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L’indispensable appui du Rdpc

L’on se rend à l’évidence : seul le Rdpc participe véritablement à l’accroissement des inscriptions sur les listes électorales, lorsque l’occasion lui est servie. La leçon est simple. Au lieu de critiquer en permanence le Rdpc pour son engagement et son implication pour le processus d’inscription, il parait plus utile que chacun ; partis politiques, société civile et organisations citoyennes, apporte sa contribution pour densifier le fichier électoral et donner au citoyen la possibilité d’affirmer son choix, dans la transparence, la paix et la responsabilité.

Le constat, affligeant et inquiétant, est d’Elections Cameroon, l’organe en charge de l’organisation des élections. Au terme des opérations des inscriptions sur les listes électorales ouvertes en janvier et clauses en août 2019, Elecam n’a pu enrôler que 433 873 inscrits sur les 3 millions attendus, pour que le gap de 10 millions d’inscrits soit atteint. Au regard du potentiel en terme de jeunes en âge de voter, (environ 14 millions estimés), il y a lieu de s’interroger sur ce déficit qui, il faut le dire, a des causes multiples.

Mais pourquoi n’y arrive-t-on pas, selon l’interrogation de notre confrère Cameroon Tribune ? Les chiffres médiocres de la révision annuelle des inscriptions révèlent en effet de curieux manquements et anormalités de la part des acteurs politiques. On n’y arrive pas parce que d’une part les partis dits de l’opposition ont une faible capacité de mobilisation et, du fait de leurs faiblesses structurelles et organisationnelles, ils n’arrivent pas à se déployer convenablement sur le terrain, préférant arpenter et écumer les plateaux de radios et télévisions ou les chemins faciles des réseaux sociaux.

Le processus électoral dans une démocratie, et au-delà des revendications intempestives de modification du code électoral, est d’abord l’affaire des entreprises politiques. Même si pour l’essentiel les partis sont en concurrence dans l’espace politique qui est le nôtre, l’éducation de l’électorat à la conscience citoyenne reste une activité républicaine, neutre et impartiale. Il y va de la vitalité et de l’attractivité du marché politique comme du recrutement d’une clientèle pour garantir à chacun la chance de conquérir ou de conserver le pouvoir politique. Les partis ont donc intérêt à encourager l’intensification des inscriptions, favoriser l’augmentation du taux de participation et rassurer les citoyens-électeurs sur la justesse du choix à opérer à travers les urnes.

Or que constatons-nous ? Le discours ambigu, touffu et incohérent de certains leaders politiques n’encourage pas l’engouement des jeunes à s’inscrire. En l’absence des projets politiques crédibles, il est plutôt servi aux électeurs un discours de haine, de tribalisme et de division. Le dénigrement du système électoral et la stigmatisation permanente de ceux qui incarnent les institutions de la République et qui font office de programme politique pour certains freine l’enthousiasme des jeunes à s’engager politiquement donc, à s’inscrire sur des listes électorales. Tout comme la diversion, le mensonge et l’organisation des marches font pièce à l’action citoyenne à mener.

La désillusion est d’autant plus grande qu’aucune alternative n’est proposée aux électeurs par ces opposants nouveaux, en dehors de la crétinisation et de l’infantilisation de leurs militants. Le discours minimal et simpliste se résume à la victoire volée, aux marches blanches ou à la chasse aux dirigeants.

Au regard de ces atermoiements, l’on se rend à l’évidence : seul le Rdpc participe véritablement à l’accroissement des inscriptions sur les listes électorales, lorsque l’occasion lui est servie. Le bilan des inscriptions de cette année aurait été meilleur si son implication avait été plus accentuée. Sa structuration, son implantation territoriale, la qualité des hommes et des femmes, les moyens humains multiformes et variés en font un levier essentiel auprès d’Elecam pour booster les inscriptions. Le peu d’implication du Rdpc cette année a donné ces résultats mitigés que tout le monde regrette, à l’aube des importantes échéances qui s’annoncent. L’aurait-il fait qu’ici et là les cris d’orfèvres se seraient fait entendre.

La leçon est simple. Au lieu de critiquer en permanence le Rdpc pour son engagement et son implication pour le processus d’inscription, il parait plus utile que chacun ; partis politiques, société civile et organisations citoyennes, apporte sa contribution pour densifier le fichier électoral et donner au citoyen la possibilité d’affirmer son choix, dans la transparence, la paix et la responsabilité. Car le vote n’a de sens que s’il y a des votants. Il va donc falloir plus de sensibilisation, de mobilisation et de prise de conscience de tous pour intéresser le plus grand nombre à la chose politique.

Par Benjamin Lipawing

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