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Livre : Lipawing interpelle les élites camerounaises

Dans un livre paru en novembre 2013 aux éditions D&L, le journaliste-écrivain et chef traditionnel exhorte les élites camerounaises et africaines à plus de responsabilités. Benjamin L. Lipawing part du postulat selon lequel l’Afrique demeure la seule région au monde où les fléaux tels que la pauvreté, le chômage, les conflits armés, les injustices et l’arbitraire s’accentuent après plus de deux décennies d’ajustement économique et politique pour interpeller sa classe dirigeante. Il est question de commencer par prendre conscience pour s’en sortir.

Pour ce faire, il choisit le genre épistolaire qui, à l’opposé d’autres genres, est anecdotique, immédiat, spontané, vivant et personnalisé, de sorte que tout lecteur se trouve directement interpellé, à travers chacun des destinataires des huit lettres.

Et lorsque l’auteur interpelle un James Onobiono, un Camille Mouthé à Bidias ou un soldat-écrivain de la trempe du général Camille Nkoa Atenga, ce n’est en fait pas à ces personnalités qu’il s’adresse uniquement. Il se sert juste d’une brochette bien représentative de la classe intellectuelle camerounaise et par ricochet africaine pour parcourir un vaste champ d’analyse et permettre ainsi à cette diversité de talents de prendre conscience de la décrépitude rampante et proposer des voies de sortie.
Dans la première lettre « Notre Titanic à nous » qu’il adresse à l’écrivain et cinéaste Bassek Ba Kobhio par exemple, l’auteur rappelle de manière subtile l’absence de salles de cinéma au Cameroun. 

Il se sert de l’histoire du Titanic comme une allégorie pour relever l’image, dans une société à la recherche de ses repères, d’un impossible amour entre ses différentes couches sociales, « une rupture absolue entre les passagers d’un même bateau, d’un même pays et d’un même monde ».
Avec Camille Mouthé à Bidias, Benjamin Lipawing démonte les mécanismes hypocrites et paupérisants des institutions de Brettonwoods, dont les politiques d’ajustement structurel n’ont pas toujours rendu service à notre pays. Heureusement, il convient avec le destinataire de sa lettre que tout n’est pas perdu devant le refus par nos responsables de transcender les contradictions du monde de la vile dépendance et la nécessité d’explorer un chemin authentique de progrès et de prospérité pour les populations dont ils ont la charge. 
« La constance dans la recherche d’une réelle indépendance économique et politique pour nos pays et le refus de toute compromission prouvent simplement qu’il existe encore des hommes engagés dans notre géographie de l’opportunisme et de l’avilissement de l’intellectuel », se rassure l’auteur.
La huitième lettre qu’il adresse au soldat-écrivain, Camille Nkoa Atenga, est quant à elle la contribution de l’auteur à l’immense et profonde réflexion initiée par le Général, au sujet du nouvel ordre international, du terrorisme et de la recherche de la paix et par conséquent, la place de l’Afrique et du Tiers-monde (voire du Cameroun) dans ce nouvel univers. 
Et le prétexte est tout trouvé pour tenter une telle réflexion : les attentats du 11 septembre 2001 à New York et leurs conséquences sur le monde.  
Benjamin Lipawing en profite également pour différencier le terrorisme de la résistance qui, elle, fait en général appel à des considérations d’ordre éthique. Tandis que le terrorisme est avant tout l’exacerbation et la célébration du crime.Pour l’auteur, cet attentat renvoie au rôle particulier joué par les Etats-Unis sur la scène internationale. Avec pour différence cependant que le terrorisme le fait de la pire des façons ; en assimilant un peuple à un Etat, et en assassinant des milliers d’innocents. 
Ce qui a pour conséquence de mondialiser la misère et la pauvreté dans le tiers monde, en semant la mort, la désolation et le désespoir. 
Les autres lettres : « Quel Etat en Afrique ? », « L’Eglise en Afrique et aujourd’hui », « Fresques de vie commune chez nous », « De l’art de la création artistique chez les Tikar », « Le néolibéralisme : une nouvelle guerre contre l’Afrique » qu’il adresse respectivement à Achille Bassilekin, Lucien Ayissi, Charles Onana, Richard Keuko et à James Onobiono sont toutes aussi autant de leçons qu’il tire du vécu quotidien au Cameroun et en Afrique.
 
« Lettres ouvertes aux élites du Cameroun et d’Afrique », novembre 2013, éditions Dinimber & Larimber. 209 pages, 7 000 Fcfa.
 
Serge Williams Fotso
 
 
 
Biographie express de S.M. Benjamin LIPAWING
Sa Majesté Benjamin LIPAWING est le fils de KPOH Benoit, lui-même 4è fils de GUIEBOUM dont les fils ainé était MGBATOU Gaston décédé le 30 juillet 2011, après un règne de 68 ans.
S.M.  Benjamin LIPAWING a fait des études de journalisme, d’anthropologie culturelle et de Communication politique.
Marié et père de 4 enfants, il est actuellement Directeur Adjoint des Organes de Presse, de l’Information et de la Propagande au Secrétariat du Comité central du RDPC.
Fondateur et Directeur du Mensuel d’analyses politiques « Amand’la » et de l’hebdomadaire « La Presse », il est en outre auteur de nombreux ouvrages et travaux de recherches dont notamment :

Lettres ouvertes aux Elites du Cameroun et d’Afrique. Editions D et L. Yaoundé, 2013.
Martin Luther, hier et aujourd’hui. Une lecture contemporaine de la réforme. Edition D et L. Yaoundé, 2013
Éthique et développement. CLE, Tunis 1996. (Texte sur le Renouveau Chrétien en Afrique)
Théologie, Libération et cultures africaines : Dialogue sur l’anthropologie négro-africaine  CLE/Présence Africaine-1996 
Introduction à l’œuvre poétique d’Antoine Assoumou. Editions FAFA-1983
L’Agonie de l’Apartheid. (1998)
 Dette : l’égoïsme des riches. (1987)
Le temps chez les peuples Tikar : essai d’interprétation de la dynamique de travail chez les  peuples de la forêt 1989
Cheikh Anta Diop et le cheikh  antaïsme,1987
Barthélemy Boganda et l’émancipation des peuples de la Lobaye, 1988
Approche participative pour le développement des capacités féminines dans la zone de la plaine Tikar (Cameroun.) 1999

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