Hommes d’affaires, responsables des municipalités, hommes politiques et populations de la région du Nord ont accueilli avec joie, enthousiasme et satisfaction le prolongement de la voie ferrée de Ngaoundéré dans l’Adamaoua à Ndjamena au Tchad en passant par Garoua. Un projet considéré ici comme le véritable projet structurant de la région.
Il y a bien des Camerounais de la région du Nord qui caressent un jour le rêve de voir, entrer et voyager dans des voitures qui roulent sur les rails. A une époque, ce rêve se brisait sur le rocher des dires selon lesquels la falaise de Ngaoundéré était un obstacle naturel au prolongement du transcamerounais. Aujourd’hui, les Camerounais de cette partie du pays sont fiers d’apprendre qu’il est possible que le chemin de fer traverse certaines localités, dont le chef lieu de la Région. Du coup l’on pense à l’offre d’emploi pour les jeunes, aux facilités de transport pour les opérateurs économiques, à l’ouverture au développement pour les municipalités, à la réduction de la pauvreté, la limitation de l’exode rural et l’amélioration des conditions de vie des populations situées sur le tronçon ferroviaire.C’est connu de tous, lorsque la route passe, le développement suit. Et lorsque le chemin de fer passe c’est l’assurance pour tous à moins d’un accident de parcours, d’atteindre l’émergence tant souhaitée. Du coup des calculs et autre plaidoyers s’organisent par les communautés, les villages et les communes, chacun souhaitant voir sa localité abriter une gare. « Nous serons heureux de voir la ville de Figuil abriter une gare. Cela nous donnera l’occasion de faire des affaires comme on voit à Bélabo ou à Ngaoundal. Cela fait bouger la ville, attire les investisseurs et permettra à nos jeunes d’avoir des emplois ou de s’auto-employer », déclare Hamadou Bello boutiquier au centre commercial de Figuil. A Garoua on se frotte les mains. Après le C2D qui projette de transformer la cité capitale de la région du Nord, la ville connaîtra certainement un regain d’activités, de nouveaux investissements, de nouvelles réalisations et plus d’ouvertures pour les affaires. Ousmane Bello, citoyen de la cité pense que « La ville de Garoua sera au complet parce qu’elle abritera un aéroport international, un port fluvial et bientôt une gare ferroviaire. Tous les moyens de transport sont désormais réunis pour conduire les Camerounais vers l’émergence tant souhaitée par tous et au premier chef le Président Paul Biya. » A Pitoa, on se frotte les mains aussi, convaincu que le tracé du chemin de fer passera par la ville pittoresque et que le train permettra d’évacuer facilement et rapidement les milliers de tonne d’oignons qui sont cultivés dans la zone. Le plus gros bénéficiaire de ce projet restera certainement la Société de Développement de Coton (Sodecoton) qui trouvera en cet investissement un moyen plus important et adéquat d’évacuer les balles de coton vers DoualaC’est donc un autre train de l’histoire qui s’annonce dans la région du Nord. L’Etat et ses partenaires s’organisent pour que ce train siffle pour le départ tout comme les populations sous la guidance des élites, des hommes politiques et les collectivités qui se préparent pour ne pas rater le départ et surtout voir passer le train de l’émergence et entendent peser de tout leurs poids pour que ce projet deviennent réalité.
Essiakou Elhadj Saliou, à Garoua
Abdoulaye Dahirou