Une météo clémente, un public nombreux, des défilants heureux et enthousiastes. Et, pour couronner le tout, un chef de l’Etat au sommet de sa popularité…, c’est peu de dire que la célébration de la 41ème fête nationale de l’unité a été un succès à Yaoundé.
Les premiers rayons du soleil parus très tôt ce matin sous le ciel de la capitale camerounaise sont déjà à eux seuls, un sérieux indicateur du temps qu’il fera ce 20 mai 2013 sur le boulevard éponyme à Yaoundé. Les quelques gouttes de pluie qui ont arrosé la ville des sept collines longtemps après le défilé n’ont pas réussi à faire oublier le temps mi-doux, mi-ensoleillé qu’il a fait. Côté météo donc, la 41ème fête nationale de l’unité à Yaoundé aura été un succès.Sur le plan des installations prévues pour accueillir tout le beau monde qui n’a voulu rien manquer de la fête, les trois tribunes aménagées et peintes aux couleurs nationales affichent fière allure. Par vagues, des personnalités et autres invités y prennent place. Face aux trois tribunes, des loges spéciales ont été conçues qui pour accueillir certains éléments de la sécurité et des forces de défense affectés à des tâches spécialisées, ainsi que la presse chargée de commenter l’événement en direct.Le boulevard lui-même, avait visiblement au préalable reçu la toilette des grands jours. Il est pavoisé de drapeaux tricolores de la République et de banderoles aux messages dont la force dépasse le simple symbole : « L’armée camerounaise, toujours loyale et républicaine », peut-on lire ici, cependant que-là, il est rappelé à la mémoire de tous, que le 20 mai au Cameroun, c’est bien « la fête de la fraternité et de la citoyenneté ».8h30 mn, les quatre musiques sélectionnées pour animer le défilé se mettent en place. La musique de la Garde présidentielle d’abord, celles de la gendarmerie, des armées et de la Sûreté nationale ensuite. Les personnalités continuent d’affluer : membres du gouvernement, directeurs généraux, membres du corps diplomatique et autres invités de marque. Il est 9h 10 mn lorsque Jean Nkuété, le secrétaire général du Comité central du RDPC prend place à la tribune présidentielle.« Portez, arme ! », ordonne le colonel Benjamin Bogmis, le commandant en second du défilé militaire qui demande que le drapeau de la République et sa garde se portent vers la place des cérémonies. Le drapeau arrive, porté et encadré par six éléments d’honneur de la Grade présidentielle. Refrain de l’hymne national. Le général de brigade Mahamat Ahmed Kotoko, commandant des troupes, entre alors en scène. « Portez, armes ! Présentez, armes ! », ordonne-t-il.9h 43 mn, le doyen d’âge, Fon Mukete Assimi arrive à la tête du bureau d’âge du Sénat, sous les ovations du public. La nouveauté de l’institution y est certainement pour quelque chose. Cinq minutes plus tard, le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yéguie Djibril, à la tête du bureau de l’auguste Chambre prenait place à la tribune. Quand la première dame, Chantal Biya arrive à 9h 55 mn, il ne reste plus qu’à attendre le chef de l’Etat.Un président populaireLe silence est à couper au couteau. Seuls, la sirène du cortège présidentielle qu’on entend au loin et, de temps à autres, le son des clochettes de la cathédrale Notre Dame des Victoires parviennent à déchirer l’épais silence. Il s’écoule 15 minutes avant que le président Paul Biya n’arrive place des cérémonies à 10h 10 mn, dans un costume scintillant bleu nuit. Accueil par le ministre délégué à la présidence de la République, chargé de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o. Honneurs militaires, hymne national, revue des troupes à pied d’abord et, à bord d’une limousine décapotable ensuite. Le public applaudit le chef de l’Etat à son passage. Paul Biya reste un président populaire.Le chef de l’Etat est ensuite accueilli au bas de la tribune présidentielle par le président de l’Assemblée nationale avant de pendre place, non sans avoir serré quelques mains. Le commandant des troupes peut alors ordonner les dispositions du défilé. La musique de la gendarmerie nationale exécute un carrousel devant la tribune présidentielle. Le défilé militaire a commencé.Un défilé en trois actes : le défilé des troupes à pied, celui des troupes motorisées et le défilé aérien. Le public apprécie la puissance de feu des forces de défense camerounaises. De même qu’il apprécie la participation d’un carré de l’armée de la République fédérale du Nigeria. Le message est reçu cinq sur cinq. Plus l’ombre d’un nuage dans les relations entre le Cameroun et le Nigeria, après le conflit de Bakassi et l’acception du verdict de la Cour internationale de justice de la Haye par les deux parties. Message aussi en direction des bandits de grand chemin qui écument la longue frontière terrestre et maritime entre les deux pays.Une heure et 15 mn, le défilé militaire est terminé. Le chef de l’Etat descend de la tribune pour congratuler le général de brigade Mahamat. Place au défilé civil. Un long train de six bouquets constitué par les établissements scolaires relevant de l’Education de base, l’enseignement secondaire, les structures de formation, l’enseignement normal, l’enseignement supérieur et les partis politiques, une quarantaine au total ! Du beau monde pour célébrer pendant un peu plus de deux heures, l’amour pour notre beau pays, le Cameroun, pour dire « oui aux grandes réalisations, oui à l’émergence du Cameroun », « non à la corruption et au détournement des deniers publics » et « oui au président Paul Biya ».
Simon Meyanga