Sur la base des statistiques disponibles, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais est en passe de remporter 68 des 70 sièges de sénateurs, à l’élection du 25 mars prochain.
Selon le rapport général d’Elections Cameroon (Elecam) sur le déroulement du double scrutin législatif et municipal du 30 septembre 2013 et compte non tenu du toilettage en cours du collège électoral par la structure en charge de la gestion des opérations électorales au Cameroun, le Rdpc compte 8685 conseillers municipaux sur les 10 625 qui constituent le collège électoral, appelé à élire les 70 sénateurs titulaires et autant de suppléants, pour la législature 2018-2023.Dans les circonscriptions électorales de l’Est et du Sud par exemple, les conseils municipaux sont à 100% du parti au pouvoir ; les partis d’opposition n’ayant pas pu y placer le moindre conseiller municipal. Quant à la région de l’Adamaoua, sur les 597 conseillers municipaux, le parti de Paul Biya en compte 392, contre 205 pour l’opposition toute entière, soit 192 à l’Undp, 05 au Sdf, 02 respectivement au Mdr, à l’Add et à l’Univers, 01 au Fpd et autant au Rcpu.Toutes proportions gardées, ce schéma se reproduit dans les sept autres régions (Centre, Extrême-nord, Littoral, Nord, Nord-ouest, Ouest et Sud-ouest) où, bien qu’étant majoritaire, le Rdpc a été contraint au partage des sièges de conseillers municipaux. L’élection des sénateurs ayant lieu au scrutin de liste sans vote préférentiel ni panachage (cf. art. 217.2 du code électoral), sauf invalidation des listes ou tout autre accident de parcours, les listes du Rdpc sont sûres d’obtenir la majorité absolue des suffrages valablement exprimés, d’être proclamées élues et par conséquent « remporter la totalité des sept (07) sièges mis en compétition », selon les dispositions (art. 217.4) de ladite loi, dans toutes ces circonscriptions électorales.
Bataille de titans (Rdpc-Sdf) dans le Nord-ouest Le cas de la circonscription électorale du Nord-ouest, avec ses 1088 électeurs, est quelque peu différent, en ce sens que c’est quasiment la seule région où la bataille s’annonce rude entre le Rdpc (565 élus) et le Sdf (522 conseillers municipaux), avec pour observateur de luxe l’Afp et son unique siège de Mbengwi. Un éventuel arrangement entre ces derniers donnerait 523 sièges pour l’opposition contre les 565 du Rdpc. Ce qui, a priori, ne devrait pas poser de problème au parti de Paul Biya. Mais puisqu’il s’agit d’une élection avec tout ce que cela comporte comme incertitudes, il n’est pas exclu que faute d’obtenir la majorité absolue (545 voix) des suffrages exprimés, le Rdpc soit obligé de revoir ses ambitions à la baisse. « Il est attribué à la liste ayant la majorité relative, la moitié des sièges à pourvoir arrondi à l’entier supérieur, soit quatre (04) sièges », renseigne à ce sujet le code électoral en son article 218, alinéa 5. L’alinéa 6 ajoute d’ailleurs qu’ « en cas d’égalité de suffrages entre les listes arrivées en tête, ces quatre (04) sièges sont répartis à égalité entre lesdites listes ». « L’attribution (…) étant opérée, les trois (03) autres sièges sont répartis entre toutes les listes, y compris celles ayant obtenu la majorité relative à la représentation proportionnelle, suivant la règle du plus fort reste (…) », cf. art. 218. 7. Ce qui signifie que dans le pire des cas, dans le Nord-ouest, le Rdpc s’en tirera avec au moins cinq (5) sièges de sénateurs titulaires et autant de suppléants. En tout état de cause, le parti de Paul Biya est en droit de s’attendre à glaner 68 des 70 sièges de sénateurs mis en compétition le 25 mars prochain. En attendant la nomination des 30 sénateurs restants par le président de la République, Paul Biya.
Serge Williams Fotso