L’équipe nationale de football du Cameroun doit impérativement venir à bout des croates cette nuit pour espérer passer au second tour. Malgré quelques incertitudes sur la participation de quelques ténors du groupe.
Ca passe ou ça casse, diraient certains spécialistes de la chose footballistique. Les Lions indomptables n’ont plus droit à l’erreur, rétorqueraient d’autres. Bien plus, ils sont dos au mur et n’ont pas d’autres choix que d’allier tactique, technique, physique et psychique pour dominer le onze croate, premier obstacle sur leur chemin pour le second tour du rendez-vous brésilien. Pour cela, ils devront montrer les qualités qu’ils ont démontrées lors de la rencontre amicale d’avant coupe du monde qu’il avait livrée contre la Manschaft à Mönchengladbach, quelques jours plus tôt. Les Lions étaient alors redevenus indomptables. C’est la raison pour laquelle, malgré ce qu’ils considèrent comme un faux pas, les joueurs eux-mêmes sont conscients de la difficile, mais pas impossible mission qui est la leur, à savoir battre la Croatie et attendre le Brésil. « Nous ne sommes pas venus ici en victimes résignées », a déclaré Nicolas Nkoulou, probable capitaine de la sélection ce soir, en l’absence de Samuel Eto’o, incertain pour la confrontation. Le capitaine des Lions indomptables était le grand absent des entraînements de dimanche dernier. Samuel était encore à l’infirmerie. Mais pour combien de temps ? Personne ne veut prendre le risque de se prononcer. Volker Finke a pris ses responsabilités et évoqué les absences, devenues récurrentes, de son capitaine aux entraînements. Malgré quelques frémissements avant-hier alors qu’il reprenait les entraînements en solitaire, ce dernier, aux dernières nouvelles s’est conformé aux diagnostics des médecins du groupe. « Les médecins confirment! Je ne prendrai probablement pas part à la rencontre contre la Croatie prévue mercredi 18 juin à l’Arena de Amazonia de Manaüs. Dommage! Une blessure au genou me cause beaucoup de souci », a annoncé Samuel Eto’o sur sa page facebook. L’attaquant de Chelsea invite les supporters à rester sereins et à faire confiance au groupe. « Mais ne vous inquiétez pas trop pour ça. J’ai confiance en tous nos Lions. Nous allons faire un match puissant », a-t-il indiqué. D’autres, comme le ministre des Sports et de l’Education physique, croient ferme en la résurrection des Lions : « Il faudrait maintenir cette solidarité qui se dégage en eux, c’est un groupe soudé et prêt à affronter l’adversité après leur défaite face au Mexique», selon Adoum Garoua. Un renversement de vapeur qui doit aller chercher dans ce slogan tant choyé par le Cameroun, à savoir « Impossible n’est pas camerounais ». L’absence de Samuel Eto’o pourrait-elle déteindre négativement sur le reste de la bande ? Ce serait surtout l’erreur à ne pas commettre de la part des 22 restants, qui portent sur eux l’espoir de tout un peuple, qui ne rêve que de voir son équipe nationale figurer parmi les 16 meilleures nations à accéder au second tour. Car s’il arrivait que notre onze national ne fasse qu’un match nul, ce rêve serait à jamais brisé, et adieu la suite. Pis encore, si le Mexique arrive à battre Neymar et compagnie, on s’attendrait alors à ce que ce soit un tsunami brésilien qui s’abatte sur les Lions à la dernière journée de la phase de poule.Déjà, les chances pratiques de passer au deuxième tour sont infinitésimales. En cas de défaite contre la Croatie, les chances mathématiques vont aussi s’annihiler. « On sait ce qu’on a à faire, on va travailler très dur pour gagner le prochain match, parce qu’on sait que la qualification pour le deuxième tour passe par là », formule Maxime Tchoupo Moting, attaquant des Lions indomptables. Mais la réalité n’est-elle pas ailleurs ? Car selon les informations en provenance de Victoria, la situation dans la tanière n’est pas à la sérénité, même si elle n’affecte pas directement les joueurs. On signale en effet, une certaine tension entre le ministre des Sports Adoum Garoua et le président du comité de normalisation, Joseph Owona, sur les charges financières que doit supporter chaque camp. Il s’agit notamment des frais de transport (billets d’avion) à acheter pour faire voyager les membres des familles des joueurs. Du moins pour celles qui ont réussi à faire le déplacement du Brésil. Mais quand on se rappelle que cette exigence avait fait partie des négociations des joueurs, on se demande bien s’il ne faut pas insister à ce que ce désidérata soit satisfait avant le match de ce soir. En tout état de cause, les Camerounais, eux, croient encore en leurs Lions indomptables. Ils restent soudés derrière eux et pensent qu’ils ne leur serviront pas du « chaton dompté » cette fois. Ce qui serait dommage.
William Monayong