Les audiences consacrées à l’examen des différentes requêtes enregistrées par les juridictions compétentes devraient se tenir la semaine prochaine.
En principe, depuis minuit, plus aucun recours en contestation des décisions d’acceptation ou de rejet des listes de candidats ou de candidatures à l’élection municipale du 30 septembre 2013, ne peut plus être reçu devant les juridictions administratives. Le délai de cinq jours à compter de la publication des candidatures prévu par le code électoral en la matière est en effet échu depuis le 06 août. Il en est de même pour les législatives dont les contestations de candidatures ne pouvaient être faites devant le Conseil constitutionnel que dans un délai de deux jours, à partir de la date de publication des listes par Elecam, soit jusqu’au 03 août dernier. La place est de ce fait laissée aux juges pour l’instruction des différents recours.S’agissant des municipales, certaines sources proches de la cour suprême faisaient état de ce que mardi matin, plus d’une centaine de recours avaient été enregistrés dans les tribunaux administratifs à travers le pays, et que les différents mémoires étaient en train d’être échangés par les protagonistes, au même moment que s’effectuait la navette entre la chambre administrative de la Cour suprême et les tribunaux administratifs. Dans un délai maximum de cinq jours, c’est-à-dire au plus tard le 11 août prochain, le contentieux administratif ainsi ouvert devrait être vidé.Pour ce qui est des législatives, environ 78 recours ont été enregistrés au greffe de la cour suprême qui va connaître des procédures y relatives en tant que Conseil constitutionnel. Disposant de 10 jours pour statuer depuis le 03 août dernier, la haute juridiction devrait tenir son audience en matière électorale dans le sillage du 13 août prochain. S’il n’est pas évident de connaître dans le détail le contenu des requêtes formulées pour le contentieux des municipales, un tour au palais de justice de Yaoundé, où les murs des salles d’audience de la Cour d’appel du Centre sont tapissés de photocopies des requêtes déposées au Conseil constitutionnel, permet de constater que les affaires dont cette instance est saisie se répartissent en cinq catégories : les réclamations en contestation des décisions d’Elecam ayant procédé au rejet de listes ou à la disqualification des candidats, à l’instar du Sdf dans le Fako-Est, du Mrc dans la Lékié Ouest et la Lekié Est, de l’Udc à Kumba Centre urbain et dans le Mfoundi, du Mdp dans le Moungo-Sud, de l’Ufdc dans les circonscriptions de Wouri Ouest et Wouri-Sud, le Paddec à Wouri-Est etc. ; les demandes de rejet ou des listes concurrentes ou de disqualification des candidats des listes adverses, les demandes d’autorisation de compléter des listes rejetées ou de remplacer des candidats frappés d’inéligibilité, des requêtes de quelques militants qui contestent du refus par leurs partis politiques de les investir et une demande d’annulation du scrutin avant même sa tenue, introduite par le People Action’s Party (Pap) de Ayah Paul Abine.Et comme il fallait s’y attendre, le Rdpc sera une fois de plus seul contre tous. Le leader sortant doit en effet faire face à une vingtaine de recours au moins, à travers lesquels ses adversaires et mêmes quelques uns de ses propres prétendus militants réclament la disqualification de ses listes ou de certains candidats qui en font partie, pour des raisons aussi farfelues les unes que les autres. C’est le cas de la requête d’un certain Oumarou Yérima, soi-disant militant du Rdpc dans le Mayo Tsanaga-Nord, qui attaque la liste investie par le Comité central dans cette circonscription. Il en est de même du nommé Singa-Ndawienz Jérémie qui s’oppose à l’acceptation de la liste du Rdpc pour les législatives dans la circonscription du Haut-Nyong, au motif que celle-ci serait constituée, d’après lui, de non militants. C’est également le cas des autres demandes formulées par le Bloc pour la reconstruction et l’indépendance économique du Cameroun (Bric) ou encore du Mrc qui demandent l’annulation des listes du Rdpc pour n’avoir pas respecté le genre et l’équilibre régional, respectivement, dans une dizaine de circonscriptions. Des faits assez surprenants, étant donné que le Rdpc est la seule formation politique à s’être véritablement préoccupé du respect de tous ces équilibres sur toute l’étendue du territoire national. C’est la raison pour laquelle le parti reste confiant, lui qui s’attèle déjà à sa défense.
Longin Cyrille Avomo
Longin Cyrille Avomo