Le ministre des Travaux publics fait le point sur le niveau actuel de ce programme dans son secteur d’activités, en même temps qu’il évoque les perspectives de la coopération entre les entreprises italiennes et le ministère des Travaux publics pour la construction d’autres axes prioritaires au Cameroun.
L’Action : Monsieur le Ministre, où en est-on à ce jour avec le Plan d’urgence triennal s’agissant du volet des Travaux publics ?
Emmanuel Nganou Djoumessi : Le marché des travaux de construction de la route Awae-Esse-Soa, dans la région du Centre ont été attribués à l’entreprise de droits nigérians ATIDOLF. Le projet consiste en la construction d’une section de route qui permettra de relier Awae à Esse et Soa sur un linéaire de 72 km dans la région du Centre. Les travaux de construction de la route Maroua-Bogo, sur un linéaire de 39 km, seront quant à eux réalisés par la Société nationale d’entretien routier (SNER), entreprise de droits tchadiens, qui a obtenu un contrat de 19,4 milliards de francs CFA pour la construction de cet important axe dans la région de l’Extrême-Nord. Autre marché attribué, celui des travaux de construction de la route Ekondo Titi-Kumba, qui seront assurés par l’entreprise SOROUBAT. Le projet consiste en la construction d’une section de route qui permettra de relier Ekondo Titi à Kumba dans la région du Sud-ouest sur un linéaire de 60 km. Un contrat, d’un montant de 34,3 milliards de francs CFA, a été attribué à la société Atidolf Nigeria, pour les travaux de construction de l’axe routier Soa-Esse-Awae, dans la région du Centre tandis que, la société tchadienne Sner a obtenu un contrat de 19,4 milliards de francs CFA pour la construction de la route Maroua-Bogo, dans la région de l’Extrême-Nord. SOROUBAT quant à elle, est une entreprise tunisienne qui intervient dans le domaine des travaux publics tels que routes, assainissement, drainage, ouvrages d’art et bâtiments, mais elle s’est plus particulièrement spécialisée dans la construction des routes, autoroutes et ouvrages d’arts. Ces entreprises adjudicataires ont un délai de 24 mois pour exécuter les travaux.
Vous avez pris langue récemment avec des partenaires italiens, lors du séjour du chef de l’Etat à Rome. Quelles en sont les implications ?
S’agissant du domaine des travaux publics je dois dire que nous avons mieux discuté pour véritablement passer à l’œuvre s’agissant de la route Olounou-Oveng-frontière du Gabon, puis la construction du pont sur le fleuve Kong, dans la région du Sud. Toujours dans cette région, nous avons également parlé de la route qui nous préoccupe énormément, à savoir Ebolowa-Akom 2-Kribi. Nous avons trouvé des partenaires véritablement engagés et déterminés à apporter du concret dans les relations entre le Cameroun et l’Italie. Monsieur Bruchi qui est le directeur régional du groupe Serlu qui s’occupe de ces questions, sera au Cameroun à partir du 31 mars 2017 à l’effet de conduire une mission de reconnaissance sur le site des travaux. C’est après cette étape que le projet sera structuré et ensuite nous allons passer à l’action. Les financements me semblent disponibles, dès lors que l’Italie nous a ouvert une ligne de crédit d’accompagnement.
Le Cameroun mettra t-il des fonds à disposition comme sa quote-part ?
Bien évidement. Il s’agit des fonds de préparation de projet, qui sont déjà disponibles. Je dois vous dire que la section Olounou-Oveng est déjà comprise dans le plan d’urgent triennal pour l’accélération de la croissance économique décidée par le chef de l’Etat du Cameroun, dans son volet routier. La section Oveng-frontière du Gabon elle aussi était déjà en cours de préparation. Donc, ces partenaires viennent trouver un gouvernement du Cameroun qui était déjà préparé à construire ces routes. Ils vont simplement continuer à l’aider à réaliser effectivement cette route. Un chronogramme sera arrêté pendant leur séjour et je me ferai le plaisir de partager son contenu avec les acteurs intéressés. Il faut également dire que nos partenaires sont intéressés au renouvellement du réseau ferroviaire Douala-Mbanga-Kumba, ou même Douala-Yaoundé-Ngaoundéré. Mais à ce niveau, les discussions à cet égard sont encore à l’étape embryonnaire, dans la mesure où nus avons un partenaire stratégique avec lequel nous fonctionnons sur ces axes. Il nous faudra en tenir compte dans nos discussions.
Avec tous ces partenaires qui frappent à la portent de notre pays, y a-t-il encore de la place pour d’autres amis du Cameroun intéressés par le domaine très disputé des travaux publics ?
Je voudrais vous dire qu’il y a beaucoup de choses à faire, notre terrain est en chantier et chacun a sa place. Vous vous en doutez bien que nous nous soumettons à la concurrence dans un esprit de diversification des partenaires, lesquels nous proposent l’approche la plus efficace. Efficacité en termes de qualité de l’infrastructure, efficacité en termes de coût de réalisation. Lorsque vous confrontez les deux, vous voyez celui qui est le plus performant, et le recours à la concurrence nous permet de départager les partenaires. C’est effectivement ce que nous nous employons à faire jusqu’ici et je pense que nous allons continuer à le faire. Nous en avons d’ailleurs discuté avec les italiens. Nous avons souhaité que l’Italie réponde aux appels d’offres que nous lançons au Cameroun. J’ai sollicité des Italiens l’apport en équipements de pointe à temps. Ces équipements de génie civil qui nous permettront de réaliser très rapidement les travaux d’urgence.
WILLIAM MONAYONG