Le président de la République a appelé le peuple camerounais à un sursaut patriotique, afin de poursuivre avec détermination et abnégation les chantiers qui vont conduire notre pays à l’émergence.
Paul Biya est resté fidèle à lui-même le 31 décembre 2013. Le président de la République, dans son discours de vœux au peuple camerounais, a posé un diagnostic sans complaisance sur l’état de la nation. D’entrée de jeu, le Président s’est félicité des avancées enregistrées sur le chemin de la démocratie. L’année 2013 a en effet vu la mise sur pied du Sénat, une institution d’importance dans l’armature institutionnelle du Cameroun.
A côté du Sénat, le président de la République a noté, pour s’en féliciter, la bonne organisation des élections municipales et législatives du mois de septembre pour lesquelles les observateurs internationaux ont délivré à notre pays un certificat de conformité aux normes généralement admises. Et Paul Biya d’affirmer : « Quoi qu’il en soit, après la mise en place du Sénat et des collectivités territoriales décentralisées, la création dans un délai raisonnable du Conseil constitutionnel va parachever l’édifice institutionnel prévu par notre loi fondamentale. »Comme on le voit bien, le Cameroun a progressé à un rythme soutenu dans la consolidation de sa démocratie et de l’Etat de droit. Mais ces chantiers n’ont pas occulté d’autres secteurs où des efforts substantiels ont abouti à des résultats probants.
C’est le cas de la santé qui a particulièrement retenu l’attention présidentielle. Paul Biya s’est félicité de l’élargissement et de la densification de la carte sanitaire. Dans les tout prochains jours d’ailleurs, l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala, le Centre national des urgences de Yaoundé et l’hôpital de référence de Sangmelima vont être inaugurés. Ces structures ont pour vocation de faciliter non seulement l’accès de tous aux soins de qualité, mais également d’accélérer la prise en charge des patients du Cameroun et des pays voisins. Et c’est dans la même dynamique que, pour apporter une réponse toujours plus efficace aux pandémies, le paludisme notamment, le Cameroun va aussi rendre gratuit le traitement de la version sévère de la maladie pour les enfants de 0 à 5 ans, après avoir déjà pris une mesure similaire pour la version simple de la pandémie pour la même tranche d’âge.
Ces efforts doivent se poursuivre pour d’autres maladies, a instruit le président de la République. Tout comme l’accent va également être mis dans la réalisation des projets de développement de seconde génération, dont le démarrage est prévu en 2015, a dit le Président Biya. C’est le cas par exemple du projet de barrage sur la Menchum, dont les études sont bouclées et les financements en train d’être mobilisés. C’est aussi le cas des projets d’adduction d’eau des grandes villes camerounaises et des villes secondaires. Avec le projet Yatto 2, en cours de finalisation à Douala, le Cameroun a l’avant-goût du gigantisme des projets à réaliser dans ce secteur.La grande affaire« En 2013, notre taux de croissance est de 4.8%, donc en deçà de nos prévisions qui étaient de 6.1%. Il n’y a certes là rien de dramatique mais il est clair que nous devons redoubler d’efforts. » Et pour le Président, les objectifs sont clairs : relancer la machine économique pour « redresser la courbe de la croissance en créant des emplois […] ». Ces manquements, responsables des mauvais résultats économiques sont mis en exergue par le président de la République. Il s’agit de la chaîne d’exécution du budget d’investissement public, notamment les réformes intervenues en 2011. Car, soutient Paul Biya, il est inadmissible, pour un pays en développement comme le Cameroun, « Qu’aucune région […] ne puisse afficher un taux d’exécution du budget d’investissement public supérieur à 50%.» Pour le Président, l’urgence de l’action commande de « s’attaquer aux causes de nos insuffisances en supprimant les points de blocage, les zones de dispersion et les doublons. » Il faut mettre les compétences au travail. Il faut faire appel aux talents des jeunes et des femmes. Il faut valoriser les ressources naturelles dont dispose le Cameroun. Il faut profiter de la paix pour poursuivre sereinement et résolument le développement de notre pays. Il faut savoir mettre en avant l’intérêt général, qui doit primer sur les replis identitaires, pour dire le moins. Il faut mieux coordonner l’action gouvernementale, afin de faire avancer nos grands projets.L’offensive de Paul Biya est également orientée vers les questions de sécurité. Si le Cameroun a, jusqu’ici, tenu bon face à la criminalité et au grand banditisme à l’intérieur de ses frontières, de nouveaux fronts, plus contraignants encore, l’interpellent dans ses parties septentrionale à orientale. La secte islamique Boko Haram a déjà procédé à deux vagues d’enlèvement, en l’espace de quelques mois. Dans la région de l’Est, les bandits de l’ex-rébellion centrafricaine Séléka n’ont de cesse d’effectuer des incursions en territoire camerounais, lesquelles se sont souvent soldées par des pertes en vies humaines. Deux soldats du bataillon d’intervention rapide ont d’ailleurs perdu la vie il y a quelques jours, parce qu’ils défendaient l’intégrité du territoire. Sur cette question, la pensée présidentielle est limpide : « Il va de soi que nous faisons tout ce qui est possible pour prévenir et contrer de tels agissements, et nous continuerons à le faire. […] Nos forces de sécurité présentes sur le terrain peuvent intervenir à tout moment. » Lions fighting spiritLa combativité et la bravoure de l’armée camerounaise doivent naturellement être sources de motivation supplémentaire pour les Lions indomptables du Cameroun. Pour leur campagne brésilienne du Mondial 2014, le président de la République a dit : « Faites-nous vibrer encore. Le peuple camerounais est avec vous. »La combativité communicative des Lions a d’ailleurs servi tout au long du processus qui a conduit à la libération du prêtre français, enlevé quelques mois plus tôt par la secte islamique Boko Haram. Paul Biya : « Je suis heureux de vous annoncer la libération du père Georges Vandenbeusch. Grâce à l’action de nos services, épaulés par les autorités nigérianes et françaises, ce religieux, dévoué à sa mission, a retrouvé aujourd’hui (31 décembre 2013, Ndlr) sa liberté. » C’est donc à juste titre qu’à paris, le 1er janvier 2014, le président français, François Hollande, a voulu « remercier le Président BIYA, Président du Cameroun, pour toutes les interventions qu’il a pu faire et qui ont permis ce dénouement. » Le prêtre libéré a aussi salué l’action du Cameroun, en insistant sur le fait que Paul Biya se soit « personnellement fortement impliqué. » Cette bonne nouvelle, gardée pour la fin du discours, présage, à n’en point douter d’une année 2014 meilleure pour le Cameroun.
William Pascal Balla