Les ambitions légitimes affichées à l’occasion de la sélection des candidats du Rdpc aux législatives et municipales du 30 septembre prochain devraient céder la place à un tir groupé des militants contre l’adversaire.
Depuis le 17 juillet dernier, le Comité central du Rdpc, en vertu des prérogatives que lui confèrent les statuts et le règlement intérieur du parti, a achevé le processus d’investiture de ses différents candidats aux prochaines élections législatives et locales. Les listes issues de cette sélection rigoureuse, ont été déposées par les responsables officiellement mandatés, dans le strict respect des délais prescrits par le code électoral, auprès des instances habilitées d’Elections Cameroon (Elecam). La transmission à Elecam des déclarations de candidatures de nos militants marque ainsi la fin de la compétition qui, en interne, aura pendant deux semaines, tenu en haleine et opposé les cadres du parti.Au-delà de la satisfaction somme toute légitime que peuvent ressentir les militants ayant reçu l’onction du Rdpc, ou de la frustration également compréhensible, de ceux qui auront été recalés, il reste, quoi qu’on dise, que la vrai compétition est à venir. C’est celle qui se disputera, le 30 septembre 2013, dans les milliers de bureaux de vote qu’Elecam ouvrira à travers le pays, et où seront installées les urnes dans lesquelles s’exprimera le choix des populations appelées à élire leurs députés et leurs conseillers municipaux. Ce double scrutin est donc la compétition à remporter. C’est d’ailleurs l’unique enjeu des dernières opérations d’investiture qui viennent de se dérouler. Gagner ces deux élections c’est obtenir, le jour des résultats, la majorité la plus confortable qui soit à l’Assemblée nationale et dans le plus grand nombre de conseils des 360 communes du Cameroun. C’est donc vers l’atteinte de cet objectif que toutes les actions futures de chaque militant et de chaque organe du Rdpc, au sommet comme à la base, doivent tendre.De même, le parti ayant exprimé son choix parmi les milliers de camerounais qui auraient pu valablement défendre ses couleurs, il ne reste plus qu’à faire bloc face aux vrais adversaires du Rdpc à ce double scrutin. Il va sans dire que ceux-ci ne se retrouvent pas parmi les camarades dont la candidature n’a pas été retenue, et encore moins parmi les candidats investis, ou ceux qui ont assisté en spectateurs aux investitures. Les adversaires du Rdpc ne se comptent donc pas dans ses propres rangs. Ils sont, et c’est une évidence, en face : c’est le Sdf, l’Udc, l’Upc, le Cpp, l’Undp, le Mdr, l’Andp… Bref, toutes les autres formations politiques de l’actuelle majorité comme de l’opposition, qui présenteront des listes concurrentes à celles du Rdpc. C’est donc à elles qu’il va falloir s’affronter.Les militants doivent de ce fait et dès à présent s’y préparer. Surtout que le combat sera particulièrement rude, le Rdpc risquant dans bien de circonscriptions électorales, se retrouver seul contre tous. Il n’échappe en effet à personne que chaque parti politique de l’opposition, et même certains alliés, rêvent de mettre un terme à la domination du Rdpc sur la scène politique nationale. La victoire souhaitée n’est donc pas acquise. Aussi faudrait-il panser rapidement les petites égratignures provoquées par la sélection des candidats et qui, en réalité, sont une des preuves de la grande vitalité du parti, pour s’appesantir sur les forces et les faiblesses des adversaires, qui eux non plus, ne sortent pas totalement indemnes – c’est un euphémisme – du processus d’investiture de leurs candidats. Certains ont complètement volé en lambeaux. D’autres, conscients de leurs limites, ont dû ramener leurs ambitions démesurées à de justes proportions, en ne ciblant que les circonscriptions où ils bénéficient d’un minimum de popularité.Il est de ce fait question, pour les militants du Rdpc, de faire table rase sur les investitures, de former un bloc face à leurs vrais adversaires afin de mener le vrai combat qui est de conquérir la majorité des suffrages donnant droit à une majorité absolue à l’Assemblée nationale et dans les conseils municipaux. Aucun lâchage, aucune infidélité sous quelque prétexte que ce soit, ne se justifierait.
Longin Cyrille Avomo
Longin Cyrille Avomo