Le président de la République participe au 5ème sommet entre les deux organisations inter-étatiques qu’abrite la capitale ivoirienne les 29 et 30 novembre 2017.
Cette rencontre qui se tient pour la première fois en Afrique subsaharienne sous le thème : « Investir dans la jeunesse pour un avenir durable », devra aboutir à la refondation de la relation entre les deux communautés. Près de 80 chefs d’Etat et de gouvernement, et plus 6000 participants des deux continents entendent donner une nouvelle impulsion à cette relation séculaire, au moment où l’évolution du monde commande de s’adapter aux mutations et à la nouvelle donne de part et d’autre. Au moment où l’Afrique entend en effet tourner le dos au paternalisme pour traiter désormais d’égal à égal avec tous ses partenaires, il est impératif de revoir totalement la relation Afrique-Europe. Les deux continents qui ont en partage la méditerranée, vont également se pencher sur les problèmes de la jeunesse qui aspire à plus de formation et d’emplois décents ; gages de leur épanouissement. D’où cette option d’investir sur cette jeunesse dont le potentiel est énorme, pour entre autres, éviter les dérapages de l’émigration clandestine qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive ces derniers jours avec cette traite de migrants découverte en Libye.Le sommet d’Abidjan permettra également aux pays africains et européens de faire le point sur l’Accord de partenariat économique (Ape), un an après leur application. Annoncé avantageux pour toutes les parties, le bilan est toutefois mitigé pour les économies africaines fragiles, même si certains pays se frottent les mains. Il est question pour les deux parties d’arrondir les angles pour éviter que les inégalités ne se creusent davantage ; ce qui pourrait amener certains à se rétracter.
Nouveau modèle de coopérationSur le plan politique, il est constant que les populations africaines sont de plus en plus méfiantes vis-à-vis de certains pays européens dont les actes posés en Afrique depuis la colonisation jusqu’à nos jours sont plus que discutables. Les pays africains de plus en plus jaloux de leur souveraineté, entendent dorénavant librement disposer de leurs affaires. Il en est ainsi des partenariats d’affaires, du règlement des différends et des crises, de l’exploitation des ressources naturelles et surtout du libre choix de leurs dirigeants. Jadis imposé à tout le monde, le modèle démocratique occidental a depuis montré ses limites ; chaque pays ayant ses spécificités et ses aspirations propres. La présence du Président Paul Biya à ce sommet est applaudie par de nombreux observateurs. Très écouté et respecté de par le monde, nul doute que le chef de l’Etat camerounais pèsera de tout son poids pour que ce nouveau modèle de coopération entre les deux communautés, caractérisé par plus de sincérité et de respect mutuel, sorte de ce sommet très couru. Pour un partenariat gagnant-gagnant.
Claude Mpogué