresse une couronne de lauriers à la mesure de l’exploit accompli. Certes, on peut comprendre son embarras à être l’exception qui confirme la règle, à réussir là où d’autres, beaucoup d’autres, échouent. L’histoire diplomatique récente de l’Afrique a vu proliférer et prospérer une catégorie de dirigeants très portés sur les médiations, les négociations et les règlements de conflits. Chaque crise, chaque conflit – et Dieu sait s’il y en a en Afrique – entre Etats ou à l’intérieur des Etats faisant naître des vocations. Chaque fois, le résultat était inversement proportionnel aux moyens et aux efforts déployés. Autrement dit, il y avait toujours beaucoup de bruit pour presque rien.
A ce tapage doublé d’un battage médiatique, au roulement des tambours et des mécaniques, aux projecteurs qui éblouissent plus qu’ils n’éclairent, Paul Biya préfère agir dans l’ombre. Résultat et efficacité garantis ! On l’a vu a Bakassi. On l’a vu à l’œuvre au Gabon à l’occasion des obsèques d’Omar Bongo Ondimba. On l’a vu à la manœuvre lors d’une précédente prise d’otages à abord d’un navire au large de Bakassi. C’était en 2008 et déjà des ressortissants français figuraient parmi les victimes. L’affaire connut un énorme retentissement suivi d’un dénouement heureux grâce à l’implication décisive de Paul Biya. Là encore, les protagonistes étaient à peu près les mêmes : des activistes et/ou terroristes nigérians, des otages de plusieurs nationalités dont des Français, les Etats du Cameroun et du Nigeria. Et un happy end au Palais de l’Unité où les Camerounais virent, éberlués, des ex-otages saluer le président de la République en bermuda, tee-shirt, shorts et pantacourts ! L’humanitaire avait pris le dessus sur tous les usages protocolaires et les codes vestimentaires en vigueur dans ces lieux « sacrés » de la République. Une fois de plus, pas de polémique inutile. D’autant plus que dans le cas d’espèce, l’habit ne fait pas le moine. Quoi qu’il en soit, Paul Biya lui, se taille petit à petit, sans bruit, un costume sur mesure de « démineur », de facilitateur, de « libérateur » d’otages et plus que jamais de grand sage d’Afrique. Loin des clichés, des préjugés, des a priori, Paul Biya n’est ni ange ni démon, ni saint ni diable. De même que son pays, le Cameroun, n’est pas l’enfer –  ni le paradis – que certains veulent (dé) peindre. Paul Biya est un Président dont la longévité au pouvoir émane de la volonté du peuple camerounais souverain. Depuis trente ans, il a comme crédo politique : la paix, l’unité, la stabilité, gages de la prospérité, du progrès et du développement de son pays. C’est ce Paul Biya souvent ignoré voire moqué et brocardé, à tort, par des médias occidentaux avides de personnages creux et vaniteux, c’est donc ce Paul Biya qui ramène le sourire dans les chaumières d’une France prise dans la grisaille politique et en tenaille par des choix de société clivants. Paul Biya, l’homme d’Etat, qui, étudiant, avait fait ses humanités et qui maîtrise, mieux que quiconque, le sens des adjectifs et des substantifs dérivés de ce mot. Un président humain et humaniste qui, à coup sûr, mérite le Prix Nobel de la Paix pour ses exploits et ses interventions humanitaire mais aussi pour l’ensemble de son œuvre. Lui qui n’a ni statue, ni rue, ni infrastructure en son nom dans son propre pays le mérite cette reconnaissance universelle un bienfait n’est jamais perdu. 

Christophe MIEN ZOK

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