Le chef de l’Etat a une fois de plus montré sa détermination à mener jusqu’au bout les projets structurants qu’il avait annoncés et qui doivent conduire le Cameroun à l’émergence.
« Promesse tenue ». C’est ainsi qu’on peut qualifier le geste de Paul Biya de jeudi à Douala. Il l’avait annoncé il y a quelques mois, il est venu tenir parole devant les centaines de hautes personnalités et les dizaines de milliers de personnes venues de toutes les régions du Cameroun.
Ces personnes que le président de la République a prises comme témoins de l’important acte de pose de la première pierre du deuxième pont. Qui plus est, va se construire dans cette ville mythique qui l’avait adoubé dans les premières années de son règne. « Je remercie le ministre d’Etat Esso qui a su trouver les mots justes pour peindre les moments émouvants que j’ai passés il y a quelques décennies avec les notables de cette région », a-t-il déclaré. A juste titre, puisque ces notables, chefs traditionnels, filles et fils de la région du Littoral sont les premiers à se plaindre du premier pont qui « est devenu moins rapide que les pirogues et la nage qui nous servaient jadis à la traversée du fleuve au temps de nos ancêtres », a reconnu Laurent Esso, le porte-parole de l’élite de la région.
Une œuvre d’importance donc, dans cette cité industrielle qu’est Douala, pôle économique du Cameroun, lieu de rencontre et de brassage des populations, un ouvrage qui revêt toute sa symbolique, au vu des services qu’il sera appelé à rendre. « La construction d’un pont, est toujours une grande affaire », dira Paul Biya qui poursuit, « (…) il permet d’écarter un obstacle pour le passage des personnes et des biens. C’est un moyen que les hommes ont inventé pour dominer la nature ». Surtout que 80 % des denrées alimentaires dont se nourrit Douala transite par le Wouri en provenance des régions du Sud-Ouest, du Nord-Ouest et de l’Ouest. Sans compter les échanges d’autres marchandises à l’échelle industrielle. Dans son discours, le président Paul Biya n’a pas manqué de tracer la voie sur laquelle les travaux de construction de ce second pont sur le Wouri devront être lancés. « Un pont, précisera t-il, c’est aussi un point caractéristique qui figure sur une carte et qui s’identifie à telle ou telle cité, comme le Tower-bridge à Londres ou le Pont neuf à Paris. Où et pourquoi pas dans les temps moins anciens, où ils sont de véritables œuvres d’art qui témoignent du progrès technique.
A l’instar du pont du Golden gate à San Francisco, ou le pont de Tancarville sur la Seine », a cité Paul Biya, qui démontre par là qu’il est un connaisseur de l’histoire architecturale du monde. En clair, il sera question que la construction de ce pont aille au-delà de son caractère essentiellement utilitaire. Même si dans l’immédiat et pour le cas du deuxième pont sur le Wouri, il s’agit de faciliter le trafic routier et ferroviaire entre les deux rives de ce fleuve. Il n’en demeure pas moins que les ingénieurs camerounais, le ministère des Travaux publics, les architectes et le maître d’œuvre devront mettre à contribution leur inventivité pour que Douala soit inscrite à terme, parmi les villes qui s’identifient à leur pont. D’où l’espoir que le chef de l’Etat camerounais fonde sur cette œuvre architecturale. « L’aspect utilitaire de la construction de ce pont ne nous empêche pas d’espérer qu’il devienne à l’instar des ouvrages fameux que j’ai mentionnés, un ouvrage d’art, dont l’esthétique assurera la renommée au-delà de nos frontières ». L’état routier, il faut le dire, a été longtemps un frein au décollage de l’économie camerounaise.
C’est conscient de cet état de choses que le président de la République a tôt fait de rassurer l’assistance sur les mesures prises pour en éloigner les mauvais souvenirs. A commencer par l’aménagement des entrées Est et Ouest de Douala en en facilitant la traversée et ainsi contribueront à augmenter la compétitivité des entreprises camerounaises. « Je saisis l’occasion pour vous confirmer que d’autres travaux routiers d’importance vont être entrepris dans de brefs délais », a-t-il lancé. S’inscrivent dans ce registre, la première phase de la nouvelle autoroute entre Yaoundé et Douala, la route Kumba-Manfé, de la poursuite des travaux sur la Ring road, de la réhabilitation des deux sections de la route Garoua-Kousseri, de la deuxième section de la route Foumban-Manki. Il sera question d’achever le tronçon Meiganga Ngaoundéré. C’est pour rester en phase avec ce qu’il a toujours voulu et déclaré, que les principales zones de production soient reliées aux grandes agglomérations portuaires que sont Douala, Limbé et Kribi, ou les grands centres urbains par un réseau routier moderne. La dernière annonce d’envergure on se souvient, c’était lors du comice agropastoral d’Ebolowa en début 2011. Pour le plus grand bénéfice de l’agriculture et de l’industrie camerounaises. Et booster l’économie en générale.
William Monayong
