Le chef de l’Etat est arrivé mardi 1er avril dans la capitale belge. Il y prend part, dès ce matin, aux travaux du 4ème sommet Afrique-Union européenne qui porte sur le thème : « Investir dans les personnes, pour la prospérité et pour la paix ».
Le séjour bruxellois du président de la République ne sera pas de tout repos. Paul Biya doit en effet, aux côtés de nombreux autres chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique et d’Europe, partager sa vision et son expérience des questions qui seront débattues au cours des deux jours que dureront les assises, les 2 et 3 avril 2014.
On y parlera notamment de paix, croissance durable, emploi et insertion des jeunes, financement des petites et moyennes entreprises, contribution des banques, amélioration du climat des affaires, matières premières, investissements, changement climatique et migrations …
Sur ces problématiques, Paul Biya s’est depuis fait une religion plusieurs fois rappelée à diverses occasions. L’on se souvient de ce fameux 03 novembre 1997. Devant les députés qui recevaient son serment après l’élection présidentielle, le Président insistait sur la pierre angulaire de son programme en dix points : « Promotion de la justice sociale et de la prospérité en stimulant l’emploi ; intensification de la lutte contre la pauvreté et relèvement du niveau de vie de nos populations ; redynamisation de notre agriculture et de notre industrie ; renforcement de notre sécurité alimentaire, de notre production agricole d’exportation et des mesures incitatives pour l’activité industrielle ; promotion du tourisme ; amélioration de notre système de santé ; éducation pour tous ; développement des infrastructures routières et des équipements collectifs ; accès à l’eau et à l’électricité ; renforcement de la défense nationale et de la sécurité des personnes et des biens. » Dans son discours de politique générale à l’ouverture du 2ème congrès extraordinaire du RDPC le 8 juillet 2001, Paul Biya insistait : « Aussi longtemps qu’un Camerounais ne mangera pas à sa faim, qu’il n’aura pas accès à l’éducation, qu’il ne recevra pas les soins auxquels il a droit, notre tâche ne sera pas terminée. »On le voit bien, le Cameroun a des éléments de stratégies et de politiques publiques à faire valoir au sommet de Bruxelles. De grands progrès ont depuis été réalisés par le Cameroun dans ces différents chantiers, qui garantissent la paix sociale sans laquelle aucune action de développement ne peut véritablement prendre corps. Le forum des affaires entre l’Union européenne et l’Afrique, ouvert lundi 31 mars et achevé mardi 1er avril a donné l’occasion à plus de 500 participants de déblayer le terrain, notamment sur le rôle des jeunes dans les économies d’aujourd’hui, compétitives et mondialisées.
Antonio Tajani, vice-président de la commission européenne a fort justement noté que « L’Afrique est en marche. L’accélération du développement industriel du continent est une réalité. » Le commissaire Piebalgs a, quant à lui, fait remarquer que « Ces dix dernières années, l’Afrique est devenue l’une des régions du monde affichant la croissance la plus rapide, mais nous devons accélérer la création d’emplois décents et productifs pour faire en sorte que les bénéfices de cette croissance soient partagés de manière plus équitable. » Il faut à cet effet tirer davantage la croissance vers le haut pour dynamiser la création des emplois sur le continent africain. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’UE a par exemple lancé à Madagascar un projet de plus de 5 milliards FCFA pour permettre au secteur privé, créateur de 90% d’emplois dans les pays en développement, de contribuer davantage à une croissance inclusive, ce qui en fait un partenaire essentiel dans la lutte contre la pauvreté.
Le Cameroun l’a compris et a mis sur pied un carde de dialogue public-privé pour innover chaque fois sur les incitations et les facilités à accorder à son secteur privé.Le sommet de Bruxelles doit surtout permettre à l’Afrique de montrer un visage uni, car au-delà des grandes thématiques qui y sont abordées, il va falloir renégocier les bases d’un partenariat qui profite à tous. Ce qui n’est pas le cas actuellement, l’Union européenne exploitant les crises économiques, politiques et sociales pour imposer ses vues. Pourtant l’Union européenne est de plus en plus dépendante des marchés africains. Et c’est dans cette perspective que certains experts de l’Union africaine ont souhaité que la question de la négociation des accords de partenariat économique soit discutée, afin de sortir sur un accord de partenariat panafricain.
William Pascal Balla