L’ancien secrétaire général du Comité central du Rdpc et ancien ministre, est décédé le 5 mars 2017, à Yaoundé des suites de maladie.
C’est l’un des hommes politiques les plus en vue de ces trois dernières décennies au Cameroun qui a ainsi tiré sa révérence à 81 ans le dimanche 5 mars dernier à Yaoundé, dans la discrétion, comme il toujours a vécu. Terrassé par une maladie qui le rongeait depuis quelques années. C’est une véritable onde de choc qui a traversé le landerneau politique national à l’annonce du décès de celui qui a été le patron administratif du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), le parti au pouvoir, de 1992 à 2007.
Ancien ministre de l’Information et de la Culture, de la Justice, ministre chargé de mission à la présidence de la République et directeur général de la Société de presse et d’éditions du Cameroun, l’administrateur civil principal est nommé secrétaire général du Comité central en novembre 1992 dans un contexte des plus difficiles. Seul contre tous, le Rdpc vient de faire face à une terrible adversité lors des élections législatives et présidentielle organisées la même année au cours desquelles, il a tiré son épingle du jeu in extremis.
Le président national fait donc appel à l’ancien directeur de l’Ecole des cadres de l’Union nationale camerounaise (Unc) et secrétaire à l’Organisation du Rdpc, pour redresser la situation. Fort de sa grande expérience des affaires, le nouveau SG du Comité central va s’atteler à ramener les militants qui ont quitté le navire pour une raison ou pour une autre. Le recrutement de nouveaux militants, le militantisme de proximité et la promotion du débat politique, feront également partie de sa stratégie. Et les résultats ne se feront pas attendre. Dès lors, le Rdpc va
au fil des scrutins, redresser la barre et devenir cette machine à gagner dont le leadership est actuellement incontesté.En dépit de ces résultats probants, Joseph Charles Doumba prônera toujours l’ouverture vers d’autres formations politiques. « Si vous ne partagez pas ce que vous avez, les autres finiront par vous l’arracher », aimait-il à rappeler aux militants qui ne comprenaient pas toujours bien que le Rdpc soit largement vainqueur des élections, et continue de partager le pouvoir avec des partis politiques qui l’ont challengé par le passé. C’est cette même logique qui sera à l’origine du concept de « démocratie apaisée », qui a contribué à détendre définitivement le climat politique ardu d’alors.
Fidèle parmi les fidèles du Président Paul Biya, Joseph Charles Doumba était un vrai patriote et un homme de conviction. Acceptant même d’être « abattu en plein vol », comme il le disait lui-même, pour son soutien inconditionnel à l’Homme du 6 novembre 1982. L’histoire lui donnera entièrement raison par la suite et il quittera le secrétariat général du Comité central en 2007, laissant derrière lui, une fondation des plus solides et un bilan somme toute élogieux.
C’est cet homme politique de premier plan que de nombreuses hautes personnalités saluent depuis son décès. Jean Nkuété, le secrétaire général du Comité central qui lui a récemment rendu visite, a ouvert le bal des personnalités qui défilent à sa résidece pour réconforter la famille éprouvée et saluer la mémoire de ce véritable baobab de la politique, né en 1936 dans son Mbeten natal, arrondissement de Bélabo, région de l’Est. C.M.
Claude Mpogué