Tapis rouge pour Guillaume Soro ! Le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, ancien Premier ministre de… Laurent Gbagbo, ancien ministre de la Défense et ancien leader estudiantin, a quitté le Cameroun dimanche dernier au terme d’une visite de travail et d’amitié de cinq jours.
Pendant son séjour, Guillaume Soro, 42 ans, a rencontré de nombreuses personnalités, prononcé un discours à l’Assemblée nationale et été reçu en audience par le Président du Sénat, et pour boucler la bataille, par Paul Biya, Président de la République, Chef de l’Etat. Parcours sans faute en terre camerounaise pour cet acteur majeur de la scène politique ivoirienne à qui de nombreux observateurs prêtent des intentions et des ambitions présidentielles pour les prochaines années. Paradoxalement, le Social Democratic Front (SDF) de Ni John Fru Ndi aura contribué au succès de cette visite en tentant, en vain, de la dénoncer et de la boycotter. Au nom de la solidarité au sein de l’Internationale socialiste qui lie le SDF et le FPI et par soutien à Laurent Gbagbo en détention à la Haye, les députés et les sénateurs du SDF, prisonniers d’une idéologie dépassée, ont, à chaque fois, eu recours à une vieille technique éculée maintes fois éprouvée : la sortie bruyante et tonitruante de l’hémicycle. Pour un parti qui s’est converti, quoique tardivement et difficilement, à la logique institutionnelle au détriment de la logique insurrectionnelle, les habitudes continuent à avoir la peau dure. En matière diplomatique, le SDF, qui aspire à diriger le Cameroun, doit dire si les relations internationales du Cameroun se feront sous le seul prisme et des œillères de l’internationale socialiste.En tout cas, ils se sont mis hors jeu tous seuls dans leur manière de gérer la visite de Soro. Ce dernier n’a pas eu besoin de drible ou de feinte pour les « mettre au vent ». Les amateurs de football reconnaîtront dans cette attitude la technique du jeu sans ballon. Les Lions indomptables du Cameroun et les autres pays africains engagés à la coupe du monde de football qui se déroule actuellement au Brésil feraient bien de s’en inspirer. Hormis la Côte d’Ivoire qui a battu le Japon, le bilan est plutôt négatif : un nul, une victoire, trois défaites. Et encore ; ces statistiques ne reflètent pas les performances de chaque équipe. Bien que battu par les Etats-Unis, le Ghana a montré un réel potentiel. Le Nigeria et le Cameroun semblent avoir les mêmes lacunes : manque d’inspiration et de créativité, pas de combativité… Une fois de plus, l’Afrique semble mal partie.Pour le Cameroun qui joue son deuxième match ce soir contre la Croatie, c’est déjà le quitte ou double : en cas de défaite, les Lions Indomptables seront éliminés de la compétition. La partie s’annonce difficile même si les poulains de Volker Finke gardent toutes leurs chances. Il leur faudra, pour espérer, battre la Croatie et le Brésil, pays organisateur. En sont-ils seulement capables ? Quoiqu’il en soit, les Lions sont sur la corde raide. Parlant justement de corde, la petite histoire de la mode nous apprend que le mot cravate est une déformation de… croate. Qui sera « étranglé » au terme des 90 minutes ? Tous les Camerounais espèrent que les Lions sauront trancher le nœud gordien pour venir à bout de la Croatie.
Par Christophe Mien Zok
