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L'Editorial

De la discipline :

Des militants qui portent plainte contre leur parti, le Rdpc ; des candidats déçus qui battent campagne contre leur parti, d’autres qui pactisent ouvertement avec l’adversaire et militent activement pour la défaite de leur propre camp ;

certains qui entrent en rébellion ouverte contre les décisions des instances dirigeantes du parti…
La liste des infractions et des cas de violation de la discipline du parti n’a jamais été aussi longue qu’à l’occasion des élections législatives et municipales du 30 septembre 2013.
Des investitures jusqu’à la désignation des exécutifs municipaux, le processus électoral au sein du Rdpc a été ponctué par des cas d’indiscipline caractérisés et inacceptables.
Dans certaines circonscriptions, le parti a perdu les élections à cause de prétendus militants qui ont préféré mettre en avant leurs intérêts égoïstes au-dessus de ceux du parti. Malgré ces actes de trahison et de forfaiture, le Rdpc a néanmoins remporté 148 sièges de députés à l’Assemblée nationale sur les 180 et 305 communes sur les 360. Cette large, belle et brillante victoire aurait pu valoir amnistie et excuses aux « fauteurs de troubles » et aux auteurs des ces actes d’indiscipline.
Le parti aurait pu, fidèle à sa tradition de rassemblement et à ses options de cohésion interne –  que certains assimilent à de la faiblesse ou à une prime à l’impunité – passer l’éponge ou feindre d’ignorer ces actes délictueux et ces comportements abjects. D’ailleurs, les « indisciplinés » étaient convaincus qu’il ne leur arriverait rien. Que le Rdpc, contrairement au Sdf réputé pour avoir la « gâchette facile » – article 8.2 oblige – ne réagirait pas. Pas un blâme. Pas d’avertissement.
Pas de sanction. Encore mois une exclusion. Erreur sur toute la ligne. La gravité et les conséquences des actes commis ne pouvaient laisser les instances dirigeantes dans l’indifférence. Il était temps d’agir. Il était temps d’adresser un signal fort à tous les indisciplinés qui se croyaient intouchables.Le président national a donc pris ses responsabilités. Le 5 décembre 2013, Paul Biya a signé, en application des textes du parti, une décision « portant désignation d’une commission de discipline ad hoc du Comité central, chargée de connaître des cas d’indiscipline relevés lors des élections législatives et municipales du 30 septembre 2013 ». Cette commission, constituée de 17 membres, sera installé demain jeudi 12 décembre par le Secrétaire général du Comité central du Rdpc, Jean Nkuete. Inutile de dire que cette mesure, attendue par la majorité des militants convaincus et sincères, a été bien accueillie. Il appartient maintenant à la « Commission Musonge » de se mettre au travail et d’examiner les dossiers des mis en cause afin de leur infliger des sanctions proportionnelles aux actes commis. Sans faiblesse. Sans rancune. Sans état d’âme.
Dans le strict respect des dispositions pertinentes des textes de base du Rdpc. La décision du président national a d’ailleurs prévu le respect des droits de la défense pour les mis en cause : « Dans le cadre de leur défense, les mis en cause, s’ils le désirent, peuvent se faire assister par trois pairs de leur choix ».Au-delà des sanctions, des explications et des clarifications qui sortiront de cette commission, elle a déjà atteint, même de manière subliminale, l’un de ses premiers objectifs : rappeler (à l’ordre) tous les militants qui avaient tendance à ignorer que la discipline est une vertu cardinale dans toute organisation, a fortiori pour un parti politique qui exerce à travers ses élus, la responsabilité du pouvoir à tous les échelons du territoire.
Si la discipline est la force des armées, elle est la colonne vertébrale, la pierre angulaire de la fondation, la condition sine qua none des succès et des victoires de tout parti politique. En définitive, on ne badine pas avec la discipline. Sans discipline, point de salut ! Sans discipline, pas de parti ! 

cmz

Christophe MIEN ZOK

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