En plus de la probité prescrite aux délégations permanentes, ces commissions de réception, d’analyse et d’évaluation des candidatures ont fait preuve d’une très grande discrétion tout au long du processus.
Depuis le vendredi 16 février dernier, les 10 délégations permanentes du Comité central du Rdpc, constituées en commissions de réception, d’analyse et d’évaluation des candidatures, ont déposé leurs rapports portant introduction des listes (deux par région) de leurs candidats aux élections sénatoriales du 25 mars prochain. Le secrétaire général, Jean Nkuété et son équipe ont dès lors jusqu’au jeudi 22 février au plus tard, pour procéder d’une part, à la vérification de la conformité des dossiers reçus aux critères arrêtés et, d’autre part faire la synthèse de ces dossiers de candidature avant leur transmission au Président national, Paul Biya. Mais d’ores-et-déjà, il se dégage une constance : les délégations permanentes ont travaillé avec le plus grand professionnalisme dans les dix régions.
Il ne pouvait en être autrement, au vu de l’organisation minutieuse -prescrite par la circulaire du Président national, Paul Biya, le 8 février- qui a entouré la préparation de cette activité. Lors de la séance de travail tenue au siège du Parti le dimanche 11 février en prélude à la réception des candidatures dans les régions, Jean Nkuété avait en effet donné le canevas de déroulement des activités de réception, analyse et évaluation des candidatures. Il ne restait plus aux commissions régionales de tenir compte des 12 critères édictés pour procéder à un examen adéquat des candidatures.
Réception stricte
« Le travail de réception a consisté à s’assurer de la conformité des dossiers reçus, des points de vue de la loi et des textes de base du Parti », confie un chargé de missions rencontré. Il était en effet question, outre la vérification que le candidat était bien né au plus tard le 5 avril 1978, de s’assurer que les dossiers, présentés par liste de sept candidats titulaires et autant de suppléants comprenaient, pour chaque candidat, sept pièces requises par le Rdpc et neuf exigées par la loi.
Le reste n’était plus que question d’objectivité dans l’analyse et l’évaluation, qui ont tenu compte de 12 critères édictés par le Secrétariat général, dont le loyalisme, l’engagement, l’expérience, la représentativité, la moralité, la crédibilité, la compétence, la maturité, etc., indique notre source.
Tout comme il a été question de s’assurer que les listes prenaient effectivement en compte les différentes composantes sociologiques de la région, qu’elles comptaient au moins deux femmes titulaires et répondaient aux conditions générales d’éligibilité et d’incompatibilité. « Nous avons par exemple dû rejeter le dossier d’un sénateur nommé. Car à notre sens, il est en fonction et continue de ce fait de bénéficier de la confiance du président de la République. Il aurait fallu qu’il démissionnât d’abord ; ce qu’il a refusé de faire », argumente la source de L’Action.
La balle est donc dans le camp du Secrétaire général du Comité central, Jean Nkuété et son équipe qui, après validation du Président national, devraient acheminer les dix listes (70 candidats titulaires dont un minimum de 20 femmes et autant de suppléants) devant prendre part au scrutin.
Serge Williams Fotso