On se calme ! Après une semaine marquée par des échanges épistolaires, acerbes par motions interposées, entre certaines élites et militants, la raison semble reprendre le dessus sur les passions.
Avec le recul, le bon sens revient dans tous les esprits et chacun semble se dire : la passe d’armes verbale n’avait pas lieu d’être ; la guéguerre des mots n’était pas justifiée ; la querelle entre re(li)gions était inopportune et contre-productive. Car, pendant que ce combat feutré à fleurets à peine mouchetés se livrait sur les estrades des meetings, dans les salons douillets ou à travers les colonnes des journaux et les antennes des médias, la vraie bataille se poursuivait sur le terrain, à l’Extrême-Nord, à coups d’obus, de bazookas et de roquettes.De grâce, mesdames, messieurs, chers Camarades, pendant que vous livrez bataille sur le terrain stylistique et sémantique, l’ennemi, le vrai, le seul, l’unique, le plus dangereux, ne dort pas. Il s’appelle Boko Haram. Les rafales de ses mitraillettes crépitent comme des mots mais elles tuent plus que des mots. Heureusement, nos vaillants soldats veillent au grain. Le week-end dernier, ils ont encore repoussé une attaque des assaillants. Bilan : plus de cent morts dans les rangs ennemis.Telle est la réalité du terrain.
Le Cameroun est l’objet d’une agression et il doit affronter l’adversaire, quel qu’il soit, en rangs serrés, pour espérer gagner la bataille. Elle se gagnera avec des mots pour mobiliser les forces de défenses, les populations mais aussi par des actes de solidarité et de réconfort à l’endroit de nos compatriotes des régions septentrionales, victimes des assauts et des exactions barbares de Boko Haram.
Dans ce combat, il en est des actes comme des images : ils valent plus que les mots.Les instances nationales du Rdpc l’ont compris qui ont déjà dépêché plusieurs délégations à l’Extrême-Nord pour des missions d’information et de réconfort. Il faut se référer aux messages délivrés par les émissaires du Parti au cours de ces rencontres pour connaitre et comprendre la position du Rdpc. Elle tient à la fois des valeurs, des traditions et des options du Parti. Parti de rassemblement, le Rdpc fait de la cohésion dans ses rangs une vertu et une nécessité. Sous aucun prétexte, il ne peut tolérer des comportements ou des attitudes susceptibles de semer la zizanie et la division dans les rangs.
Quand la nation est en danger, l’heure doit être à la mobilisation générale et non à la suspicion. Parti républicain, qui soutient les options de paix, d’unité et de stabilité du Président Paul Biya, le Rdpc entend jouer son rôle de catalyseur et d’aiguillon pour rassembler la majorité des Camerounais, à commencer par ses militants, derrière le Président de la République. Les surenchères, les arrières pensées, les petits calculs et les manœuvres de positionnement n’ont pas de place à un moment aussi crucial de la vie de la Nation… « On ne joue pas avec le Cameroun » disait Paul Biya dans une allocution il y a quelques années. Les adeptes de cet exercice, dans les circonstances actuelles, n’ont pas besoin d’être de bons mathématiciens pour savoir qu’ils se livrent à un jeu à somme nulle. Au lieu de conjuguer les efforts, d’additionner les talents et de multiplier les énergies, ils se neutralisent, se divisent et se déchirent. Au grand profit et au seul bénéfice de l’ennemi commun.