Le sommet conjoint de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de la Commission du golfe de Guinée (Cgg), se tient pour la première fois à Yaoundé.
C’est lors de la 28ème réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies que le Cameroun a suggéré la tenue d’une conférence internationale sur la piraterie maritime. L’objectif de ce sommet, l’un des plus importants jamais organisés en Afrique, est donc de permettre aux pays situés dans le golfe de Guinée d’harmoniser et d’intégrer leurs positions respectives en vue d’une sureté et d’une sécurité maritimes plus efficaces dans cette région. Pour tous les participants, il sera donc question d’adopter des stratégies visant à renforcer le maintien de la paix et de la sécurité dans la région, notamment la sécurité maritime qui, jusqu’à présent, a été la cible de menaces de piraterie, les vols à main armée, les détournements de tankers chargés de cargaisons de brut, les enlèvements d’opérateurs dans le secteur du pétrole avec demandes de rançons, le sabotage de plate-forme d’exploitation ou de production pétrolières ou encore de pipelines terre-mer et d’autres actes anormaux pratiqués dans la mer. En d’autres termes, c’est une réponse coordonnée au niveau régional et international à tous ces fléaux qui est attendue du sommet de Yaoundé.Les statistiques de l’Organisation maritime internationale dénombraient dans le golfe de Guinée 60 attaques en 2012 contre 46 attaques en 2009. Le Bureau maritime international (Imb) de la Chambre de commerce international (Icc) a enregistré, quant à lui, au premier trimestre 2013, 66 cas de piraterie maritime. La Cgg qui figure dans la résolution 2039, adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies, la Cedeao et la Ceeac, ont une responsabilité accrue dans ce contexte qui met clairement en évidence la nécessité d’être à la hauteur et de répondre aux expectatives qui éveillent la spécificité de l’organisation régionale qui comporte dans son sein, les pays d’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest. Les participants vont aussi aborder les conséquences économiques, sociales et environnementales de l’insécurité sur le développement des États d’Afrique centrale et de l’Ouest. La pêche illicite, qui à terme peut se révéler comme une source d’instabilité et d’obstacle au développement des populations riveraines, le trafic de drogues en provenance des pays de l’Amérique latine dont l’écoulement se fait via l’Afrique à destination des États-Unis ou de l’Europe, en sont des exemples.Selon le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, de nombreux pays observateurs tels que l’Allemagne, la Belgique, le Brésil, la Chine, l’Espagne, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France, la Grande-Bretagne et le Japon prendront part aux travaux. Mais aussi des invités spéciaux et les représentants des organisations internationales telles que l’Union européenne (Ue), l’Organisation maritime internationale (Omi), l’Organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Omaoc), le Commandement américain pour l’Afrique (Africom), le Centre d’étude stratégique de l’Afrique (Cesa) et l’Institut d’étude sur la sécurité (Iss) y participeront comme observateurs. La Commission du golfe de Guinée est composée de l’Angola, du Congo-Brazzaville, de la République Démocratique du Congo (Rdc), du Cameroun, du Gabon, de la Guinée-Equatoriale, du Nigeria, et de São Tomé et Principe. Elle constitue un espace géopolitique de concertation basée sur la coopération pour le développement, la prévention, la gestion et résolution de conflits, dérivés de la délimitation des frontières, l’exploration économique et commerciale des richesses situées dans les limites territoriales. Sur le plan géographique, le golfe de Guinée est une partie de l’océan Atlantique au sud-ouest de l’Afrique. L’organisation hydrographique internationale définit le golfe de Guinée par une ligne (un arc de grand cercle) courant du cap des Palmes, au Liberia, jusqu’au cap Lopez, au Gabon. Plusieurs fleuves africains se jettent dans le Golfe de Guinée. Qui inclut par ailleurs les pays tels que le Cameroun, le Nigeria, le Bénin, le Togo, le Ghana, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Léone, la Guinée Bissau, la Gambie et le Sénégal.
Grâce Mbakong