C’est en substance l’interpellation lancée à l’endroit de la communauté nationale par le thème du 33ème anniversaire du renouveau.
Vendredi prochain, le peuple camerounais commémorera l’an 33 de l’accession à la magistrature suprême de Paul Biya. Il voudra sans doute rendre un vibrant hommage au père du Renouveau qui aura ainsi consacré, voire sacrifié l’essentiel de sa vie au service du pays et de son peuple. Ce sera donc un hommage légitime, compte tenu de l’importance des sacrifices consentis par le président de la République. Ces 33 dernières années n’ayant pas, loin s’en faut été un long fleuve tranquille pour le Cameroun, qui face à l’adversité, a d’abord su résister, pour finir par triompher.
Paul Biya aura en effet eu la main heureuse, en trouvant toujours la juste solution devant les crises multiples et successives qu’a connues le pays : les tentatives de coups d’Etat, la récession économique, la douloureuse période de transition démocratique et toutes les manœuvres de déstabilisation du Cameroun qui l’ont jalonnée, le conflit de Bakassi, et depuis peu, la guerre contre Boko Haram.
Mobilisation contre l’ennemi
Conscient de ce que toutes les victoires jusque-là remportées par le Cameroun n’ont été possible que grâce à l’union sacrée de la population camerounaise derrière son chef, le Rdpc, parti de rassemblement, invite donc à juste titre ses militants, sympathisants, alliés et les Camerounais de tout bord et de toutes les chapelles, à renforcer davantage leur soutien au chef de l’Etat, par ailleurs son président national, à l’occasion du 06 novembre 2015, à travers le thème retenu pour la circonstance : « Renforçons notre mobilisation derrière le chef de l’Etat, Président National, pour la victoire finale contre Boko Haram, la réussite du plan d’urgence, la consolidation des conditions en vue des succès futurs ». Il s’agit pour le parti, à travers cet appel à l’unisson, d’inviter le peuple à une plus grande mobilisation, pour aider Paul Biya à porter le coup fatal à nos deux principaux ennemis de l’heure : Boko Haram et la pauvreté.
S’agissant de la secte nigériane qui sème la mort et la désolation dans l’Extrême-Nord, il n’échappe à personne qu’elle vit ses derniers moments. Cernée de toutes parts, et réduite à sa plus simple expression par les pertes qui lui sont infligées par l’armée camerounaise et ses alliées, elle est consciente que ses faits et gestes observés ces dernières semaines ne sont en fait que les derniers soubresauts d’une bête gravement blessée et qui se sait condamnée. Pour le Rdpc donc, c’est le moment le plus délicat. D’une part, parce que dos au mur, l’ennemi qui a déjà montré sa cruauté bestiale attend la moindre faille pour perpétrer des actes les plus ignobles parmi les populations civiles et il ne faudrait justement pas lui en donner la possibilité en baissant la garde ; d’autre part, il n’est pas question de laisser Boko Haram reprendre du poil de la bête. Il faudrait plutôt porter l’estocade et l’anéantir très rapidement, pour passer à autre chose. D’où la nécessaire mobilisation derrière le chef suprême des forces armées camerounaise, pour une fin rapide de cette guerre dont nous n’avons jamais voulu, et qui prive le pays d’une importante partie des ressources initialement orientées vers le développement.Soutien pour l’émergence
Concernant le combat contre la pauvreté, il est tout aussi urgent. Il a même quelque peu pris du retard, ainsi que le relevait encore le président Paul Biya devant son gouvernement réuni le 15 octobre dernier en conseil ministériel. C’est ce qui justifie le plan d’urgence triennal lancé en décembre 2014 et dont la mise en œuvre est effective depuis le début de l’année. Sa réussite, à travers la réalisation des projets qui y sont inscrits, va marquer un tournant décisif dans le processus d’émergence, et faciliter la réalisation de la vision du Cameroun à l’horizon 2035.
Celle-ci fixe comme autres objectifs, après la réduction de la pauvreté, l’atteinte du stade de pays à revenus intermédiaires et ensuite, l’atteinte du stade de nouveau pays industrialisé et la consolidation du processus démocratique et de l’unité nationale dans le respect de la diversité qui caractérise le pays. Il s’agit-là des « succès futurs » dans la voie desquels le président Paul Biya a engagé le Cameroun, et dont le terrain doit être balisé par la paix et la sécurité, l’unité nationale, la lutte contre la corruption, la promotion du genre, etc. Normal donc que devant ces enjeux, le Rdpc mobilise l’opinion pour soutenir le principal architecte de ses succès, une seule main ne pouvant, selon un proverbe Bantou, « attacher le met ».
Longin Cyrille Avomo