L’une des huit commissions mises en place dans le cadre du Grand dialogue national concerne spécialement la reconstruction des infrastructures détruites et le développement des régions touchées par le conflit, au prix des efforts de tous les Camerounais.
Depuis le 1er octobre dernier, Simon Monzu, ancien représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations unies pour la Côte d’Ivoire (Octobre 2014 à août 2016) et ses compatriotes planchent sur les propositions et autres résolutions à défendre en plénière, sur comment reconstruire et réhabiliter le tissus économique et infrastructurel des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest sinistrées par le conflit depuis près de trois ans. Ils devront également faire des propositions pour ce qui est des pistes de développement à explorer au plus vite, pour que les populations des deux régions retrouvent au minimum, le niveau de vie qui était le leur avant les troubles.
Bien entendu, ils devront dans leurs propositions, aller au-delà des seules régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, pour proposer des pistes de la reconstruction et du développement des régions telles que l’Extrême-nord et l’Est qui ont subi les affres de la guerre contre la secte terroriste Boko Haram et le débordement en territoire camerounais, du conflit en République Centrafricaine.
Dans le
Nord-ouest, le Sud-ouest et l’Extrême-nord, régions déclarées économiquement
sinistrées par un décret du Premier ministre chef du gouvernement, le constat est
désolant dans plusieurs unités de production : fermetures, délocalisations, arrêt
d’activités, dégraissages. Une situation qui pèse de plus en plus sur l’économie
nationale. Les agro-industries comme CDC et la Pamol, grosses pourvoyeuses d’emplois, ainsi que de nombreuses entreprises du secteur touristique sont quasiment à l’arrêt. La Pamol, deuxième agro-industrie de la région du Sud-ouest spécialisée dans la production de l’hévéa et de l’huile de palme, a par exemple, essuyé un recul de 15 % de sa production il y a deux ans, avant de déposer le bilan dans le courant de 2018, avec des arriérés de salaire de l’ordre de 3 milliards de FCFA
Les propositions de Simon Monzu et son équipe devront, sans aucun doute, permettre de réactiver les plans de développement infrastructurel initiés par le gouvernement dans les deux régions du Nord-ouest et le Sudouest : la construction de nouvelles routes, celle du port de Limbe, la mise en oeuvre du projet de modernisation du port de Tiko, l’installation de Afco Cement, une firme sud-coréenne qui entend miser 35 milliards de FCFA pour la troisième cimenterie au Cameroun après Cimencam et Dangote Cement, la construction par la China General Technology Holding Limited (GENETERC), de l’usine de construction et de montage des bus et tracteurs à Bamenda, dans la zone industrielle de mile 6 Nkwen, la construction du barrage sur le fleuve Katsina, 458 MW et dans la promotion de l’industrie pharmaceutique et agroalimentaire…
Il y a donc du
boulot en perspective pour les jeunes des deux régions, à condition et à condition
seulement que la paix revienne.
Simon Meyanga