Le quotidien « Mutations » a publié la semaine dernière une enquête sur la prétendue « cacophonie » qui caractériserait la communication du RDPC.
Depuis la publication de cet article, ce sujet a alimenté les débats dans les émissions audio-visuelles du week-end et de nombreux militants du RDPC, communicateurs ou non, se sont appuyés là-dessus. Le présent article n’est donc qu’une contribution parmi tant d’autres, rédigé sans prétention particulière mais avec l’ambition et l’objectif d’apporter quelques précisions utiles et complémentaires pour une meilleure compréhension du sujet.
L’angle et le style choisis délaissent volontairement l’académisme pour mettre l’accent sur le récit à partir des faits vécus. Comme dirait un contemporain s’il faut laisser l’école aux écoliers et la politique aux politiciens alors laissons la théorie (de la communication) et de la science politique aux théoriciens et la pratique aux praticiens.Avant de poursuivre, un constat s’impose : après la publication de l’article de Mutations, ceux qui ont eu à prendre la parole sur ce sujet au nom du RDPC ont presque tous parlé d’une seule voix pour reconnaître finalement qu’en matière de communication, et en dépit de quelques couacs épisodiques, le RDPC ne souffre ni d’aphasie, ni d’aphonie. Au contraire, il se distingue par sa polyphonie. En d’autres termes, plusieurs talents, plusieurs compétences se déploient chaque jour et se côtoient chaque semaine, pour porter la parole, faire entendre la voix du RDPC dans les médias. Chacun y va avec son tempérament, son caractère, sa sensibilité, son style, son argumentaire, sa trajectoire militante personnelle dans le parti. Ces critères « subjectifs », en apparence divergents, convergent pourtant vers un seul objectif : la promotion, la défense du Parti, le soutien au Président national. Faut-il le rappeler, le RDPC est un parti de rassemblement qui encourage la libre discussion et le débat démocratique.Il n’attend donc pas de tous ses militants un discours uniforme, que l’on cite et récite comme des perroquets sur les ondes des radios et les plateaux de télévisions.
Une telle caporalisation n’est ni possible ni souhaitable. Malgré certains dérapages regrettables et quelques dérives inadmissibles, force est de constater que la situation a changé depuis quelques années. Elle a évolué positivement. Je me souviens de la décennie 1992 – 2002. Ils se comptaient sur les doigts d’une seule main les cadres et les militants qui acceptaient de se mouiller pour le Parti.Combien de rendez-vous annulés à la dernière seconde avons-nous enregistrés dans le cadre de la production des émissions du Parti ? Curieux et étonnant n’est-ce pas ? Ces programmes enregistrés 48 h avant la diffusion, étaient constitués pour l’essentiel d’entretiens dont les questions et les réponses étaient connues des invités ! Malgré tout, les « candidats » ne se bousculaient pas. Moralité : entre la disette et la rareté des intervenants d’avant et la pléthore d’aujourd’hui, le choix est vite fait ! Et encore, les « communicateurs » sont l’arbre qui cache le désert et l’absence des politiques ou des poids lourds de la scène communicationnelle. Certes les propos de certains « intervenants cathodiques » peuvent parfois être contradictoires ou en déphasage avec les positions officielles du Parti. Mais il y a lieu de se féliciter de leur omniprésence sur les plateaux. Dans ce domaine le RDPC a de la ressource. Certes, leur mode d’intervention favori reste la télé et la radio au détriment des tribunes dans la presse écrite. L’impression de cacophonie vient peut-être du manque d’humilité et de modestie de la part de certains intervenants voire des présentateurs des émissions qui veulent faire croire que tous ces militants s’expriment au nom du Comité central ou du Secrétariat général. Or, le parti est bien organisé. Chaque militant peut avoir son avis mais sa parole a un champ limité. Au niveau national c’est la Direction du Parti, incarnée par le Président national, le Bureau Politique et le Comité central, qui fixe le cap, mis en œuvre au quotidien par le Secrétariat Général. Dans le domaine de la communication, c’est le Secrétariat éponyme qui élabore les stratégies en la matière avec l’appui de la structure exécutive qui est la Direction des Organes de Presse, de l’Information et de la Propagande.
Jamais, au grand jamais il n’y a eu contradiction ou divergence publique, encore moins cacophonie entre la Direction des Organes de Presse, de l’Information et de la Propagande et le Secrétaire à la Communication d’une part, on entre ce dernier et le Secrétaire Général du Comité Central d’autre part. Les interventions médiatiques quotidiennes de militants ordinaires dans le débat démocratique ne sauraient par conséquent engager la Direction du Parti qui n’hésite pas à prendre ses responsabilités lorsque les circonstances et les événements l’exigent. C’est dire que la Communication du RDPC est bien organisée tant au niveau national que local.Faut-il le rappeler à ceux qui l’ignoreraient, au niveau local, chaque bureau d’un organe de base (section, sous-section, comité de base, cellule) comprend en son sein un responsable chargé de l’éducation et de la propagande. Il lui incombe la responsabilité, sous l’autorité du président du bureau, de diffuser l’information « au-dedans et en dehors » de l’organe concerné. Certes, dans la pratique quotidienne, des insuffisances, des carences et des manquements peuvent être observés dans l’accomplissement de ces missions. Mais les structures existent. Elles fonctionnent. Elles ont été créées pour prévenir toute cacophonie.
En définitive, la Communication du RDPC est loin d’être aphasique, aphone ou cacophonique. Elle est plurielle, dynamique et polyphonique. A chaque militant de s’exprimer librement, à la place qui est la sienne, dans le strict respect des textes de base, de l’organisation structurelle et fonctionnelle et de l’intérêt supérieur du Parti. Aux observateurs de savoir faire la distinction entre les propos d’un militant cadre d’appui et ceux d’un politique auréolé de la légitimité fonctionnelle que confère un mandat. Il ne saurait y avoir substitution, confusion ou mélange de genres ou de statut.A chaque militant, intervenant ou débatteur dans l’espace public de préciser chaque fois qu’il prend la parole s’il s’exprime en son nom personnel ou s’il a reçu une délégation expresse de l’organe ou de la structure au nom duquel / de laquelle il parle, sans verser dans le dénigrement et les attaques contre d’autres camarades.Et si jamais les journalistes, présentateurs et animateurs de débat tentaient de semer la zizanie entre camarades, les bons militants devraient se souvenir dans leur prise de parole que la communication du RDPC a vocation à être, en tout lieu et en toutes circonstances, un facteur d’addition et non de soustraction, de multiplication et non de division, de conjugaison et non de neutralisation.
Sans polémique.
CMZ