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Carburant : Les salariés ne souffriront pas

Des mesures compensatrices sont annoncées par les pouvoirs publics pour atténuer  l’impact de la charge supplémentaire qu’entrainera la hausse des prix des hydrocarbures au Cameroun.

C’est l’évidence même : les agents de l’Etat et les autres salariés seront les premiers à ressentir les effets de l’augmentation des prix du carburant et du gaz domestique effective depuis le 1er juillet 2014. Pour cause, la portion de leurs revenus consacrée à ces charges va nécessairement augmenter, de même que la part réservée à l’alimentation et à l’achat des autres biens de consommation courante, sur lesquels les transporteurs et les commerçants n’hésiteront pas à répercuter  les nouveaux tarifs des hydrocarbures.Ainsi par exemple, un salarié petit consommateur de carburant, qui jusqu’au 30 juin dernier, dépensait 28450 Fcfa par mois pour 50 litre d’essence, verrait sa facture passer à 32500 Fcfa, soit une hausse de 4050 Fcfa. Il dépenserait 500 Fcfa de plus par bouteille à gaz. A cela s’ajouteraient les charges supplémentaires nées de l’inévitable augmentation des prix des autres denrées. Conscient de cet état de choses, les pouvoirs publics qui consentent déjà d’énormes sacrifices en maintenant les subventions sur les coûts des produits pétroliers, en même temps qu’ils permettent un léger ajustement des prix nationaux sur les cours mondiaux,  prennent des mesures d’accompagnement afin que la pilule à avaler soit le moins amère possible.  La première touche le transport, pour empêcher  son renchérissement, et par tant, la flambée générale des prix sur le marché, et le rétrécissement du panier de la ménagère. L’impôt libératoire, la taxe de stationnement et la taxe à l’essieu seront ainsi baissés de 50%. Les gains réalisés par les transporteurs du fait de ces mesures fiscales pourront, dans certains cas, dépasser  100 000 Fcfa par an. Si un projet de loi portant loi de finances rectificative n’est pas soumis au parlement avant la fin de la session en cours pour  entériner les modifications fiscales ainsi décidées par le gouvernement, le Président de la République pourrait, par voie d’ordonnance, les rendre effectives dans les tout prochains jours.L’autre mesure qui concerne directement les salariés du public et du privé, consiste en la revalorisation des salaires. Dans le secteur public, le point d’indice solde devrait connaître une augmentation sensible. Nos sources font état de simulations en cours depuis quelques mois à la direction générale du budget du ministère des Finances, justement pour s’assurer du niveau de soutenabilité d’une telle option, dont l’effet direct évident sera de gonfler la masse salariale du personnel de l’Etat. Mais, rassure-t-on au Minfi, une augmentation du salaire des agents publics sera moins néfaste à l’économie que la lourde ardoise des subventions du carburant qui, en réalité, n’a jusque-là bénéficié qu’à une minorité. Considérée comme un moyen équitable de redistribution, elle permettrait en effet de relancer la consommation, et impacterait donc directement la production dans les entreprises.Pour donner corps à cette promesse gouvernementale de revaloriser les salaires dans l’administration publique, il est envisagé dans les prochains jours des séances de travail au niveau le plus élevé de l’Etat, au cours desquelles les simulations antérieures seront évaluées, afin que des propositions concrètes en termes de taux et d’éléments du salaire à revaloriser, soient soumises dans les plus brefs délais au chef de l’Etat, seul compétent pour  décider d’une modification du traitement salarial dans la fonction publique.Pour ce qui est des travailleurs du secteur privé, l’activation des instances traditionnelles d’échanges et de concertation  tripartite entre les employeurs, les employés et l’Etat est déjà en cours. De leurs conclusions sortira également une augmentation d’accord partie, du salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig).

Longin Cyrille Avomo

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