La remise de ces appareils a eu lieu mercredi 14 février 2018 devant des centaines de milliers d’étudiants surpris et ravis en même temps.
Le doute aura persisté et perduré tout le temps qu’auront duré les annonces de la décision du chef de l’Etat de doter les étudiants Camerounais de 500.000 ordinateurs portables. Les étudiants, principaux bénéficiaires de ce don, et même les personnels des universités n’y ayant jamais cru ici à l’université de Douala. Bluff ? Propagande politique ? Promesse électoraliste ? Il a fallu l’arrivée des cinq camions de la GP transportant les «PB» très tôt en cette matinée du 14 février 2018 pour voir des vagues entières de la communauté éducative dévaler toutes les rues avoisinantes et prendre d’assaut le stade Nelson Mandela de l’université de Douala pour la première phase de la cérémonie du jour. Dans une ambiance surchauffée comme seuls savent l’animer les cop’s, entonnant des hymnes et chansons patriotiques en l’honneur et à la gloire du président de la République, Paul Biya, qui était la véritable super star de la circonstance. Des sonorités relevées par un zeste d’humour du comédien émérite Kouokam Narcisse, venu relever dans un sketch interprétant une rencontre de football où l’équipe du Cameroun conduite par le capitaine Paul Biya marque constamment des buts à l’équipe adverse composée de tous ces maux qui tentent de freiner son avancée vers l’émergence. Une émergence dont l’un des maillons est l’université de troisième génération qu’implante au fil des années Paul Biya.
C’est dans cette fournaise jubilatoire, fondue d’hilarité, de bonheur et de joie, à la limite du débordement, que le Professeur Jacques Fame Ndongo, chancelier des Ordres académiques a entretenu «ses étudiants». Un débordement évité de justesse grâce à la diligence du protocole d’Etat qui a su contenir les trois mille étudiants surexcités. Les étudiants quant à eux suivront religieusement les propos et les conseils du Minesup tout en appréciant ce style qui lui est particulier. Occasion de lui servir des applaudissements tout en gardant les yeux rivés sur ces joyaux technologiques, dont ils ont tellement entendu parler. Une véritable merveille de la science et de la technologie. Le scénario similaire s’est observé à Dschang, mais davantage à Bamenda, dissipant ainsi toute l’appréhension qui avait animé la délégation du Minesup.
A l’opposé, bien qu’ayant mobilisé du beau monde, la cérémonie n’a pas été accompagnée de cette euphorie qu’ont connue les précédentes remises de dons, à l’université de Yaoundé I et de Yaoundé II. Une timidité somme toute compréhensible, eu égard du climat de tension qui règne et que sèment au quotidien les sécessionnistes des zones anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest. En réalité, l’on apprendra que les bénéficiaires n’ont pas la jubilation débordante à cause des représailles qu’ils pourraient subir une fois rentrés chez eux. Ce qui n’a pas empêché qu’ils adressent toute leur gratitude au chef de l’Etat Paul Biya, qui pense t-on ici, est véritablement le père de tous les enfants du Cameroun.
William Monayong, envoyé spécial