Avant la fin de cette année 2015, le RDPC aura de nouveaux responsables à la tête des bureaux de ses organes de base.
Par une circulaire signée le 27 juillet dernier, le Président national convoque le corps électoral militant pour la période allant du 1er août au 10 décembre 2015. Ainsi s’achèvera le mandat de cinq ans des dirigeants actuels élus en 2007 et qui avaient dû jouer les prolongations depuis 2012 en raison des contraintes internes de calendrier. Depuis lors, certains militants piaffent d’impatience et les luttes de positionnement s’effectuent à fleurets à peine mouchetés.
Huit ans après la précédente opération de renouvellement, voici donc le RDPC en quête de nouveaux dirigeants pour ses organes de base. Des responsables « jouissant d’une légitimité renouvelée ou renforcée » ; des hommes, des femmes, des jeunes « loyaux, fidèles, convaincus, voués avec abnégation à son service dans l’intérêt de la nation ». Tel est le portrait-robot du dirigeant nouveau dressé par le Président national.
Les “sortants” ont-ils démérité ou ne remplissaient-ils pas les conditions ? Ni l’un ni l’autre. Les équipes portées à la tête des organes de base en 2007 peuvent se targuer d’avoir un bilan globalement positif. Sous leur mandat, le Parti a remporté la présidentielle de 2011, les sénatoriales, les municipales et les législatives de 2013. Même si les opérations d’investiture des candidats aux municipales et aux législatives de 2013 ont été émaillées d’incidents ; même si de nombreux cas d’indiscipline ont été enregistrés dans les rangs du Parti, la cuvée de 2007 peut légitimement, pour l’essentiel, se féliciter du devoir accompli et du contrat rempli.
Huit ans après, le RDPC a besoin de sang neuf, surtout au regard du contexte socio-économique et politique marqué par la lutte contre le terrorisme et les défis de l’émergence. D’où l’insistance du Président national sur la prise en compte de certaines « exigences sociales, morales et politiques qui forment le socle de [la] vision, [des] options et [des] engagements du RDPC : « renforcement de l’intégration nationale, promotion des femmes et des jeunes, prise en compte des minorités, rejet de toute forme de trafic d’influence et d’envahissement de l’argent, la loyauté, l’expérience dans l’encadrement, l’ancienneté et les services rendus au parti… », etc.
Les équipes chargées de la conduite des opérations sur le terrain (niveau régional, départemental, communal et local) auront tout le temps pour expliquer aux militants la structuration des opérations, les critères d’éligibilité et surtout le calendrier.
En attendant, on ne peut ne pas signaler que cette vaste opération intervient à un moment particulier de la vie du parti. En effet, le RDPC vient de boucler une opération spéciale de placement des cartes ; laquelle a été précédée par la création des coordinations régionales et départementales. Si on y ajoute la création du Secrétariat à la Formation et à la Prospective ainsi que l’Académie du Parti, on comprend aisément que le RDPC poursuit inlassablement et méthodiquement sa quête de réformes et son entreprise de modernisation pour « s’ajuster et s’adapter aux réalités du monde qui l’entoure ». Autre fait majeur de cette opération de renouvellement : elle se déroulera conformément aux résolutions du 3ème Congrès ordinaire du Parti qui étendent le corps électoral à l’ensemble des militantes et des militants. Cette innovation explique la récente opération spéciale de placement des cartes qui préparait le terrain au renouvellement. Elle explique davantage le temps imparti (5 mois) à l’opération et l’importance des opérations préélectorales (reconstitution du sommier politique, établissement des listes électorales…).Quoiqu’il en soit, ce grand moment de démocratie interne doit permettre au RDPC et à ses militants de réaffirmer leur sens élevé des responsabilités. En effet, au-delà des ambitions légitimes des militants aspirant à gravir des échelons, le Parti doit prouver qu’il constitue un laboratoire de la démocratie, une famille au sein de laquelle règnent la camaraderie et la tolérance. Rendez-vous dans cinq mois à la fin des opérations.
Par Christophe Mien Zok