À défaut de présenter et de revendiquer des fiefs électoraux, certains représentants de la classe politique camerounaise excellent dans la production du… fiel.
En cette importante année électorale, il est aisé de constater que les glandes à venin sont très actives. Elles fonctionnent à plein régime et n’épargnent personne. Normal que le fiel se déverse sur les individus, puisque les idées tardent à éclore. En attendant la ou les grandes œuvres, place aux manœuvres. Et la grande manœuvre du moment consiste à chercher le candidat unique de l’opposition en vue de la prochaine présidentielle. Malgré les discours mielleux des uns et les déclarations sirupeuses des autres, l’heure est loin d’être aux grandes amours. Dressés sur leurs ergots, les candidats à la candidature qui se voient déjà à Etoudi se livrent un véritable combat de coqs. Les divergences de vues et les suspicions font plutôt penser à une lune de fiel. Demain, ces fieffés politiciens ne s’embarrasseront pas de scrupules pour accuser le RDPC d’avoir fait capoter leurs manœuvres. Si on devait faire preuve de cynisme, on leur répondrait volontiers que si un adversaire parvient si aisément et régulièrement à mettre vos plans en échec, alors il ne reste plus qu’à saluer son intelligence et à reconnaître sa supériorité.
Mais le RDPC n’a ni le temps ni le cœur pour se réjouir des malheurs et des déboires de ses adversaires. La situation actuelle du Cameroun n’autorise aucune diversion ou recréation. Au-delà des ambitions légitimes des candidats déjà déclarés, par dessus les egos surdimensionnés, on attend de connaître leurs propositions et leur vision. On attend surtout qu’ils remplacent le fiel par le miel. Faire du Cameroun un pays en paix, uni et prospère où « le lait et le miel coulent en abondance » : y a-t-il meilleur programme pour un candidat à l’élection présidentielle? Les électeurs à qui l’on demande de s’inscrire sur les listes ont bien le droit de savoir.
Christophe MIEN ZOK