Les autorités camerounaises l’ont fait savoir lors de la visite d’Etat de François Hollande au Cameroun, le 3 juillet 2015.
Suite aux enlèvements de la famille Moulin Fournier et du prêtre Georges Vandenbeusch, tous d’origine française, dans la région de l’Extrême-nord en 2013, par les terroristes du groupe armé Boko Haram, de nombreux camerounais attendaient de voir la France s’impliquer plus activement dans la guerre contre ledit groupe. Il n’en a rien été. Du coup, ils ont commencé à se questionner sur l’état de la coopération entre la France et le Cameroun en matière de défense et de sécurité. Nombreux d’entre eux soutenaient qu’il – l’état de la coopération – était mauvais.A en croire le gouvernement, c’est tout le contraire. La coopération militaire est tout aussi fructueuse que les relations politiques, économiques ou la coopération culturelle, scientifique ou technique. Au cours d’un point de presse donné le 2 juillet 2015, Issa Tchiroma Bakari, ministre de la Communication a affirmé que le Cameroun est le premier partenaire de la France dans ce domaine en Afrique. Traditionnellement, a-t-il dit, la France intervient auprès du Cameroun dans trois domaines : l’assistance en personnel, l’aide à la formation et l’aide matérielle. En mai 2009, les deux pays ont signé un accord rénové de partenariat de défense. Cet accord, qui est entré en vigueur le 1er août 2012, vise à « soutenir en terre camerounaise les mécanismes africains de sécurité collective au niveau régional et continental ». Concrètement, l’accord rénové porte principalement sur la formation à travers les écoles nationales à vocation régionale, le Pôle aéronautique national à vocation régionale de Garoua, le Cour Supérieur Interarmées de Défense, devenu en 2013 Ecole supérieure internationale de guerre, (Esig) l’Ecole internationale des forces de sécurité (Eiforces) ou encore le Centre de perfectionnement aux techniques de maintien de l’ordre.Toutes ces prestigieuses institutions militaires perfectionnent leurs stagiaires dans un domaine bien précis. L’Eiforces, par exemple, a entre autres missions de former, d’entrainer, de recycler et de perfectionner les unités constituées de type gendarmerie et police, les experts civils et militaires aux opérations de soutien à la paix ou encore d’effectuer des recherches dans les domaines de soutien à la paix et à la sécurité. Unique école francophone de formation des élites militaires en Afrique subsaharienne, l’Esig matérialise, quant à elle, le plus haut niveau dans la formation pour un parcours d’officier.Avec la tenue à Yaoundé de la première session des travaux du comité de suivi de l’accord rénové de partenariat de défense le 27 avril 2014, des écoles de formation de premier plan telles l’Eiforces, l’Esig ou l’Ecole d’Etat-major ont bénéficié d’une aide logistique directe de la France, question sûrement de poursuivre leur montée en puissance. Avec la récente visite d’Etat de François Hollande au Cameroun et la détermination des présidents français et camerounais à combattre la secte terroriste Boko Haram, la coopération en matière de défense et de sécurité entre les deux pays est appelée à s’intensifier et à se densifier.
St. Joseph Menyene